la sécurité lors des entrées et sorties de classe
A l’heure de la rentrée, vous accueillez des petits élèves qui , pour certains, n’ont envie que de repartir retrouver leur famille et/ou d’autres n’ont pas toujours conscience des dangers. Il vous faut faire preuve de vigilance et de réactivité car un petit échappe très rapidement au regard des adultes.
Cette organisation de la sécurité est importante pour les élèves mais elle l’est aussi pour les parents qui vous confient leur enfant et qui ont besoin de voir que vous vous comportez en responsable et professionnel.
Je vais vous soumettre quelques idées du « comment organiser cette sécurité », il n’en demeure pas moins que toutes les autres idées sont à partager.
Lors de l’accueil des élèves, malgré mon désir de bien recevoir les familles et qu’elles puissent entrer dans la classe, il y avait la consigne que toutes les personnes ferment toutes les portes, y compris celles qui n’étaient pas à proximité de ma classe. Par cette habitude, nous minimisions les risques de fuite en rendant la sortie plus compliquée. La porte principale de la classe était fermée à clé dés que le nombre d’élèves dépassait les 15, y compris lorsque des parents étaient encore présents dans l’école. Ils attendaient que je leur ouvre pour sortir. Ces précautions étaient prises durant les deux premières semaines. A l’extérieur, nous avions un portail qui donnait sur la rue, ce portail avait un système de verrouillage lourd sur le dessus, ce qui rendait quasiment impossible qu’un petit puisse l’ouvrir.
A l'arrivée des parents, autre moment très à risque, nous avions déjà séparé les élèves qui restaient à l’école pour manger de ceux qui attendaient leurs parents. Dans la classe, j’avais choisi de mettre le coin regroupement le plus éloigné possible de la porte d’entrée, cet espace était contenu entre deux murs et deux bancs à dossier par-dessus lesquels les élèves n’avaient pas le droit de passer. Au moment de la sortie à midi, je regroupais mes élèves sortants dans ce coin, ils lisaient ou jouaient avec des légos, discutaient avec moi et je me positionnais à l’ouverture de cet espace. J’allais ouvrir la porte aux parents, ils savaient que moi seule donnais le signal de rentrer, j’ai toujours expliqué gentiment qu’ils devaient attendre et je respectais les horaires. Lorsque les parents entraient dans la classe, j’appelais les élèves un par un pour qu’ils aillent rejoindre leur famille, aucun enfant ne partait si je ne l’avais pas appelé, même en voyant son parent. Les parents passaient alors dans le couloir pour habiller leur enfant puis repassaient dans la classe, si un parent souhaitait me parler, je lui demandais d’attendre qu’il y ait un nombre important d’enfants partis. Les parents acceptaient cette contrainte car ils savaient ensuite que je prendrai du temps pour eux.
La sortie du soir était un peu différente car le nombre d’élèves étaient moins important, tous les petits ne revenaient pas l’après midi. D’autre part, ayant une école qui regroupait des enfants d’une dizaine de communes, il y avait un service de ramassage scolaire très important et beaucoup d’élèves partaient en bus. Encore une fois nous séparions les élèves de la commune et ceux qui repartaient par le transport scolaire. Dans la classe, une dizaine d’enfants prenaient l’habitude d’apporter une chaise prés de la porte et d’attendre assis que je les appelle pour retrouver leur famille. Je me positionnais dans l’encadrement de la porte et je ne laissais partir les élèves qu’au compte-gouttes. A nouveau, si un parent souhaitait me parler , je lui demandais d’attendre dans la classe que la sortie soit terminée.
C’est compliqué d’avoir les yeux partout et de penser à le faire en permanence mais cette vigilance est obligatoire, cela s’apprend, on s’y exerce, puis on garde ses réflexes toute sa vie.
Cette sécurité donne aux élèves le sentiment que l’enseignant veille sur eux. J’ai observé bien des fois que l’indiscipline pouvait venir du manque de sécurité ressenti. Les élèves se mettent en danger pour demander aux adultes de les protéger contre eux-mêmes. On peut ensuite les faire participer à cette organisation. En ce qui me concerne la fermeture des portes étaient un rituel quand nous arrivions dans la salle d’EPS qui en comptait cinq. L’élève désigné savait qu’il avait une responsabilité et s’acquittait de sa tâche sérieusement.
Je suis certaine que pour beaucoup d’entre vous , j’enfonce des portes ouvertes mais je m’adresse surtout aux jeunes collègues qui n’ont pas encore nos réflexes et qui ont besoin qu’on explique concrètement la sécurité avec une classe de petits.
Dans un prochain article , j’aborderai la sécurité en classe lors des apprentissages.