Le pavé dans la mare du projet "Voyage de la marionnette"
Pour clôturer le cycle des réflexions autour du voyage de la marionnette, j’ai envie de jeter un pavé dans la mare, dans ma propre mare, celle dans laquelle je me prélasse depuis des années.
N’étant plus sur le terrain, j’ai peu fait évoluer ce projet contrairement à ma pratique où les remises en question face aux changements me poussaient à réinventer encore et toujours. C’est donc dans un souci de progression, d’adaptation, de volonté d’être toujours en phase avec la réalité du terrain que je lance ce pavé.
Les discours autour de l’enseignement en maternelle incitent de plus en plus à réaménager le temps scolaire pour aller du collectif vers les petits groupes. La présence de l’enseignant dans une relation plus « individualisée » est mise en avant.
J’ai évidemment anticipé cette inversion puisqu’à travers le travail de l’album langage ainsi que la nécessité de développer les ateliers autonomes, j’indique cette direction pédagogique.
Alors le temps du collectif est-il révolu, du moins tel que nous le pratiquons, c'est-à-dire en place centrale ? L’articulation des tâches scolaires doit-elle passer nécessairement par cette centralisation ? Et si non, quid d’un projet tel que celui des récits de vie ?
Les questions pourraient alors être : « Les discours émanent principalement des recherches des théoriciens, mais dans la pratique nos observations indiquent également que des changements peuvent être tentés, peut-on envisager la pédagogie de projet majoritairement au travers d’activités de groupes? Le collectif doit-il se réduire à la synthèse, au bilan ? Comment imaginer le voyage de la marionnette avec une organisation différente des retours ? »
L’innovation pédagogique a toujours été pour moi un défi, je n’ai jamais attendu qu’on m’y incite parce que je trouve qu’il est intéressant intellectuellement et professionnellement de chercher et de trouver de nouveaux fonctionnements, de nouvelles organisations. Et c’est dans cette ébullition que naissent les idées. Innover c’est se donner le droit de changer en sachant que rien n’est jamais définitif mais que ce qui donne satisfaction sera dans l’intérêt des élèves.
Voilà pourquoi, le pavé dans la mare peut m’éclabousser, je n’y attache pas d’importance, ce que j’ai fait, je l’ai fait avec conviction et détermination dans une conscience professionnelle engagée qui correspondait à une époque, et ce n’est pas un désaveu que de reconnaitre qu’il est peut-être temps de changer.
Quel est votre point de vue sur cet éclairage paradoxal ?