lettre aux enseignants
En cette fin d’année qui arrive, je voudrais vous dire mon respect et mon admiration. Je vois combien nombre d’entre vous cherchent, analysent, explorent, imaginent, s’informent, renouvellent, transforment pour donner à vos élèves l’enseignement que vous voudriez le meilleur. Ce métier est ardu, quelquefois improbable ou problématique. Vous avez souvent le sentiment de solitude et de grande responsabilité sans pour autant recevoir l’appui d’une société exigeante, particulièrement ces dernières années. Certains peuvent, par moments, regretter l’époque où le maître était tout-puissant car reconnu et craint. Je pense qu’il faut pourtant trouver de nouvelles voies. C’est un changement d’état d’esprit, nous réfléchissons toujours en fonction des échecs, ce sont eux qui guident la critique et qui font s’exprimer les personnes. Nous cherchons d’abord ce qui ne fonctionne pas, ce qui coince. Dans cette perspective, la réussite passe inaperçue, elle est normale. En conséquence, la peur de l’échec ou de la critique est figeante, chacun dans son coin tente de ne pas se faire remarquer alors qu’il fait un très bon travail. Encourager la qualité des écoles, c’est remercier les enseignants pour leur travail, c’est valoriser des pratiques qui doivent être échangées, c’est dire haut et fort que c’est un métier passionnant qui demande une capacité relationnelle importante , c’est exprimer une vraie solidarité professionnelle. Puisque vous êtes nombreux à venir me lire, je tiens à vous le dire : soyez remerciés de tout ce travail dont une partie est transparente pour bien des observateurs et qui ,pourtant, est déterminante pour aimer son métier et soutenir ses élèves, osez parler de ce que vous faites, de ce que vous avez mis en place, de vos observations, vous avez tous des réussites à votre actif, parlons-en si nous voulons changer notre regard pour changer les autres regards.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Les grincheux, les pessimistes, les mécontents trouveront sûrement ma démarche naïve voire utopique, peut –être même démagogique, je m’obstine à croire en cette vision, j’en suis convaincue, je le dis simplement dans un espace de parole à partager.