qu'est-ce que je dis ?
Le choix d’une consigne, c'est-à-dire le choix de la phrase à prononcer est un facteur déterminant pour la compréhension de l’activité et de la demande pédagogique.
Il est important d’y réfléchir, de se demander ce que les élèves vont entendre, est-ce que les mots sont à leur portée, est-ce que les mots n’ont pas un double sens, est-ce suffisamment clair, est-ce que cette consigne répond à l’objectif que je me suis donné pour cet apprentissage, est-ce que TOUS les élèves vont comprendre, n’est-elle pas trop longue, n’est-elle pas trop vague, est-ce que j’utilise le Tu , le Vous ,l’impératif, est-elle suffisamment motivante, pourront-ils la mémoriser, permet-elle de savoir quand le travail est terminé, peut-elle être reformulée facilement ?
Ce questionnement est fondamental et les erreurs des élèves donnent des indices sur la mauvaise formulation d’une consigne.
Pour être certain de répondre au mieux à son questionnement, l’enseignant a tout intérêt à écrire ses consignes pour mieux les intérioriser et les utiliser telles qu’il les a pensées.
Nous savons l’importance des mots, la responsabilité de nos mots, nous tentons d’imaginer les effets qu’ils auront sur celui qui les reçoit. C’est notre travail que de veiller à nous montrer exemplaires et attentifs. Cela s’apprend et l’enseignant débutant n’a pas toujours l’intuition de la bonne consigne, disons la plus proche de l’idéal.
Je vous propose pour notre série de Juin d’échanger sur les phrases que nous prononçons et qui nous semblent atteindre leur but, du moins que nous utilisons dans telle ou telle situation avec habitude.
Le but de cette entreprise est de donner à lire des phrases qui guident, aucun jugement n’est envisagé, seul le désir d’aider les autres à trouver parmi ces phrases des clés pour une meilleure compréhension ou une meilleure approche de l’élève. Cela peut aussi être l’occasion de sa propre auto-critique et de son désir de changement de formulation.
Cette démarche s’inscrit dans la continuité du débat sur l’erreur, dans le sens où la façon dont nous nous adressons aux élèves induit le droit à l’erreur.
Afin de ne pas rester dans le vague des mots, je vous propose ,chaque semaine, une situation classique qui vous permet d’exprimer votre manière de dire.
Les situations ne sont pas nécessairement liées à la didactique. C’est un choix qui m’appartient parce que je pense que dans nombres de cas de la classe, le choix des mots est tout aussi important. Dans les propositions qui seront faites, peut-être lirez vous la même intention que vous-mêmes, cependant, n’hésitez pas à redire avec vos propres mots cette même intention, la multiplicité des formulations aidera chacun à s’approprier ce qui lui correspond le mieux.
Qu’est-ce que je dis face à l’élève qui refuse de travailler ?