atelier langage chez Elaine commenté par Isa
Bonjour Elaine,
Alors permets moi de faire plusieurs observations, même si j'ai bien compris que ton message avait un côté anecdotique.
Je te félicite pour ta détermination et sur le fait que tu n'aies pas baissé les bras malgré les difficultés matérielles.
Oui,un atelier langage se prépare, c'est à dire que ton matériel support doit être prêt à l'avance.
Tu dois savoir ce que tu veux travailler comme objectif, disons qu'actuellement on va être plutôt sur l'utilisation du pronom Je, il est donc évident qu'il te faudra des photos où l'enfant va se reconnaitre pour parler de lui.
Ensuite le formulation de ta demande va induire ton objectif, c'est à dire, "Tu as choisi cette photo, dis moi ce que tu vois......" "Raconte moi ce que tu fais....." "et puis quoi encore ....." Il ne s'agit pas de faire juste parler un élève mais de le guider vers "parler mieux". Tu écoutes et tu répètes ce qu'il dit en améliorant légèrement pour qu'il reprenne ta formulation, il ne le fait pas, tant pis, il finira par le faire, l'exercice répété le favorisera.
D'autre part, la première fois qu'on organise un atelier langage, les élèves sont déroutés parce qu'ils n'ont absolument pas l'habitude d'être écoutés par un adulte qui écrit, il y a donc des interrogations sur les attentes, c'est aussi pour ça qu'il faut dans ta présentation lui expliquer que tu le fais parler pour qu'il apprenne à parler de mieux en mieux , que c'est ton travail avec lui. Aussi ce petit garçon qui ordinairement parle beaucoup a dû se dire, la maitresse me demande de lui rappeler les règles et celle qu'il faut que je suive c'est celle du silence, d'où son choix. Voilà pourquoi le choix des photos est important parce qu'il s'agit de revenir sur leur vécu, c'est la situation la plus stimulante avec des enfants de cet âge. Enfin, pour finir, n'attends pas des romans, les petits font quelques phrases et c'est ainsi dans la répétition qu'ils acquièrent la confiance et l'usage de cet exercice. Néanmoins sur deux phrases on peut déjà voir si notre objectif est atteint ou non.
ELAINE REPOND
En t'écrivant hier, j'avais bien dans l'idée de montrer que la façon que j'avais eu de procéder n'allait pas et que la bonne volonté, le "allez je me lance", ne suffit bien sûr pas du tout ! Mon message d'hier avait donc, comme tu le dis, un côté anecdotique mais aussi et surtout ironique ! Dans le genre leçon "comment planter un atelier langage ?".
Aujourd'hui, j'ai donc continué de voir des enfants, mais je m'y suis prise différement : avec des photos prises dans l'école (puisque c'était bien mon idée première). Et, non, je ne m'inquiète pas qu'ils ne me disent que peu de choses la première fois (et même les fois suivantes d'ailleurs). Pour cette période, nous sommes sur les actions dans l'école et comme j'ai pris les élèves en photo, ils peuvent donc parler en disant "je". En fait, j'ai déjà utilisé les albums échos avec les enfants déficients auditifs (classe de 8 élèves) et je m'appuie aussi sur les fiches proposées sur le site SACLO pour travailler autour de la syntaxe. Ce qui me faisait peur, en maternelle, c'était le nombre. Comment oser me lancer dans ce temps de langage en tout petit groupe (dont j'étais convaincue de l'intérêt), alors que tous les autres sont seuls, en activité dans la classe. Mais j'ai enfin réussi à dépasser cette crainte qui me bloquait jusqu'à présent et même si ma première séance n'était pas assez préparée et n'a donc pas fonctionné comme elle aurait dû, cela m'a permis de commencer et je pense que je ne suis pas prête de m'arrêter !