La relation aux familles-La rentrée-Savoir accueillir
L’entrée de leur petit enfant à l’école est vécue par les parents comme un moment important.
Chacun ressent le caractère symbolique de ce passage qui fait entrer l’enfant dans la construction de son indépendance et de son avenir.
Chacune des familles confie ce qu’elle a de plus précieux, son enfant, chacune espère avoir un professionnel digne de confiance. Chacune souhaite le meilleur pour que la réussite soit atteinte et qu’elle soit synonyme de relation apaisée et harmonieuse en famille. Tout cela est banal et sain.
Comment se montrer un professionnel rassurant dès le premier jour ?
Nous avons chacun des réponses et seule la relation aux familles durant l’année va confirmer ou infirmer que nos choix étaient les bons.
C’est au professionnel qu’incombe la qualité de la relation. Les attentes ne peuvent être réciproques. En dehors des règles de courtoisie ,de politesse et de respect, l’enseignant n’attend rien. Tout ce qu’il fait pour ses élèves et leur famille ne relève que de sa conscience professionnelle. Il se situe en dehors des enjeux de supériorité ou d’amitié ou de rivalité ou de reconnaissance ou d’infériorité ou que sais-je encore …
C’est toute la volonté de trouver la bonne distance qui va permettre d’établir une relation équilibrée. Etre ni trop distant, ni trop proche.
C’est cette recherche du bon positionnement qui occupe la préparation de l’accueil du premier jour.
Mon expérience m’a permis de comprendre que la plus grande difficulté lors de la première rencontre est de rester dans le non-jugement. Il est complexe d’avoir une attitude accueillante avec des personnes qui peuvent se montrer hostiles ou désagréables. Cependant, être professionnel c’est développer cette capacité à considérer que tous les interlocuteurs sont égaux et doivent être traités avec égard quelles que soient leurs réactions ou leurs attitudes. A l’inverse, une famille particulièrement sympathique n’a pas à être considérée de meilleure façon que les autres. C’est ce que j’appelle le non-jugement.
Cette neutralité ne signifie pas un comportement sans affect, le sourire et la chaleur humaine fondent le savoir accueillir.
Vous comprenez combien il est nécessaire de réfléchir au positionnement avant le jour J.
L’attitude bienveillante n’est pas suffisante pour que les parents considèrent qu’ils sont face à un professionnel digne de confiance. Il leur faut également de l’assurance et de l’organisation. C’est pourquoi le doute, les hésitations, le trouble peuvent les inquiéter plus que la jeunesse de l’enseignant . Le manque d’organisation, l’ impréparation, l’ incapacité à s’adresser aimablement à leur enfant, le désintérêt pour les pleurs, l’ affolement vont créer un terrain favorable aux critiques et aux reproches.
Préparer cette rencontre est donc fondamental. Il est possible de se créer un scénario mental où les places de chacun sont imaginées et définies ou même écrire le dialogue pour ne pas se laisser emporter par l’émotion de la rentrée quand il s’agit d’une de ses premières rentrées.
Il est important de reconnaître que ces moments posent les bases de votre enseignement.
A travers la famille, c’est l’enfant que vous atteignez, il ne s’investit dans sa scolarité que si sa famille lui donne les signes que vous êtes une personne digne de confiance, à contrario, si le discours familial est négatif, il peut refuser ce que vous lui proposez pris dans un conflit de loyauté.
Que les questions soulevées par cet article ne restent pas sans réponse….
Bonne pré-rentrée à toutes et tous.