Quand fait-on l'évaluation ? (suite)

Publié le par isa

Reprenant le fil de notre discussion au sujet du temps de l’évaluation, je ne peux que constater que la question rend muet.

Seule Sandrine G s’est lancée dans une description de son rythme d’évaluation qu’elle tient quotidiennement et je l'en remercie.

A vrai dire, lors de mes recherches sur la question, j’ai lu de manière récurrente le constat suivant : « On passe plus de temps à évaluer qu’à apprendre ».

Il serait donc question de distinguer évaluation et apprentissage.

Quand fait-on de l’évaluation ? Quand fait-on des apprentissages ? Peut-on faire les deux en même temps ? A quoi ça sert ? A qui ça sert ?

Tout comme vous, j’ai eu des difficultés à rassembler mes idées quand je me suis ,moi-même, interrogée sur le temps que je consacrais ( quand j’étais en classe) à l’évaluation et bizarrement j’étais plus à l’aise concernant mes séances d’EPS que mes activités de langage.

Pourquoi ?

Je pense que les objectifs d’apprentissage concrets comme courir vite, lancer loin sont mesurables et permettent facilement un retour entre élève et enseignant, élève avec lui-même, élève et élève. Il est plus complexe de rendre clairs les objectifs d’apprentissage en matière de langage, d’activités artistiques par exemple.

Identifier le moment de l’évaluation serait lié aux temps d’apprentissage clairement établis et exprimés entre l’enseignant et l’ élève : " Est-ce que tu sais …. ?""Tu apprends à….., où tu en es ? " " Qu’est-ce que tu as appris ? Montre moi "

Le temps d’apprentissage ne devrait alors pas être confondu avec le temps d’évaluation.

Qu’en pensez-vous ? 

Quand fait-on l'évaluation ? (suite)
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Publié dans évaluation positive

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I
L'évaluation est arrivée avec les programmes en maternelle, auparavant nous étions dans un espace et un temps que chacun structurait comme il le souhaitait, il y avait tout de même ce besoin de "suivre" ses élèves dans leurs apprentissages mais rien n'obligeait et rien ne guidait non plus. L'arrivée des programmes a incité les enseignants à se raccrocher à ce qu'ils connaissaient , c'est à dire l'évaluation en élémentaire, une évaluation bilan qui sanctionne la plupart du temps réussite ou échec, les fiches sont apparues pour que les traces demeurent et nous avons vu une primarisation s'installer au fil du temps. L'évaluation devenant un pilier dans la pratique sans véritable accompagnement a été surinvestie au détriment de l'observation (beaucoup plus pratiquée avant les programmes). Les recherches ont fait émerger l'impact sur le cerveau d'un environnement négatif dans les premières années, de ce fait, les ratés scolaires favorisaient un stress nocif et incompatible avec la lutte contre l'échec scolaire. Le virage actuel tient compte de ces avancées et doit effectivement permettre un changement d'angle de vue. L'évaluation doit être un appui et non un frein.
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J
je pense qu' il va falloir que l'on change notre positionnement face à l'évaluation: jusqu'à présent, il fallait évaluer à tort et à travers; avec les nouveaux programmes, il y a un changement de cap: l'évaluation doit être positive, on ne doit plus voir l'élève en échec mais on doit prendre appui sur ses réussites. Tant que l'élève est au clair avec ce qu'il apprend, pourquoi il apprend, comment il apprend, on peut (et j'inclus l'élève aussi) savoir comment on évalue et pourquoi on évalue. <br /> Une note ministérielle devrait sortir courant janvier sur l'évaluation, nous aurons, je pense, matière à penser...
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A
Une amie m'a donné cette petite astuce et j'ai l'impression aujourd'hui de me faciliter la tache quant aux évaluations. J'utilise un petit répertoire dans lequel j'ai noté les prénoms de mes élèves. c'est un petit format d coup je le promene de partout et des qu'un enfant me paraît avoir acquis une compétence je le note ( cela va très vite puisqu'ils sont répertoriés par ordre alphabétique!). Pas de temps défini pour mes evals (sauf en langage et compréhension d'album) et surtout je m'autorise a les "évaluer" (si on peut toujours appeler ça une évaluation) n'importe quand et sur des compétences que je ne n'avais pas forcement travaillées avec eux a un moment précis (certains connaissent déjà les formes alors que nous ne l'avons pas encore abordé, et bien ce sera noté dans notre cahier des progrès tout dé meme).
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F
Alors, nos petits livrets de réussite sont plutôt pas mal si on y associe par exemple des brevets et les ateliers autonomes, en mettant en évidence les compétences attendues de fin de cycle; ce sont aussi des livrets d'évaluation.<br /> Diffuser par séquence les réussites constatées pourrait être aussi un départ pour une évaluation positive plus adaptée au contenu de la classe ( comme dans le document transmis par une blogueuse de l'Académie de Dijon, je crois)
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F
Bonjour! Est-ce que l'évaluation ne devrait-elle pas se faire lorsque les différentes séances d'apprentissage sont bouclées? alors, c'est vrai que concernant par exemple les activités artistiques, c'est moins évident...on évalue plus sur le moment peut être, non?
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I
Cette évaluation dont tu parles est l'évaluation sommative ou bilan ( nos super mots). Elle est celle qui est la plus pratiquée à l'école, elle sanctionne un apprentissage ( échec/réussite), l'élève n'y est pas forcément associé, d'autre part, elle n'a pas de vertu stimulante, elle est seulement bien vécue quand elle indique la réussite. Elle devrait servir à aider et notamment à reprendre ce qui n'est pas appris, c'est parfois compliqué, on ne revient pas toujours, on laisse en l'état de constat et souvent comme il n'y a que quelques élèves qui n'ont pas appris, on poursuit le chemin avec d'autres compétences à travailler pour tout le monde et voilà, on a fait un état des lieux et on ne l'utilise pas. Par contre, c'est l'évaluation la plus simple à organiser, celle qui n'encombre pas les esprits.
M
Donc, oui, je suis majoritairement en situation d'apprentissage, tout en gardant un oeil sur les réponses de mes élèves pour les guider au plus proche de leurs compétences... de ce que j'observe à chaud.<br /> Pour l'évaluation diagnostique, je pensais que c'était une évaluation antérieure à la situation d'apprentissage, mais c'est vrai que mon observation y ressemble.<br /> J'ai l'impression que je n'évalue pas de toute l'année ! Je n'aime pas prendre des notes et me sentir en dehors de ce que je fais (je ne sais pas si je me fais comprendre)<br /> Mon évaluation n'est pas écrite, donc je pense que cela a moins de valeur que ce que l'on peut pointer.<br /> Peut-être que ma réticence à dire que j'évalue souvent, viens de là !<br /> Quand on est engager dans une situation d'apprentissage on ne peut pas s'empêcher de remarquer ce que nous donne nos élèves et donc de les évaluer.<br /> merci à toi de nous faire réfléchir
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I
Difficile de faire une évaluation diagnostique sans entrer un peu dans l'apprentissage, c'est difficile de dire "faites, et je regarde" encore une fois on le fait plus facilement en EPS.<br /> Ma réflexion est de pousser la vôtre pour vous interroger sur le fait de ne pas évaluer, de faire des apprentissages sans mesure d'aucune sorte. Je me demande si cela est possible et si nos esprits n'ont pas été encombrés par cette obligation permanente.<br /> C'est pourquoi il me semble si important de définir quand on fait l'évaluation. Est-ce qu'on en fait tout le temps ou est-ce qu'il y a seulement des moments et lesquels ?
S
Je me suis lancée il y a quelques semaines dans la réalisation de ce fameux livret de réussite, j'y suis encore...Je pense qu'évaluer devrait se faire quotidiennement en observant....Chaque soir, je consacre un moment à noter tout ce que j'ai pu observer dans la journée au cours des activités proposées. Ca me permet d'ajuster, de remédier, d'avancer et pour moi, ça devrait n'être que ça l'évaluation....et pourtant....pourtant dans notre école on fait encore ce qu'on appelle des évaluations de période avec des belles petites fiches...pour qui??? pour les parents! parce que oui, il ne faut pas se leurrer, les évaluations ça les rassure! (ou tout au moins ça leur permet de situer leur enfant mais par rapport à quoi? à qui?). Ces fiches, moi je pense bientôt les abandonner....parce que ce n'est pas sur 1 exercice d'évaluation qu'on peut vraiment juger l'enfant....d'autant que parfois on sait que l'enfant sait faire mais pour une raison X ou Y, le jour de l'éval, il rate et c'est cette trace-là qui reste.....C'est pour ça que le livret de réussite est pour moi un super outil...mais je me demande quand même comment il sera accepté par les parents.
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I
Il y a plusieurs choses dans ce que tu dis Steph, tu parles de l'évaluation/observation quotidienne que tu fais, c'est pour toi, c'est pour que tu régules ton travail et que tu saches où aller, c'est effectivement indispensable, même si ça me parait difficile de savoir ce que chacun a fait, comment, avec quelle réussite. Ce n'est pas une évaluation individuelle qui situe un enfant dans le cadre d'un apprentissage. Les belles fiches dont tu parles sont celles qui répondent à une évaluation sommative ( j'en parle plus haut à Fanou) , elles sont censées montrer ce que l'enfant a appris après de multiples séances d'apprentissage, elles donnent un résultat, elles ne balayent pas toutes les compétences, elles sont choisies en fonction de priorités pédagogiques et elles servent de lien entre l'école et la famille parce qu'il est juste de rendre des comptes aux parents qui nous confient leur enfant. Mais tu as raison, elles ne sont pas satisfaisantes et elles ne mettent pas les élèves en situation de motivation, elles ne reflètent pas le chemin et la persévérance de chacun. C'est pourquoi réfléchir et aller de plus en plus loin dans la prise de conscience de ce qu'est l'évaluation, son rôle et son rythme ne pourra que vous aider à construire les outils qui vous conviendront le mieux et que vous saurez défendre auprès des familles car on n'est jamais aussi convaincant que lorsque on est certain de la pertinence de ce que l'on fait.
M
Quand fait-on de l’évaluation ? Quand fait-on des apprentissages ? Peut-on faire les deux en même temps ? A quoi ça sert ? A qui ça sert ?
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I
mais justement Marielle, es-tu majoritairement en situation d'apprentissage ou bien en situation d'évaluation, si j'ai bien compris, tu commences une activité et tu te positionnes dans une évaluation diagnostique, non ? Peut-on penser les activités sans penser évaluation ?
M
erreur de manipulation !!!!<br /> Bon, je me lance : j'arrive à évaluer, parfois en même temps que l'apprentissage quand il s'agit comme aujourd'hui d'apprendre à dénombrer de petites quantités (je sais que, pour l'instant, Kenzy ne sais pas dénombrer 2...) mais, étant en période d'apprentissage, je sais qu'avec elle, j'insisterai sur dénombrer 2, alors qu'avec d'autres j'insisterai sur dénombrer 3, 4 ou 5...Cette évaluation ne sert qu'à moi. <br /> Il me semble que le livret d'évaluation que j'utilise en fin d'année et qui donne des appréciations du type "acquis, en cours d'acquisition, non acquis" pointe des évaluations normatives en dehors des temps d'apprentissage. Ce livret montre où l'enfant ce situe par rapport à des attendus de fin de PS.<br /> C'est ce livret que je compte abandonner l'année prochaine au profit d'un livret de réussites, pour éviter de mettre des enfants qui sont en pleine construction, dans des cases un peu trop tôt dans leur vie...