échec scolaire et investissement parental: la salle des maitres
Suite au rapport PISA qui alerte sur le renforcement des inégalités à l'école, j'ai parcouru de nombreux articles et observé qu'un des leviers préconisés était (ce que je pense depuis fort longtemps) la recherche d'un meilleur investissement des familles dans la scolarité de leur enfant. Encore faut-il savoir ce qui est entendu lorsqu'on a dit ça ? J'ai donc poursuivi mes recherches et suis tombée sur le rapport OCDE Lisons leur une histoire, il résume clairement l'idée que je me fais de cet investissement parental. En tant qu'enseignant, nous avons un rôle à jouer pour favoriser l' intérêt des parents, non pas en les culpabilisant, ni en leur demandant de nous suppléer, mais en les amenant à avoir envie de participer, avoir envie d'interroger leur enfant sur la journée de classe, à avoir envie de raconter des histoires à leur enfant... Les inégalités scolaires se creusent, il s'agit donc d'épauler des familles qui pensent que la reproduction sociale est inéluctable et qui se sentent démunies et disqualifiées. Nous avons suffisamment de créativité et d'imagination pour ce changement, si chacun dans sa classe envisage une action allant dans ce sens, nous pouvons faire bouger les choses.
Au-delà de l'école elle-même, certains experts pointent du doigt un investissement des familles moins important en France qu'ailleurs. Cela vous parait-il exact ? Comment expliquer cette différence ? Quelles mesures envisager ?
Des études ont été menées par des scientifiques comme Eric Maurin ou Marc Gurgand sur l'impact d'un soutien apporté aux parents par les établissements scolaires. Ca coûte trois fois rien et l'effet est impressionnant puisque avec cette aide, les parents de milieu défavorisé adoptent en termes de suivi de la scolarité et en implication, un comportement qui les rapproche des parents cadres.
Maryline Baumard Le Monde ( 3 Décembre 2013)
Enfin, le rôle des parents est crucial. Les élèves dont les parents ont les plus fortes attentes ont globalement de meilleurs résultats. La raison? Ils font plus d'efforts, ont davantage confiance en eux et seraient plus désireux d'apprendre.
Le HuffPost (avec AFP) | Par Stanislas Kraland ( 3 Décembre 2013)
A mon sens, vu l'ampleur des inégalités entre milieux sociaux, l'un de ces leviers, c'est la famille. Dès l'entrée au collège, de nombreux parents se désinvestissent complètement, particulièrement dans les milieux modestes, à la fois parce qu'ils ne se sentent plus légitimes, mais aussi parce qu'ils n'ont aucune idée de l'importance considérable que peut revêtir le simple fait d'échanger avec leurs enfants sur ce qui se passe à l'école.
Ce que nous comprenons aujourd'hui, c'est que cette réalité pourrait être tout autre. Le faible niveau d'implication des parents des classes populaires n'est pas inscrit dans leurs gènes. Il pourrait être considérablement renforcé, à l'initiative des chefs d'établissement et des conseillers d'éducation notamment. On sait depuis longtemps que l'implication des parents compte, on découvre aujourd'hui qu'elle peut être un levier d'action publique.
Eric Maurin Le Monde (3 Décembre 2013)
Rapport de l'OCDE 2012 Lisons leur une histoire le facteur parental dans l'éducation éditions OCDE
Prenez le temps de lire ce rapport trés clair et trés simple .