à propos des peurs et des cauchemars
Cet article s’adresse d’abord aux parents qui ne sont pas sans solliciter l’enseignant quand leur enfant montre des signes de peur notamment au moment du coucher.
Ils s’interrogent souvent sur l’opportunité de lire des histoires où il est question de loup, de sorcière, de monstre et autre personnage cauchemardesque.
Notre travail sur Anthony Browne peut faire réagir certains parents.
C’est pourquoi j’avais envie de les entretenir de ces peurs.
Je sais que ce n’est pas très facile à entendre mais il faut vous réjouir des peurs de votre enfant. C’est NORMAL, cela est même un signe d’un bon développement.
Quand votre enfant a atteint ses 9 mois, il a commencé à avoir des cauchemars, car il a pris conscience qu’il ne faisait pas un avec sa maman mais deux, deux personnes distinctes. Il a appris qu’il était séparé d’elle et qu’il devait l’accepter.
Les peurs sont des manifestations des étapes à franchir que la vie sème sur le chemin de chacun et où il est toujours question de séparation.
Ainsi l’entrée à l’école est une grande étape dans la vie de votre enfant, elle symbolise de façon certaine la séparation irréversible qu’il va devoir accepter, ce n’est pas sans difficulté et une des manières de le manifester peut être les cauchemars et autres peurs.
Alors le moment d’aller se coucher à la maison est redouté car c’est ,de nouveau, un temps de séparation, d’autant plus difficile que l’enfant se retrouve dans le noir , magma sans forme ni limites, et l’enfant se reconstitue des limites en inventant des formes qui le terrorisent.
Les parents sont démunis face aux peurs de leur enfant et s’inquiètent, cette inquiétude vient renforcer le sentiment d’insécurité que ressent l’enfant , bref, les problèmes s’accroissent.
Les parents cherchent des explications et pensent que les histoires de loup, de monstres … sont les déclencheurs. Ils viennent trouver les enseignants , évoquent leurs difficultés puis soulèvent la question des livres.
Il n’en est rien, je dirais même au contraire, les enfants ont besoin de se confronter à leurs peurs pour les apprivoiser , dans tous ces livres, ils trouvent des réponses , les héros s’en sortent. De la même façon, je pense qu’il faut jouer au loup avec son enfant et lui proposer l’alternance des positions ( tu es le loup et après c’est moi).
Quelle attitude avoir le soir quand l’enfant se montre réticent ?
Chacun a ses propres réponses car chacun a son mode d’éducation et les règles qui sont valables dans une famille ne le sont pas forcément dans l’autre famille, ce qui est sûr ,c’est qu’il faut des règles.
Néanmoins, il me semble important de dire que l’adulte ne doit pas avoir peur des peurs de son enfant, il doit s’en réjouir car c’est un signe de bonne santé et il doit rassurer l’enfant en lui disant qu’il est en train de grandir , qu’il n’y a aucun danger dans sa chambre car lui ,l’adulte, il le sait et qu’avant d’être adulte , il a été, lui aussi, petit et qu’il a ,lui aussi, eu peur des mêmes choses .Ainsi, l’adulte se montre rassurant tout en étant ferme pour installer la sécurité dont son enfant a besoin et surtout il continue à lui lire des livres de sorcières, loups et autres créatures étranges …….