parler leur violence
"...Quand on voit un petit enfant qui en mord un autre , le renverse, ces comportements sont « humanisés » par les mots des adultes qui cherchent à exprimer le sens intelligent de ces agissements. Si vous savez « parler » leur violence qui traduit leur intérêt réciproque, sans blâmer les actes, ils vont même devenir les meilleurs amis du monde.
Par exemple , à la maison Verte, une éducatrice dit à deux petits qui se disputent un jouet : « Tiens il s’est passé quelque chose entre vous ! Que s’est-il passé ? » Le plaignant va alors se plaindre à sa mère, pleurer deux secondes dans son giron en montrant du doigt « le méchant » , puis dés qu’il est consolé, il retourne vers l’agresseur. « Il a vu que ce n’était pas grave et il a envie de revenir au jeu … » commente l’éducatrice à la mère. Chacun tire un enseignement de ces jeux de fort-faible. Ce n’est ni bien, ni mal, c’est la vie de relation qui s’expérimente. Un début d’amitié peut être raté si par angoisse l’adulte gronde, se fâche quand un petit est agressé par un moyen ou un moyen par un grand de trois ans. On doit au contraire intervenir auprès des deux enfants en paroles qui cherchent à donner un sens à leurs comportements passionnés : « Vous en avez des choses à vous dire ! Mais c’est difficile quand il y en a un qui est fort et l’autre qui est faible. Toi, le grand, ça t’amuse de démolir le petit, mais tu as beau t’y amuser, tu ne redeviendras pas petit »…A ce moment , le regard du plus grand est fantastiquement intéressé. Il a compris ! Un « grand » agresse un petit, le petit qui est encore en lui et l’incite à la régression, parce qu’il ne veut pas redevenir petit. Chez l’être humain, aimer , c’est d’abord devenir comme. Se servir du jouet du petit, cela signifie devenir comme lui et le grand préfère démolir pour être le plus grand. Une fois que les enfants ont réalisé la cause de leur violence, ils deviennent alliés et s’amusent ensemble malgré leurs tailles différentes..."