L'évaluation, est-ce objectif ?
Vos observations concernant l’affirmation « Sans évaluation, pas d’enseignement » montrent qu’il est complexe d’être à la fois dedans et dehors, effectivement les formes d’évaluation sont si variées et les désirs ou non-désirs d’évaluation si multiples que chacun ressent en profondeur une forme d’exigence vis-à-vis de cette pratique. Difficile de concevoir un enseignement sans évaluation parce qu’apprendre ça se mesure, quelle qu’en soit la forme.
En poursuivant ce travail de réflexion afin de défricher ce chantier vaste et parfois bien vague, j’ai pensé que la définition de l’évaluation pourrait nous aider dans notre démarche.
J’ai choisi de conserver les verbes qui définissent ce terme et que l’on peut trouver dans tous les dictionnaires :
o Reconnaitre la valeur
o Apprécier
o Déterminer
o Chiffrer
o Juger
o Estimer
o Mesurer
o Fixer
Ressort de cette série une forte notion de jugement de valeur qui renvoie à la nécessité d’une objectivité.
Cela nous permet de revenir à une des questions qui est apparue dans le débat précédent, à savoir : « Observer, est-ce évaluer ? »
L’observation semble d’une manière logique être nécessaire dans le processus d’évaluation, pour autant comment se donner les moyens de l’objectivité ?
Vient donc la question de la subjectivité dans l’évaluation, comment éviter d’être dans le point de vue particulier, dans le préjugé, dans le ressenti.
Comment se protéger de la partialité inhérente à tous les individus traversés par leurs émotions ? Comment établir une évaluation universelle qui serait valable pour tous ?
N’y-a-t-il pas dans les réactions négatives vis-à-vis de l’évaluation cette crainte de jugement sans justesse ?
L’égalité scolaire ne commence-t-elle pas par le choix du type d’évaluation ?
Remplir un livret scolaire en cochant des cases, est-ce équitable ?
Voilà une série de questions à méditer, merci à ceux qui prendront le temps de partager leur avis.