organiser la situation de récit dans la série "Je recycle"

Publié le par isa

antoine 3

Pour tous les nouveaux lecteurs et afin de situer plus facilement les articles concernant le projet d'écriture d'un livre avec les élèves, je propose de redonner chaque semaine un de mes écrits.

 


La mise en place de situation pédagogique se répétant dans le temps doit répondre à des exigences rigoureuses dés le début, il est mieux de partir sur des bases claires et justifiées.

 

Concernant la situation de récit, l’enseignant , dés le premier récit, donne les règles et organise ce moment.

 

Il informe les élèves que celui qui raconte se positionne sur la chaise de l’enseignant en situation centrale, cela indique clairement que c’est lui qu’on écoute.

 

Il exige le total silence durant tout le récit, de son côté, il s’oblige à ne pas intervenir respectant ainsi la parole du récitant . Il ne parle que si celui-ci se trouve en difficulté ou qu’il a besoin d’être relancé, cependant son intervention doit se limiter à reprendre ce qui a été dit, sur le ton de l’interrogation ou bien à lancer un « et ensuite » ou «  alors ? ». La fermeté de sa demande de respect du silence ne doit laisser aucun doute, il justifie par le fait que l’enfant a besoin de concentration pour se rappeler et pour raconter , que de la même façon lorsqu’on écoute une histoire ,on se tait, eh bien il faut être attentif jusqu’à la fin du récit.  L’élève qui enfreint cette règle ne pourra participer à la séance des questions qui suit.

 

Commentaire : les élèves sachant qu’ils devront à leur tour raconter devant les autres se montrent attentifs en général, personnellement, je reprenais les élèves remuants par un simple regard, ou par un changement de place à ma proximité, une main sur le bras les calmant à coup sûr.

 

La séance commence par le rituel de la page du carnet de voyage, l’élève doit chercher sa page, la montrer aux autres, puis reprendre son carnet tel un cahier et commencer son récit.

 

Le récit en totale autonomie dure en moyenne 5 minutes.

 

L’enseignant demande à l’élève s’il veut commencer la séance de questions.

 

Les autres élèves peuvent alors demander la parole et interroger le récitant. Au début, c’est l’enseignant qui attribue la parole mais au fil des jours, le récitant peut indiquer qui lui pose une question.

 

Lorsque la séance de questions est finie ( 5 à 6 minutes), l’enseignant indique à l’élève qu’il va lui lire son récit, il faut qu’il écoute bien et qu’il dise s’il est d’accord , si l’enseignant n’a rien oublié.

 

Commentaire : les premiers temps, les élèves sont tout surpris d’entendre répéter leur parole, il y a des sourires qui en disent long sur leur sentiment de réussite, d’avoir accompli ce qu’on attendait d’eux, un sentiment de pouvoir qu’il faut valoriser pour les conforter dans leur place d’élève-apprenant.

 

(suite article 2011)

 

 

Pour ce troisième article sur les détails du projet livre et les aventures de la marionnette, il est question d’organiser le récit, j’avais déjà fait un article sur le sujet. J’apporte donc des détails supplémentaires.

Il est certain que le choix de travailler ce projet uniquement la dernière période donne un temps limité dans les familles, les uns et les autres peuvent s’interroger sur la diversité des activités possibles et par là même sur la richesse du récit. Sev nous a parlé d’une expérience plus longue qui donne la marionnette deux jours par élève environ, cela signifie de débuter plus tôt, c’est une organisation à trouver.

Le choix de cette période correspond à une amélioration du langage suite au travail fait autour de l’album langage durant l’année, mais aussi à une évolution normale due aux sollicitations que fournit un lieu comme l’école. Le récit est un exercice difficile et les petits élèves doivent avoir suffisamment d’outils langagiers pour s’y lancer.

 

De même, on pourrait penser que les tâches( contrat d’accueil) réduisent les possibilités d’invention. Et pourtant, cette innovation apportée à ce projet me fut dictée par l’observation inverse, les premiers récitants donnaient une trame et souvent les autres élèves s’y tenaient, pensant qu’il fallait dire comme le copain, de sorte que la répétition était fréquente. En introduisant les tâches, il y eut l’assurance de faire  comme tous les autres tout en personnalisant, par ailleurs, cela guide les parents qui sont parfois démunis, ne sachant pas exactement quoi faire, ils comprennent ce qui est attendu d’eux et ils se sentent plus à l’aise pour innover.  

 

Le récit est ritualisé et se déroule de manière identique pour tous les élèves, c’est pourquoi il est important que le cadre soit bien posé dés le premier récit. Mes propositions sont les suivantes :


1 le récitant s’assoit à la place de l’enseignant ( ce détail est important, l’élève sent la convergence des regards et de l’écoute, sa parole est attendue, les autres élèves savent que cette place inspire respect et concentration)

2 l’enseignant s’assoit parmi les élèves car il devient un écoutant à son tour et écrit le récit, c’est aussi l’occasion stratégique de canaliser un ou deux élèves ayant des difficultés de concentration grâce à la proximité physique.

3 les règles sont énoncées au début des séances par l’enseignant puis plus tard par un élève

( respecter le silence pendant le récit, rester bien assis)

4 le récitant ouvre son carnet de voyage, recherche sa page, présente ses photos ou dessins s’il en a.

4 le récit se déroule, l’élève indique qu’il a fini

5 l’enseignant propose la séance de questions et énonce la règle ( lever le doigt pour demander la parole)

6 la séance de questions se déroule, l’enseignant y participe et revient sur le récit pour éventuellement demander certaines clarifications.

7 l’enseignant lit ce qu’il a écrit, interroge l’élève pour avoir son accord et clôt la séance.

 

Cette séance dure au maximum 10-15 minutes en fonction de ce qu’a à dire l’élève et des questions posées. Il est important de juger de l’opportunité d’abréger ou de prolonger selon les réactions. Lorsque l’attention n’est plus là, il est essentiel de ne pas insister, c’est d’ailleurs assez souvent le récitant qui sent qu’il est temps de finir.

Les premiers récits sont souvent un moment de réglage comme pour tous les apprentissages, puis vient une certaine régularité ,ensuite un moment de flottement se fait sentir lorsque la nouveauté est passée , c’est le moment d’introduire des contraintes notamment par rapport aux questions posées, puis les fruits du travail sont récoltés lors des dernières séances qui montrent souvent une belle organisation du groupe et des récits de plus en plus construits.

 

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Publié dans langage 2013

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