l'autorité par Sylvie G: la salle des maitres
"Samedi 8 mars, j’ai écrit mais mon commentaire mais il n’apparaît pas :
Il est tard, je devrais être au lit...après cette belle journée ensoleillée...mais je me suis mise sur le blog et comme cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu...
J’a tapé AUTORITE et je suis tombée sur cet article qui m’a fortement intéressée : je crois que je travaillerai toute ma carrière, toute ma vie de mère, de femme sur ce fichu thème qui revient comme un fantôme me titiller parfois dans l’année.
Il suffit d’une sortie hors de ma classe avec mes élèves et beaucoup d’attente pour prendre un car, des REGARDS de parents qui n’en sont d’ailleurs pas vraiment (c’est surtout mon regard à moi dont il est question je crois), quelques petits élèves dont l’esprit et le corps s’échauffent dans le rang ...pour que mes orteils se contractent ainsi que mes doigts ...et je deviens de plus en plus tendue : mes pensées s’échauffent à moi aussi, j’ai comme un sentiment de panique, je ne contrôle plus, je pourrais avoir le désir de fuir. A ce moment là, je crois que j’ai le sentiment de ne plus maîtriser (tu me reconnais ss doute bien là Isa car je l’ai employé à diverses reprises)...
Je l’emploie encore aujourd’hui mais seulement ds certaines situations car de nombreux éléments ont évolué dans ma pratique : dans ma classe, je n’ai plus ce sentiment de ne pas MAITRISER comme je disais auparavant car il n’y a pas à maîtriser, je ne porte pas la classe, les enfants se portent eux-mêmes. Comment ? Le cadre est posé (un groupe avec des règles) qui assure la sécurité de tous.
Pour que ce cadre soit posé, il faut avant tout que l’enseignant soit protecteur, en sécurité lui-même, confiant...mais c’est là qu’il y a un hic : hors de la classe, il y a une insécurité pour moi. Je crois ne pas du tout me faire confiance à ce moment là ( je regarde ss cesse ma montre, je suis comme happée par quelque chose...tout sauf sereine !) et donc cela se transmet et je ne leur fais plus confiance, je dois les porter chacun à leur tour leur dire de se calmer (a ce moment oh oui, je voudrais m’Enfuir.)..et Le je ne maîtrise plus rien prend tout son sens... je suis lucide, je m’observe bien mentalement. J’émets l’hypothèse que si je suis aussi centrée sur mon angoisse, je ne suis plus avec eux ? plus vraiment en interaction avec le groupe, en tout cas clairement pas à la bonne Place.
Cette place, je crois l’avoir vraiment trouvée en Travaillant dans ma classe et cela me procure une très grande satisfaction : peu de tensions, beaucoup de joie et d’énergie, de bonne humeur et d’enthousiasme. Mais cela n’a pas facile !
Je me souviens avoir lu que C Freinet avait été gazé pdt la guerre, se sentait faible et avait donc ressenti le besoin de mettre en place une pédagogie avec un cadre très précis pour que les enfants apprennent tout seuls...
D’une certaine façon moi aussi, je me suis sentie et me sens encore parfois handicapée par cette insécurité qui fait obstacle à la mise en place d’un cadre serein...C’est pourquoi Les Règles de vie de la classe très visuelles que tu as proposées isa et tout le travail qui concerne le cadre m’ont beaucoup aidés, de même la petite chaise où l’on s’asseoît pour réfléchir, se calmer...l’horloge sur laquelle j’ai collée une gommette pour suivre le parcours de l’aiguille pdt une minute (temps pour se calmer sur la chaise). Je sais que de nombreuses personnes n’ont absolument pas besoin de ces outils. Dans ma classe, ils sont indispensables même si j’utilise très peu la petite chaise cette année..., ils sont symboliques. J’ai pris becp d’assurance ds ma pratique et c’est comme je le disais très, très agréable.
Alors maintenant, comment lutter contre ces vieux démons qui viennent jeter un coup de froid à mon enthousiasme, qui creusent une entaille dans la confiance, légitimité que je m’accorde enfin ?
Pour préciser, ces coups d’entaille, ces blessures sont les mêmes qui peuvent apparaître lors de conflits à régler entre mes deux filles à la maison (rarement tout de même mais trop souvent à mon goût ) et le sentiment de blessure et de NON CONTROLE est accentué en présence d’amis adultes... Et ma foi, je trouve cela dur.
Je crois qu’il est vraiment question de Place, mauvaise place ??? Regard sur soi, regard extérieur, Cadre ? Faut-il s’accepter tel quel, en sourire, ne pas être dur avec soi ? Comment cela peut il être possible ?
Et c’est de cela dont j’ai envie d’échanger avec vous...
Sylvie G