mes débuts dans la série "je recycle et je parle de moi"
En ce mois de Décembre, je fais du recyclage personnel, vous m'avez donné beaucoup avec ce projet Kusama, je vous redonne ce que vous n'avez peut-être jamais lu dans ce blog et qui pourtant s'y trouve. Cela parle de moi et de ma vie.
Au mois de Novembre 2007 , j'écrivais:
"Cela faisait un an que j'avais quitté l'école normale ( l'IUFM d'hier), je venais d'être nommée dans une classe de perfectionnement ( la CLIS d'hier), vous pouvez constater qu'à l'époque déjà , les jeunes étaient sur les classes les plus difficiles sans aucune qualification et sans aucune aide ( pas de conseiller pédagogique pour nous aider à affronter ce type de difficulté).
La classe comptait 15 élèves, peu me direz- vous, sauf que c'était un mélange détonant et qu'il ne fallait surtout pas agiter.
Je sortais d'une école normale ,qui a l'époque, avait un statut expérimental . Nous avions été bercés dans les pédagogies innovantes et pour certaines complètement utopiques. Je ne le regrette pas car cela m'a certainement aidée à être créative et toujours un peu en décalage. Mais la sortie fut brutale, nous nous retrouvions face à la réalité et il y avait un fossé entre ce que nous pensions pouvoir faire et ce que nous pouvions faire en réalité.
J'avais face à moi des élèves de différents âges, de différents niveaux selon les matières, ayant presque tous des comportements perturbés.
Comme à mon habitude, je me lançais dans le travail à coeur perdu mais invariablement 10 minutes (ou plus selon les jours) après être rentrés en classe, la folie s'emparait de la classe et je tenais à peine ma place. Au fil des jours, mon moral faiblissait, d'autant que je travaillais de plus en plus tard , me disant que plus ma classe serait préparée, réfléchie mieux ce serait. Je ne voyais même plus que la plupart des élèves commençait à me respecter, car il en restait un , un seul qui me résistait et qui prenait l'ascendant sur moi, allant jusqu'à marcher sur les tables lorsque j'avais le dos tourné.
Epuisée par une lutte de chaque minute, un midi ,rentrant chez moi, je décidais de ne pas y retourner. Je ne voulais plus entendre parler d'enfants, je voulais être secrétaire, seule derrière un bureau et tranquille....... J'allais donner ma démission, quitter l'enseignement que j'avais pourtant si ardemment souhaité, je me résignais à reconnaître que j'étais en échec.
Ma famille et mon médecin ne m'ont pas laissé faire:" L'enseignement a besoin de gens comme vous" m'a dit le médecin si prévenant " faites les démarches pour changer de classe, vous n'êtes pas formée pour ce type d'élèves". Il avait raison, l'administration m'avait mise dans une situation d'impasse, je n'étais pas spécialisée et de surcroît débutante.
On m'a changée de classe .
Je sais maintenant que cet échec m'a aidée à me construire."