On discute de la place ?

Publié le par isa

Dans le cadre de nos débats sur l'aménagement de la classe, je vous soumets une citation.

« Un enfant qui ne tient pas en place, c'est un enfant qui ne connaît pas sa place »

Françoise DOLTO

Qu'en pensez-vous ? De quelle place est-il question ? Comment répondre à cette affirmation ? Quel rôle peut jouer l'école dans cette connaissance de sa place ?

Comme toujours sur le blog, laissez parler votre ressenti, soyez libre dans votre parole et ne craignez aucun jugement. Je n'ai moi-même (qui vous soumets la réflexion) aucune certitude sur le sujet, mais je pense qu'il peut être intéressant de se poser des questions.

Cela fait suite à notre travail sur le coin à bouger et c'est dans la continuité de ce qu'on veut mettre en place avec le coin pour se replier.

On discute de la place ?
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Publié dans aménagement

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I
Les échanges sont toujours fructueux et je m'en réjouis. J'espère que le sujet provoquera des discussions dans vos équipes, c'est intéressant de confronter les points de vue. Mon cheminement personnel est donc parti du fait que l'élève arrive à l'école avec sa place au sein de sa famille qui à mon avis est prépondérante pour l'aider à trouver ensuite celle qu'il doit prendre à l'école accompagné en cela par l'enseignant , l'atsem, l'équipe d'une école, je pense que nous sommes d'accord sur le fait que l'espace de la classe, les aménagements qui développent l'autonomie l'aident également à se construire en tant qu'individu, doivent être pensées pour répondre à la diversité des élèves et à leur libre expression.Ma dernière question est " La place de l'enseignant agit-elle sur la connaissance de sa place par l'élève ? Qu'en est-il de notre propre connaissance de notre place ?" Je pense qu'il est toujours bon de s'interroger sur les deux pôles entre lesquels l'élève se situe , la famille d'une part, l'enseignant de l'autre. Nous avons abordé la famille, l'élève mais n'est-il pas juste de se pencher sur la manière de se sentir enseignant et sur le retentissement que cela peut avoir parmi les élèves ?
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I
Oui Sylvie, la place physique de l'enseignant est sa fameuse chaise qui le situe en frontal et quelquefois ( comme toi) en hauteur (d'après ce que je comprends), c'est donc un positionnement dominant majoritairement. Et sa place symbolique est la manière dont il se perçoit dans son rôle, sa façon de ressentir sa légitimité, sa confiance en lui. Qu'est-ce qui est le plus important ? De quoi ses petits élèves ont-ils le plus besoin pour eux-mêmes connaitre leur place ? Avez-vous le sentiment d'être à votre place ?<br /> Pour les étiquettes, Sylvie, il existe des feuilles autocollantes pré-découpées qui te permettent de faire ces fameuses étiquettes. Je pense que tu peux les trouver dans n'importe quel fournisseur de bureautique.
S
Que de choses à dire sur le sujet ! Je vais jeter les idées en vrac (un peu comme d’hab et ensuite on essaiera de se dépatouiller avec !) Je pense que le fait que je fasse ce métier a un grand rapport avec la recherche de la Place à bien des niveaux....<br /> Contrairement à l’espace de la famille où tout peut rester emmêlé , difficile à démêler, très douloureux parfois, la classe est vraiment le lieu qui permet de remettre les choses, les personnes à la bonne place pour que les relations soient relativement sereines. <br /> Très longtemps, j’ai dû me battre avec moi-même pour parvenir (et cela m’arrivera encore car rien n’est acquis et heureusement !) à être à la bonne place sans être « autoritaire, tyrannique ou trop liée ou dans une dualité (comme une mère et son enfant un peu en fusion...), bref pas simple tout cela. Alors tout ce qui travaille cette place m’intéresse et intéresse certainement toues les personnes qui suivent ton blog Isa car tu le poses si bien le cadre<br /> La place que je m’autorise, la place que je leur autorise, comment ces dernières sont déterminées...<br /> Tu commences par la famille, tu continues avec la place représentée (c’est tellement important, il faut voir comment ils sont intéressés par cela) puis c’est au tour du prénom écrit, le prénom ds une liste pour attendre son tour ( Noël) pour se sentir appartenir à un groupe, en passant par les règles de vie représentées qui sont là pour s’y référer à chaque fois qu’elles sont transgressées, pour s’en rappeler. <br /> Je dois dire que plus d’une fois ces règles INSCRITES m’ont , on peut le dire, sauver, moi qui ai, pour des raisons personnelles du mal avec la PLACE : ces règles ne s’envoleront jamais, elles évitent le chaos et si chaos il y a, grâce à elles on retombe sur nos pattes, elles sont un garde fou. L’écrit, le symbolique est très important à mes yeux. Comme je le disais, elles m’empêchent d’être un dragon, de crier (je dois respecter comme toutes les personnes de la classe) mais elles empêchent aussi l’enfant qui va trop loin, elles « nous » autorisent donc à « être » et puisque j’ai pu avoir du mal avec l’autorité, elles m’ont permises et me permettent passer par un tiers qui dit « on n’a pas le droit de ». Pourquoi j’ai eu , et je pourrais encore avoir la sensation d’écraser un enfant avec mon autorité, car ce pouvoir me fait peur car il peut être dans une toute puissance que certains ont certainement connu soit dans leur famille, soit à l’école...c’est complexe mais passionnant.<br /> Je te remercie encore Isa car tu nous proposes un travail très riche à ce niveau et nous le prolongeons en par exemple demandant aux enfts ds l’album langage de dire le prénom de leur parent sous le dessin de la famille (qu’est ce qu’ils étaient motivés ! quand ils ne savaient pas, on a regardé sur la fiche de renseignements) et maintenant, les enfts prennent leur album et je les entends échanger à propos des prénoms des parents « ma maman, elle s’appelle... ». Tu nous proposes plein de pistes pour « nous, leur » « autoriser à » dans un cadre sécurisant et tu nous invites à y réfléchir.<br /> Moi, j’ai des questions qui me reviennent de tps en tps à ce sujet : c’est vrai que lorsque j’ai vu que certains ou certaines « fixaient « les PLACES land art ou autre, je me suis posée la question et c’est vrai q ’une année, je l’ai fait, j’avais des enfants hyper speed (une petite et moyenne section en zep), et cela « nous » a rassuré. En fait, j’avais observé également qu’ils se disputaient pour des places, je me suis dit que j’avais la mienne sur ma petite chaise ...alors après tout, je pouvais comprendre qu’ils veulent la leur.... Depuis, je ne le fais pas car je trouve que cela « fixe » le groupe, que cela empêche les interactions, que cela ferme des choses mais je comprends que cela rassure certains enfants. Je me suis posée la question quant à « ma » place physique cette année et ma réaction quand une petite fille puis un petit garçon ont voulu grimper sur le tabouret sur lequel je m’asseois et qui est un petit peu haut. Je leur ai dit qu’il ne fallait pas y monter car dangereux, puis je me suis demandé quand j’ai vu qu’ils étaient très prudents, ce que cela me provoquait, faisait qu’ils prennent la place de la maîtresse, en fait j’ai eu peur qu’ils se battent pour cela, c’était ma crainte et le côté danger n’était pas la vraie raison...Alors je leur ai dit que c’était possible mais en faisant très attention, doucement et chacun son tour.... ;et ....aucun problème. Je suis sûre que si je leur avais dit « Non », ils se seraient un peu battus pour cette place convoitée. <br /> Je voudrais échanger avec vous mais plus tard car il est vraiment d’aller se coucher : les groupes de travail, couleur ? pourquoi ? pourquoi pas ? une question annexe : connaissez vous un système d’étiquettes prénoms autocollantes (que l’on puisse imprimer) car les étiquettes qu’ils collent sur leur dessin, les dessins se collent...
S
Beaucoup de choses déjà écrites... Je vais faire court...<br /> L'école et la classe sont , pour la plupart des enfants, la première expérience d'une socialisation hors cadre familial. D'où l'importance de &quot;trouver sa place&quot; au sein de l'institution et la mise en regard avec le problème de l'échec scolaire, je pense.<br /> Je n'ai pas de casier individualisé dans ma classe, ni de groupe de couleur, ni de place attribuée dans le coin regroupement... d'ailleurs je n'ai plus de &quot;coin&quot; regroupement, juste une ellipse au sol ...<br /> Et franchement, l'ellipse c'est le top!<br /> Chacun y a sa place, la même pour tous, moi y compris!<br /> Avec l'ellipse, pas de place prédéfinie, pas de hiérarchie. Des duos s'assoient par affinité, certains cherchent encore parfois à être à mes côtés, mais comme je m'assois là où il reste de la place...<br /> En fait, j'ai l'impression que cette configuration de regroupement évite la sclérose liée à la lutte pour le territoire tout en octroyant à chacun la même attention (et en les incitant à la même attention envers les autres!). Mes 29 loupiots s'y tiennent, même les &quot;remuants&quot; et pourtant ils sont serrés, serrés par manque d'espace dans la classe. <br /> Après, je crois aussi que les activités autonomes et les coins dédiés aux intelligences multiples permettent que chacun trouve sa place en fonction de ses goûts, de sa personnalité, de ses différences. <br /> Un enfant reconnu pour ce qu'il est trouvera plus facilement &quot;sa place&quot;...
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V
J'ai eu un élève qui touchait à tout et ne tenait pas en place; le psychologue scolaire qui est venu l'observer m'a dit que le fait que l'enfant touche en permanence le tableau, les étiquettes... c'était comme s'il était en haut d'un précipice et qu'il touchait à tout pour se raccrocher aux barrières, pour ne pas tomber...cette image m'a toujours interpellé...<br /> En fait, je pense qu'il a été scolarisé trop jeune. A deux ans tout juste, il n'était pas prêt. Au fil des ans, il s'est assagit. Maintenant, en CM1, il ne pose plus aucun problème. Il faut savoir leur laisser du temps.
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F
Bonsoir! J'avais bien envie de discuter avec vous aujourd'hui, j'ai un petit peu de temps, et je suis inspirée par le sujet, fort intéressant, d'ailleurs. C'est vrai que l'on entend souvent:&quot;ah, celui là ou celle-là, il ou elle ne tient pas en place! &quot; Un enfant qui ne connaît pas sa place, c'est peut être un enfant qui ne l'a pas trouvée ou plutôt à qui on n'a pas donné les moyens de la trouver. Comme pour nous: trouver sa place dans la société, ça signifie quoi finalement?La classe n'est -elle pas une micro société où il faut trouver sa place, faire sa place? Nous, les enseignants, nous devons tout mettre en oeuvre pour aider chaque enfant à se sentir bien à sa place; enfin, du moins on essaye! Chaque enfant étant différent, il est bien de proposer un bon nombre de coins, d'activités pour que l'enfant puisse s'épanouir et trouver une place qui lui correspond à ce moment là, parmi le groupe, non?...<br /> Trouver sa place dans la société, n'est-ce pas avoir un ou des projets?Donc connaître sa place, c'est aussi identifier son projet?<br /> Etre reconnu en tant qu'élève à part entière dans le groupe classe, avoir sa personnalité et être identifié en tant que tel élève avec ce trait de caractère si particulier, cette façon différente de parler etc<br /> Cultiver la différence dans le groupe pour que chaque élève y trouve sa place et soit reconnu?
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A
Non, je ne les ai pas travaillés. Je vais relire cette période et chercher comment mieux lui expliquer sa situation.
V
Pour la 1ère fois dans la classe j'ai attribuée des places avec le Land Art sur 3 bancs, mais comme il n'y avait pas assez de places j'ai aussi utilisé des chaises que les élèves peuvent déplacer...j'ai un élève qui avait particulièrement du mal à rester à sa place et c'est flagrant depuis qu'il a &quot;sa&quot; place çà va beaucoup mieux.<br /> Dans l'ensemble ils aiment bien avoir leur place à eux et moi aussi à certains moments j'en déplace quelques-uns pour qu'ils voient mieux. Par contre j'ai oublié de leur demander si ils sont contents de cette disposition....<br /> Et pour la petite histoire dans la salle des maîtres nous avons tous notre place attitrée, mais que nous bousculons parfois quand nous avons des invités...et moi en voiture quand je ne trouve pas de place pour me garer çà me mets les nerfs en boule direct!!!!<br /> POur Albane, ce petit élève a effectivement du mal à partager sa maman avec les autres et ne peut pas choisir entre sa maman et toi, il lui faut du temps, çà ira mieux tu peux lui expliquer encore le rassurer que sa man st toujours sa maman à lui et que toi tu es sa maîtresse, il doit partager les 2 dans le même espace c'est difficile.
I
Est ce que tu as travaillé sur les cabinets de curiosités ? Différence entre parents et enseignant ?
I
Mais il y a également ce dont je parlais avec Lise, c'est à dire la reconnaissance de sa famille et le fait qu'il arrive à l'école avec sa filiation.<br /> Dans ton cas, on est sur ce plan. Ce petit garçon besoin d'entendre qui est qui. Tu n'es pas sa maman et tu n'as pas l'intention de la remplacer. Tu dois lui dire et sa maman doit lui dire.
I
Bien sûr que la notion de place va au delà de l'aménagement de la classe même si organiser les coins, les espaces est comme le signale Fanou une façon de permettre à chacun de trouver ce qui va lui permettre de se poser et d'exprimer sa personnalité, l'aménagement c'est aussi reconnaître les besoins de ses élèves et vouloir que chacun soit au mieux dans le groupe.
A
Je vous lis avec plaisir et intérêt depuis très longtemps sans jamais oser intervenir. <br /> Cette phrase de F Dolto résume ce que j’ai observé chez un de mes petits élèves.<br /> Il ne tient pas en place, papillonne dans la classe, il se roule par terre ou sur les autres, se faufile, s’assoit sur les autres ou prend leur tabouret, s’oppose régulièrement aux demandes des adultes. Sa maman est Asem dans ma classe et je pense qu’il n’arrive pas à trouver sa place entre nous deux. Cette semaine, suite à un nouveau conflit, il m’a dit : « non, je veux pas toi, je veux ma maman ». Peut-être n’a-t-il pas encore réussi à concevoir sa place d’écolier, comment l’aider ? Je ne sais pas si c’est vraiment en lien avec l’espace.
I
Oui Fanou, tu dis juste, les coins offrent une variété d'activités qui vont répondre aux personnalités.
D
Suite... <br /> Maintenant les ateliers tournent et les enfants ne dont pas forcément installés à leur place<br /> Mais comme ils ont pris des repères ( couleur des groupes, couleur des tables)<br /> Ça fonctionne <br /> Par contre c est plutôt dirigiste car moi aussi ça me sécurise .... <br /> Mais j essaie que cela bouge, aille vite, ne soit pas statique... Et je trouve pas trop mal le résultat<br /> Enfin j ai un enfant qui bouge , <br /> Il arrive à se calmer au prix d un effort intense d après moi, parce que ce que l'on fait grâce à Isa et à vous l intéresse<br /> Mais c est une agitation en quelque sorte intérieure<br /> Un exemple : atelier peinture avec comme consigne aller chercher son pot et changer de couleur<br /> Pour lui pas de pose : il va chercher un pot, il s as doit une demie seconde et retourne le changer et ainsi de suite... <br /> Il ne tient pas en place... <br /> Mon Atsem lui dit de se calmer il en est incapable et je ne sais pas quoi proposer à mon Atsem
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L
Oui, je vais y consacrer une bonne lecture...et sans doute des ajustements. Par contre je trouve très difficile de pouvoir interpréter les comportements
I
Est un levier.
I
Parfois je crains que l'agitation des enfants soit vécue comme une &quot;anormalité&quot; et qu'il faille toujours avoir recours à une certaine forme de médicalisation. Alors que nous avons des outils, des ressources, des moyens pour les aider et c'est ce que nous sommes en train de faire. À nous de chercher ce qui est à notre portée. Et l'amenagement de la classe
L
Dans ce sens oui. Cela fait partie des compétences transversales. Je pensais que tu poussais plus loin, lorsque tu parlais plus haut de &quot;psychologisation&quot;.<br /> Parce qu' il est parfois difficile de comprendre les comportements &quot;agités&quot; (Un enfant qui ne tient pas en place, c'est un enfant qui ne connaît pas sa place ) et d'y remédier.<br /> Quels moyens mettre en place;-) (outre les coins à bouger, à repli et l'observation)
I
Tu as raison, le dessin de la famille est un des moyens de l'accueillir en lui reconnaissant sa place dans sa famille. Est ce que tu penses que lui reconnaître ses origines, éventuellement faire référence à sa place dans la famille ( tu es le grand frère , comment s'appelle ta sœur...) n'est pas dans notre rôle ?
L
Bien sûr Isa. Cette place se crée dès la naissance et même avant. C'est d'ailleurs ce qu'on fait à la rentrée par le dessin de la famille. Cette année les dessins ont été affichés (pour l'année) dans ma (notre) classe et ont été réalisés par les familles sur très grandes feuilles. L'aider à se situer chez lui... cela ne dépasse t-il pas notre rôle?
I
On parlait ce matin de la famille ,Cathy disait que la place est d'abord vécue et cherchée au sein de la famille. J'interrogeais et demandais comment l'école pouvait agir sur la connaissance de cette place. N'y a -t-il pas là l'importance de reconnaître la famille, de reconnaître l'enfant dans sa filiation, de l'aider à se situer d'abord et avant tout chez lui ?
L
La place est matérialisée ou non. Ce sujet de place au sein du groupe rejoint un débat que j'ai suivi dernièrement en formation où l'on évoquait ce besoin d'appartenance (nous avions réalisé quelques jeux) et qui faisait écho à LA CONFIANCE EN SOI.
I
Concernant ton petit élève, la description que tu en fais montre combien il est &quot;secoué&quot; par ses tensions, et l'agitation est une manière de se sentir exister, ce sont les sensations ressenties qui d'une certaine façon aide l'enfant à supporter ses tensions. Cela veut donc dire qu'il ne peut être que dans l'action, tout ce qui est de l'ordre de la fixité est une difficulté majeure, cela veut dire qu' à la fois, il faut tenir compte de celle-ci tout en lui apprenant à petit pas comment s'apaiser. J'avais une technique de symbolisation de l'agitation: &quot; tu sens cette grosse boule qui t'agite, tu la prends, comment est-elle , grande ou petite aujourd'hui ? Et tu la lances loin, loin, loin.( on mimait le geste de lancer) ça va mieux ?&quot; Ce sont des petites choses, je sais bien que cela ne suffit pas mais j'ai toujours remarqué qu'il y avait un apaisement ensuite. Et puis d'une certaine façon, on indique à l'élève que son agitation est autorisée mais qu'on veut l'aider à s'en détacher. Ensuite comme tu le dis ,il y a aussi ce qu'on propose et qui va créer la motivation à faire , à agir et c'est dans cette action que l'enfant trouve une autre forme d'apaisement.
I
Oui c'est sûr ça rassure, regarde quand on va à un stage, que se passe-t-il ? Chacun prend une place et la garde. Ce sont des observations de nos comportements , pour autant est ce que ce fonctionnement nous permet de sentir qu'on a sa place dans un groupe ? Est ce que connaître sa place c'est uniquement à ce niveau pratique ? Est ce que cette attitude rassurante quand on arrive dans un nouvel environnement ne bloqu pas par la suite ?
D
Bonjour <br /> Ma petite petit contribution à cette réflexion si intéressante...<br /> Dans ma classe les places faites en land art d'un début d année sont toujours la, les enfants se les ont tout de suite appropriées, elles comptent pour eux et je crois qu elles sont rassurantes pour la plupart<br /> Elles sont posées sur les bancs au coin regroupement mais ne dont pas fixes <br /> Quand quelques uns doivent quitter leur place pour mieux voir le tableau par exemple, je leur propose de venir s assoir au milieu par terre... Ils partent de suite avec leur place à la main et s installent aussitôt dessus... <br /> Je ne sais pas si je suis assez explicite <br /> D autre part, sur les quatre tables de travail, je ne dispose pas d une grande classe... Donc on a à peine la place...de bouger , donc sur les tables, il y a à chaque place l étiquette au nom de l enfant et sa photo <br /> Donc quand on va passe aux ateliers on rejoint sa place.<br /> Ça m aide au démarrage de l Année car les enfants se repèrent vite et sont sécurisés
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E
Depuis que j'accorde plus de temps aux ateliers individualisés, j'ai noté que les élèves qui dans le cadre ordinaire de la classe ne tiennent pas en place peuvent faire preuve d'une grande concentration (et pas du tout d'agitation) dans le temps d'activités autonomes. Ils restent à leur place. Ils ne cherchent plus à prendre toute la place, à ce que les autres/l'adulte les remarquent...<br /> <br /> Il y aussi ceux qui se mettent toujours à la même place (alors qu'aucune place individuelle est définie dans ma classe), ceux qui mettent toujours leur étiquette de présence à la même place...<br /> D'ailleurs cette question de marquer une place pour chacun m'interpelle. Mes élèves ont bien un casier individuel (manteau, cartable), un tiroir individuel (pour ranger son travail, ses trésors) mais pas de place assise fixe (ni aux tables, ni sur les bancs) j'ai vu à la rentrée que vous faisiez des places land-art, je ne sais pas si un article explique déjà pourquoi certains d'entre vous attribuent/choisissent avec l'élève une place définie. Cela rejoint peut être ce sujet d'échange.
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L
Oui, cette place à table fait plutôt partie d'une habitude (Inconsciemment peut-être).<br /> La place nous &quot;confinerait&quot; dans notre petite bulle? (sans pour autant nous enfermer) J'ai remarqué que (souvent) lors de conférences, formations,... nous allions nous asseoir à la même place ou à côté des mêmes personnes. La place comme BESOIN de SECURITE?<br /> La place serait également la reconnaissance de l'autre, de son &quot;existence&quot;: madame, il m'a pris ma place! (d'où &quot;ta&quot; règle: chacun sa place dans la classe)<br /> Comment aider ses élèves qui ne trouvent pas leur place?
I
Tu vois Lise, c'est très personnel car la place à table chez nous chez moi y'en a pas, mais je n'ai pour autant une réponse toute faite. Je m'interroge sur ces habitudes pour mieux se repérer en ayant sa place attitrée, et je ne sais pas ce qui est mieux, est ce symbolique la place ou doit elle être indiquée de manière pratique, visible ? Doit on s'enfermer ? L'espace est il plus facile à explorer quand on a une place indiquée ?
L
Un petit clin d'œil à toi Isa, qui me fait me replonger dans cette problématique de place que j'ai vécue l'année dernière avec mon fils... <br /> Pour moi la place a une notion évidente d'identité, de territoire peut-être aussi? Quand je vous lis, je m'interroge. N'avons nous pas dans nos familles chacun notre place à table? Pourquoi pas alors à l'école (pour le regroupement)? Cela pourrait sécuriser certains petits élèves. Les places en land art sont fixées dans mon coin regroupement pour toute l'année. Des changements peuvent se faire également en fonction des contraintes/besoins (évolution dans la reconnaissance de son prénom, affinités, ...)
S
Incroyable comme cettr problématique m' interesse! Je suis en ballade mais je vous rejoindrai ce soir je pense.
I
pour répondre à ton interrogation Elodie concernant les places en Land Art, c'est moi qui ai proposé pour notre projet autour du Devenir Elève ( domaine sur lequel nous travaillions en période 1) ces réalisations, en voici le descriptif succinct tel qu'il apparait dans la progression : Se fabriquer une place matérialisée ( œuvre Land Art) pour visualiser son espace personnel mais également pour oser prendre cette place qui est à conquérir en écho avec le livre « Gros pif ».<br /> C'est donc une place symbolique qu'il fallait créer, mais cela n'avait rien de durable. Les places devaient être visualisées , à la fois celle de l'enfant mais aussi celles de ses pairs. Elles n'avaient pour autant pas vocation à rester , du moins tel que je l'envisageais. Mais cette question que tu soulèves m'intéresse parce qu'il y a effectivement des classes où les places sont fixes. J'aimerais bien savoir comment l'organisation en ateliers peut fonctionner quand chaque élève a sa place à une table. Pour ce qui est du regroupement, je vois mieux et j'aimerais bien savoir si cette organisation a un effet , comment la répartition des élèves s'est faite ....?<br /> Enfin pour revenir sur le point que tu soulèves : des élèves qui veulent toujours la même place, on doit effectivement tenter de comprendre ce qui les incite à cela, et si c'est positif pour eux.
C
Ce qui me vient immédiatement, c'est sa place affective, au sein de la maison, dans sa fratrie, suis-je aimé, comme les autres, moins que les autres; au sein de la classe, pour exister, il faut qu'on me remarque. Je pense qu'un enfant bien ancré affectivement et psychologiquement dans sa famille n'a pas besoin de se faire remarquer par une agitation perpétuelle qui est un signe d'un manque de confiance en soi .<br /> Voilà premier jet comme cela après mon petit déjeuner...
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I
Je voulais cette précision qui fait avancer la réflexion parce qu'il peut y avoir une forme de &quot;psychologisation&quot; (des fois j'invente des mots) des comportements. Comme tu le dis, l'enseignant tâtonne mais tant qu'il tâtonne, il y croit. C'est lorsqu'il n'y croit plus et pense qu'il n'y peut rien que les choses s'aggravent. Tu ouvres également des perspectives sur l'interprétation d'un comportement agité. Et si l'élève n'était pas à sa place aussi parce qu'il ne comprenait pas notre langage scolaire, nos codes, nos repères ? Comment le savoir ?
N
Non, bien sûr que non, je répondais à ta question qui disais &quot;Dans ce cas précis&quot;. Mais non au systématique bien entendu, un enfant qui ne tient pas en place peut relever d'une prise en charge psy mais souvent il faut bien observer et on se rend compte que parfois c'est nous et notre façon de leur proposer des choses qui ne leur correspond pas. Parfois ils se posent en grandissant, parfois c'est parce qu'ils ne comprennent pas ce qu'on attend d'eux. c'est bien sûr à nous de nous adapter et c'est vrai que les ateliers autonomes les posent bien. Et puis, ne pas attendre trop trop vite, leur laisser le temps de prendre cette place en les rassurant et en étant patients. J'ai vu des petits qui refusaient de venir s'assoir en regroupement pendant plusieurs semaines et puis un jour, l'air de rien, on se rend compte qu'ils sont assis avec les autres et c'est parti ... si on force, c'est là qu'ils ne tiennent pas en place!
I
Natacha, peux tu clarifier ? Est-ce que tu penses que les élèves qui ne tiennent pas en place auraient besoin d'une intervention psy systématiquement ? C'est un sujet essentiel car il conditionne le regard qu'on porte sur ces enfants, relèvent-ils toujours d'une prise en charge et si oui, n'y a-t-il pas une forme de renoncement à notre champ d'action ?
N
Dans ce cas précisément on a peut-être un peu plus de possibilités (plus de besoins aussi) puisqu'il y a une équipe autour de ces enfants, des équipes éducatives, une psy scolaire plus présente etc et un vrai travail peut parfois s'engager avec les familles.<br /> Dans le cas de nos classes dites &quot;normales&quot;, déjà il n'est pas évident de sensibiliser les familles au problème car contrairement à l'enseignement spécialisé où ils savent déjà étant donné l'orientation, là, pour eux, souvent tout va bien, de plus, très peu de dispo des psys scolaires car débordées et donc elles concentrent souvent leur attention sur le spécialisé. Pourtant, elles peuvent se révéler un excellent médiateur car elles ont les bons mots, le bonne approche ce qui n'est pas toujours notre cas. Je trouve tellement difficile (surtout chez les petits&quot; d'annoncer aux parents que leur enfant à un problème (quel qu'il soit) et qu'il va avoir besoin d'aide. Donc, dans nos classes, je pense qu'il est très difficle de donner à l'enfant sa place au sein de sa famille sans être indigent. Maintenant, on peut travailler afin de lui donner sa place en classe et peut-être cela l'aidera-t-il ensuite pour la prendre dans sa famille. En tous les cas, tous les beaux projets que tu nous propose doivent y contribuer. Et puis il faut beaucoup observer, regarder, écouter. Tu voulais du brainstorming, tu l'as ...
I
Et alors dans ce cas, l'école a-t-elle la capacité à donner cette place qui se situe plutôt dans la famille ?
N
Oui, en effet, je me rappelle d'un élève que j'avais en Clis qui était en famille d'accueil et qui avait une relation très très compliquée avec sa maman qui voulait le voir mais le rejettait ensuite etc. Cet élève parlait fort, riait fort, se déplaçait brutalement et faisait en permanence tout pour se faire remarquer, il était impossible de l'oublier ne serait-ce qu'1 minute ... épuisant!<br /> Je me rappelle que je lui disais &quot;Tu sais J., tu n'as pas besoin de faire de bruit pour que je m'occupe de toi, je m'occupe de vous tous!&quot;.
E
En lisant ta proposition de réflexion j'ai de suite pensé à une conférence remarquable de Sylvie Cèbe au colloque AGEEM de Vichy où elle nous invitait à réfléchir aux comportements problématiques de nos élèves, à ceux qui ne sont pas &quot;sages&quot;... au mot &quot;apprentis-sages&quot;...<br /> <br /> Elle avait cité d'autres expressions avec le mot place : <br /> <br /> - des élèves qui ne tiennent pas en place.<br /> - des élèves qui prennent toute la place<br /> - des élèves qui qui veulent qu’on fasse à leur place.<br /> ...<br /> <br /> Je vais nous laisser réfléchir ensemble puis je rechercherai le lien vers le compte rendu de cette conférence. Je dois l'avoir enregistrée sur mon ordi.
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I
Elodie, voici le lien vers ton document <br /> http://www.ecolepetitesection.com/2014/11/document-qu-est-ce-qu-etre-sage-a-l-ecole-maternelle-de-s-cebe-par-elodie.html<br /> merci à toi
I
Oui Elodie cela m'intéresse. La place c'est quoi ? Dans les expressions citées, il y a différentes définitions de la place et c'est bien la problématique. Est-ce qu'en tant qu'enseignant on fait la place à tous les élèves ? Et comment ? Faut-il le faire ? Pourquoi ? Petite tempête d'idées ....