Observation in situ de la colère: Les travaux de Richard Tremblay Module 2
Pour comprendre le développement des agressions physiques chez l’homme, Richard Tremblay spécialiste des criminels puis des adolescents délinquants décide de repartir en arrière pour s’intéresser à la petite enfance qui lui est totalement inconnue. Il se persuade que la meilleure démarche est d’étudier le développement de la colère chez l’enfant car c’est l'émotion qui accompagne l’agressivité.
Au passage, il découvre qu’elle a été principalement étudiée dans le cadre des maladies coronariennes et des « personnalités de type A » : les personnes qui se mettent souvent en colère présentent un risque supérieur de développer ces maladies.
Ni le bébé humain, ni le bébé chimpanzé n’ont besoin d’apprendre à faire des crises de colère
Tremblay se plonge dans toutes les études qui existent sur la question.
L’expression de la colère s’observe très tôt après la naissance. Les accès de colère se caractérisent par : coups de pied, projections d’objets, trépignements et pleurs. La colère est un outil de résolution de problème, elle permet d'atteindre un but désiré.Le bébé ou le petit animal se met en colère quand il n'obtient pas ce qu'il souhaite. Selon les réactions de l’entourage, les bébés apprennent à maitriser cette réaction émotionnelle.
Le bébé en colère s’exprime avec ses muscles, au fur et à mesure qu’il acquiert une meilleure coordination motrice ses agressions physiques augmentent (le pic se situe entre 18 et 24 mois)pour diminuer ensuite avec la maturation de son système nerveux qui va lui permettre d’inhiber l’expression violente de ses émotions.
La nature a bien fait les choses, nous sommes au maximum de notre turbulence quand notre corps est à son plus faible...
Afin d’étudier les accès de colère pour « prévenir et désamorcer les sources de conflits entre les individus et le groupe » (R.Tremblay), je vous propose de les répertorier durant deux semaines.
Il s’agit de compter chaque moment de colère (avec ou sans agression) et d’en identifier la cause.
Comme nous sommes à quelques jours des vacances, il est intéressant de mener cette observation à cheval sur ces deux semaines (l’une avant le repos des vacances et l’autre au retour de ce repos).