faut-il croire au Père Noël ?
Après avoir eu quelques échanges sur le sujet et constaté que certains d’entre vous s’interrogeaient sur le bien-fondé de ce mythe, j’ai choisi de citer des extraits du livre de Bruno Bettelheim « Pour être des parents acceptables » afin de vous donner des éléments de réflexion.
« …Beaucoup d’enfants pensent qu’ils ne méritent pas de recevoir des cadeaux de leurs parents, soit parce qu’ils se conduisent mal, soit parce qu’ils ont des idées négatives à l’égard de leurs parents. Et ils sont encore plus nombreux à penser que ces cadeaux les obligent à manifester de la gratitude, même s’ils n’en ont pas du tout envie. Mais tous les enfants savent qu’ils ne pensent que du bien du Père Noël et qu’il ne compte pas sur leur gratitude ; ils peuvent donc accepter ses cadeaux sans aucun sentiment d’ambivalence. »
« …Pour l’enfant ,le Père Noël est entre autres symboles celui de la générosité de ses parents mais aussi du bon vouloir de l’univers. Ce bon vouloir ne peut être garanti par un certain nombre de cadeaux, mais il est indiqué par l’empressement que mettent les parents à créer pour leur enfant, un fois par an, un monde en plein accord avec son besoin de magie. La présence du Père Noël, symbole d’un entier dévouement au bonheur de l’enfant, donne à celui-ci plus de sécurité que ne le feraient des cadeaux offerts par ses parents en leur propre nom. »
« …Le jeune enfant , pour pouvoir maîtriser la réalité, et pour ranimer et soutenir sa confiance en l’avenir, a besoin de se servir de sa pensée magique ( et de croire au Père Noël, à la petite souris, aux bonnes fées). »
« …Les enfants qui ont appris trop tôt que le Père Noël n’existait pas , à qui on a raconté non pas des contes de fées mais des histoires vraies, arrivent au lycée en croyant aux tireuses de cartes. En s’engageant ainsi dans la pensée magique, ces adolescents tentent de rattraper ce qu’ils ont été obligés de perdre à un âge plus précoce. »
«…Par conséquent, si les parents veulent aider leur enfant à acquérir une saine compréhension de la réalité, ils doivent non seulement lui permettre de conserver ses rêves, mais aussi s’arranger pour que ses fantasmes deviennent réalité à certains moments importants de sa vie. Tel est l’éminent service que rendent les fêtes à l’économie psychique de l’enfant : elles lui donnent des forces qui lui permettront d’affronter avec succès les épreuves de la vie. »