L'évaluation positive, qui en fait quoi ?
Après avoir visionné la conférence de Viviane Bouysse que Ccile nous a envoyée, j’ai eu un sentiment de grande satisfaction, d’abord parce que l’observation est enfin clairement instaurée, valorisée, « autorisée ». Remonte en moi le sentiment d’être jugée lorsque quelqu’un passait dans ma classe et que j’étais en situation d’observation à une époque où ce n'était pas dans les pratiques. De par ma position inactive en retrait des élèves, il m’arrivait de me sentir mal à l'aise vis à vis de ce regard extérieur, mais malgré ce sentiment d’inconfort, je persistais dans mon choix parce que j’avais un tel intérêt dans ce travail que je ne pouvais m’en priver. Les informations acquises me faisaient gagner un temps précieux dans la compréhension et dans l’aide de l’élève observé.
Si bien qu’entendre que cette posture était maintenant non seulement favorable mais également favorisée m’a donné du baume au cœur et m’a rassurée sur l’orientation choisie.
Ensuite, l ‘évaluation telle que l‘explique Viviane Bouysse rejoint notre chemin actuel: choisir des priorités dans les apprentissages, impliquer les élèves, donner à voir aux parents dans la bienveillance mais également dans la sincérité nous confortent dans nos choix et s’il reste encore du travail d’élaboration, d’ajustement, d’amélioration, j’ai le sentiment que la direction est bonne et que nous avançons bien.
Une phrase ,lors de cette conférence, a résonné particulièrement parce qu’elle interroge un point que je souhaitais vous soumettre et qui devrait conclure la phase réflexive de notre travail, suivra ensuite celle de recherche, de construction, d’appropriation de possibles outils, à propos des précédentes évaluations, Viviane Bouysse questionne : « Qui en fait quoi ? »
J’avoue que c’est l’immense interrogation que suscitent les évaluations aux multiples items et aux multiples formes. Il ne s’agit pas de juger un travail qui se voulait répondre à une demande mal formulée mais plutôt de prendre le temps de comprendre le sens des choses.
L’évaluation a pris une place prépondérante et a mis les enseignants en tension. Ils étaient inquiets de tout ce qui devait être évalué et se sentaient contraints de construire de nombreuses situations d’évaluation. Beaucoup de temps a été consacré à ces injonctions institutionnelles dont le but était louable mais dont le suivi n’a pas suffisamment soutenu les enseignants face à l’immensité de la tâche ; ces conditions ont créé un déséquilibre paradoxal dans la mesure où la volonté de soutien aux élèves s’est transformée en une accumulation de constats pour finir avec cette question : « Qui en fait quoi ? ».
Afin d’éviter de retomber dans cet écueil, il est bon d’éclairer le sens qu’on souhaite donner à l’évaluation positive et de reconnaître les limites de cet exercice.