Nos réponses face à la colère: Les travaux de Richard Tremblay Module 2

Publié le par isa

 

A lire toutes nos questions que suscitent la colère des petits enfants, nous voyons qu’il s’agit d’un phénomène complexe qui éveille en nous une variété d’émotions et de réactions.

Cela va du souvenir personnel (et l’on sait combien les enfants peuvent nous tendre des miroirs et nous toucher) au doute sur la réalité de la colère qui pourrait laisser penser que ça ne « vaut » pas une réaction.

Ce grand écart entre une émotion ressentie et empathique et une forme de détachement trouve en son centre une multitude d’interrogations qui oscillent entre comprendre les attitudes des enfants et rechercher la meilleure attitude pour soi.

Chacune de nos questions pourrait faire l’objet d’un article tant elles présentent d’intérêt et de réponses possibles.

Je les récapitule :

  1. Est-ce que cette réflexion va me calmer ?

 

  1. Je me demande si l’on doit accorder autant d’intérêt aux deux protagonistes du conflit. Celui qui est agressé ne mérite-t-il pas plus d’attention ?

 

 

  1. Je me demande si de ne pas faire cas de cette colère aide l’enfant à se calmer plus rapidement.

 

  1. Je me demande toujours ce qu’a bien pu faire X pour que Y le tape. Et aussi, pourquoi l’enfant mordu passe-t-il toujours son temps avec celui qui le mord et continue ainsi d’être mordu ?

 

 

  1. Pourquoi je dois m’éloigner de l’enfant quand il se met en colère ?

 

  1. Je me demande comment réagir quand la colère est passée ? (En parler ou pas ?)

 

 

  1. Agressivité et colère est-ce vraiment la même chose ?

 

  1. Est-ce une « vraie » colère ou un caprice ( ex : de frustration) ?

 

 

  1. Toutes les colères nous affectent-elles de la même façon ? Comment prendre en compte la colère de l’enfant mutique qui est parfois très intériorisée mais présente ? Celle de l’enfant qui s’automutile ?

 

  1. Est-ce que l’écoute des colères de l’enfant ne l’amène pas à davantage s’exprimer et donc à faire de plus en plus de colères ?

 

  1. Pourquoi certaines colères m’énervent moi et pas d’autres ? Est-ce que ça dépend de moi ou bien du type de colère ou encore de l’enfant qui l’a fait et des fréquences des colères ?

 

  1. A quel moment dois-je intervenir ? Est-ce que sa colère peut se résoudre avec ses pairs ? Comment aider à se calmer : quelle intonation donner en fonction de la situation ? Isolement ou discussion avec l’enfant ?

 

  1. Comment redonner du sens au simple « pardon » qui semble tout résoudre chez certains enfants agresseurs ?

 

 

  1. Face à la colère, la sévérité de mes réactions dépend-elle de mon humeur ? Ai-je besoin de crier pour faire cesser une colère ?

Le choix de surligner certains mots doit nous amener à réfléchir à partir de cet angle de vue.

Je propose que chacun d’entre nous apporte une réponse aux questions pour lesquelles il pense avoir un avis à partager.

C’est pourquoi d’un point de vue pratique, il est nécessaire de donner le numéro de la question dans sa réponse ou de la reprendre.

 

N’oublions pas que notre démarche est une intention commune qui vise à une meilleure prise en charge des phénomènes de colère qu’ils s’accompagnent ou non d’agressions physiques. Nos réponses vont aider au-delà de notre cercle qui débat, nombreux sont ceux qui lisent et attendent cette aide. Le partage de réponses est donc essentiel. Merci pour cela.

 

Pour lancer la discussion, je choisis de répondre à la question 4 au sujet de l'observation courante où l'on retrouve souvent la victime retourner vers son agresseur.

Les travaux de F. Dolto expliquent que l’enfant est attiré par la force qui émane d’un autre enfant quand celle-ci lui fait défaut, il ressentirait alors le besoin d’apprendre à se défendre et irait naturellement vers ceux qui savent et qui seraient en capacité de lui montrer quitte à prendre le risque d’une agression. C’est pourquoi tout comme R. Tremblay, j’accorde beaucoup d’importance aux jeux de bagarre qui peuvent être un bon compromis, permettant à la fois un apprentissage recherché et le contrôle de soi. Nous reparlerons plus longuement de cette alternative dans un prochain module.

Comme pour le module précédent, la phase de réponses se déroulera sur deux semaines. Une nouvelle publication consacrée aux habiletés sociales sera publiée le Mardi 28 Novembre.

 

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Publié dans agressivité

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S
Pour certains petits qui semblent parfois se trouver très facilement en insécurité . J'aime bien ce que tu dis Isa sur le besoin pour ces derniers de se sentir faisant partie d'un groupe, se sentant RECONNU. Cela me fait m'interroger sur ce que je fais pour ce Petit L pat exemple qui est souvent agressif. Du coup, je vais me pencher un peu plus sur cette question car c'est une nouvelle façon de concevoir la situation. Il agresse, non pas parce qu'il veut faire mal, "qu'il a le diable au corps" comme aurait pu dire la mère ou ma grand-mère mais oarce qu'il ne sent oas bien comme Karamba la sorcière de Kirikou :) :)<br /> Et son aiguille, où est elle plantée ? Comment se comporte t'il ds le grand groupe? Le petit groupe? Parle t'il avec les autres? Chante t'il? A t'il des relations avec un autre de temps en temps? Comment cela se passe t'il? Accepte t'il de donner la main dans le rang? En dansant? J'ai du boulot...mais c'est bien cela avance!! Merciii!
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S
Je termine ma phrase interrompue: je les trouve plus "electriques" quand il y a déplacement...d'où la nécessité de l'ambiance sereine et rassurante ( espace, aménagement, clarté de l' activité proposée, intonation de la voix, rituels). ...
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I
Oui il est instructif d'observer les moments ( comme les lieux) qui créent plus d'agressivité. Les ayant repérer, l'enseignant doit s'y pencher et s'interroger sur la manière de changer pour aider au contrôle de ces comportements. Il faut aller au delà du constat.
S
Sans doute que cette "colère " puisqu'on l'appelle ainsi est une peur, un sentiment d'insécurité,...<br /> J'ai fait une observation cette année chez mes élèves : il se trouve que j'ai le premier créneau de gym et comme pour me rendre dans la salle de jeux, nous devons monter un petit escalier, traverser le couloir ( tout cela ss Atsem car elle gére le comptage cantine...), je remarque que je dois donc , réduire le temps d'accueil, les faire ranger rapidement puis ce déplacement. ..Trouvant cela éprouvant, j'ai décidé de ne pas me rendre ds la salle de jeux le jour de danse et je remarque la différence de mes élèves : incroyable ! Les enfants sont très zen quand on fait l'eps dans la classe. Par contre, je les sens beaucoup plus électriques ( certains particulièrement : ce sont les plus jeunes pour la plupart) Du coup, il est parfois tentant pour moi de danser très souvent ou de prolonger mon accueil et de zapper ce moment rassurant pour personne avec ces déplacements...
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S
Je lis tous ces commentaires que je trouve très intéressants, qui m'aident à réfléchir et moi aussi je remarque plus d'actes d'agression que de grosses colères cette année. Alors peut on se dire qu'a chaque acte agressif correpond une colère ? ?
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I
Non Sylvie, voilà ce qu'écrit Richard Tremblay :"Les parents n'ont pas besoin d'apprendre aux enfants à pleurer, à faire des crises de colère, ni à agresser. Tout se passe comme si les enfants utilisaient ces nouveaux comportements de plus en plus souvent pour le plaisir de les exercer jusqu'à ce qu'ils les maitrisent bien, puis la fréquence diminue pour s'ajuster aux besoins". Il y a comme une forme d'apprentissage à la maitrise qui passe par l'exercice répété du comportement avec comme point de repère les réactions des adultes. A la fois, l'acte agressif ou la colère sont des manifestations négatives et en même temps les enfants ressentent le besoin de s'y entrainer parce qu'ils pourraient y avoir recours pour leur protection...C'est donc ambigü !
C
Isa tu évoques dans un précédent article la notion de "colère rentrée" c'est sûrement ce que je nomme moi les colères intériorisées?? peux tu développer cela m'intéresse
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M
J'ai un élève en PS, bon développement moteur et très bon langage mais qui pousse des cris de temps en temps (pour évacuer la pression qu'il se met) et se mord les mains très fort quand je lui fais une remarque. Je n'avais pas pensé à un contrôle mal maîtrisé de la colère.
I
Je n'ai pas de connaissance particulière à propos de ce que je nomme les colères rentrées, effectivement c'est la même chose qu'intériorisées. Les enfants sont moins sujets à ce type de colère, me semble-t-il, cela correspond à un contrôle mal maitrisé de la colère, or ils sont dans l'apprentissage du contrôle, souvent débordés par cette émotion.
C
En fait je lutte contre la non réussite d'un objectif qui me tient à coeur: avoir la paix (dans tous les sens du terme) c'est ma mission d'y parvenir! je lis nombre d'articles sur le" climat scolaire"...Pour ne pas se laisser affecter par les conflits, il faut relativiser et s'entourer pour faire face aux "attaques" du quotidien, ça aussi j'en suis convaincue mais pas facile!!!
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C
oui je me suis mal exprimée, j'ai extrapolé à l'ensemble des partenaires de l'école, actuellement nous luttons un peu trop pour avoir une AVS, pour avoir une ATSEM,pour les rythmes scolaires... je voulais dire que les colères des enfants nous affectent en fait plus ou moins en fonction de notre propre sérénité du moment, en fonction de notre paix intérieure mais j'aime toujours autant les moments d'harmonie de la classe fort heureusement!!
E
Peut-être qu'on peut viser qu'on soit tous en harmonie (au moins quelques fois dans la journee), autour de projets, autour de joies, autour de moments forts, collectifs à partager et qu'on aime à raconter, à partager. <br /> Et que cette harmonie des plus "stables" ou "secure" aide ceux qui le sont moins. Que le groupe prenne en charge des difficultés. Encore ce matin, j'ai un TPS qui est effrayé de changer de position sur le tapis bleu qui nous sert à faire de la relaxation, du renforcement musculaire. Il "chouine" quand je lui montre ou que je l'incite aussi aimablement que je le peux, sans aucune pression. Souvent il finit avec son pouce, assis (avant c'était debout) et il nous regarde. Je lui parle pour l'intégrer.<br /> Et bien finalement, ce matin, c'est son voisin (un MS un peu "turbulent" ou disons "instable") qui la touché, lui a montré comment positionner ses bras, ses jambes: le TPS s'est laissé faire, il a souri. puis une GS a pris le relai dans le court de la séance. <br /> J'étais ravie, de voir ce TPS sourire, s'ouvrir, et ces 2 "copains" si fiers d'eux. Je les ai tous remercié de ce beau moment. <br /> Quel beau métier!
I
Avoir la paix avec des petits enfants qui sont encore balbutiants dans tous les apprentissages n'est-il pas un objectif surdimensionné ? Je ne dis pas que cela est impossible, je dis que le risque d'être "déçue" est grand.
I
Les questions 9 et 11 se ressemblent à propos de la résonance de certaines colères sur nous-mêmes. Oui on peut être agacé par un certain type de colère, il me semble intéressant de cerner nos réactions et de tenter de réfléchir au pourquoi. Enfin , il y a la question de l'énervement lié à l'enfant qui fait la colère, cela voudrait dire qu'on accepte la colère de l'un et pas de l'autre, c'est une question centrale qui interroge le principe d'égalité entre les enfants. Professionnellement, l'enseignant ne peut rompre ce principe. C'est sa mission. L'enfant qui provoque le "rejet" ne veut pas de ce rejet, mais il met au défi les adultes de rester à ses côtés. L'expert va considérer que cet enfant qui le met à rude épreuve a besoin de lui et de toutes ses qualités humaines et professionnelles. Il est capable d'accueillir les colères sans se sentir atteint dans sa compétence d'enseignant, il a un seuil de tolérance qui lui permet de garder son calme, il ne fait aucune différence entre celui qui fait des colères fréquemment et celui qui n'en fait presque pas.
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I
On retrouve dans la question 12 l'interrogation sur l'intonation à donner en fonction de la situation. Ca rejoint la question 14 sur le besoin de crier. En dehors de la situation d'urgence dont je parle avec Marie (commentaire ci-dessous), il me semble que le ton doit rester calme., c'est dans cette maitrise que les enfants se sentent le plus en sécurité, n'oublions pas que l'agresseur est aussi insécurisé et son agitation en témoigne la plupart du temps. Mais un ton calme ne veut pas dire surjoué "Je fais celle qui est calme alors que je bous intérieurement". C'est un travail sur l'acceptation de tous ces conflits inhérents à l'âge des élèves qui va mener progressivement l'adulte vers un calme réel. Je ne dis pas que c'est facile surtout quand on a une classe surchargée. Je pense que cela s'acquiert, on peut avoir un tempérament qui nous prédispose mais il y a également un travail sur soi à mener. Nos débats aident ce travail.
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M
14: le besoin de crier face à une colère montre souvent un débordement de l'adulte face à la réaction de l'enfant, qu'il ne comprend pas. J'avais lu dans un livre de Faber et Mazlish qu'une maman avait demandé à un enfant en colère de montrer comment il était en colère par le dessin, il avait alors gribouillé très fort sur plusieurs pages. Le fait de prendre en compte le trop plein d'émotions de l'enfant peut l'aider à se calmer.
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I
Je pense Marie qu'il y a certaines personnes qui pensent qu'il faut crier pour se faire obéir ou pour intervenir dans un conflit. Ce n'est pas toujours un débordement, c'est une volonté de rapport de force. Parfois quand il y urgence, il est important de manifester pour que les enfants situent le niveau. La réaction des adultes donnent l'échelle des conséquences de ses actes. C'est pourquoi l'adulte qui crie tout le temps ne permet pas aux enfants de comprendre le niveau d'agressivité dans lequel ils se situent. Les cris devraient être réservés pour une situation dangereuse quand il faut intervenir au plus vite et faire cesser immédiatement.
L
Je trouve que les questions 5 et 14 se font échos. Je pense que nous ne devons pas oublier que nous sommes nous aussi humains et qu'il peut nous arriver d'être fatigués et donc moins patients. En fonction de ce que nous sommes, on choisir
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L
Je suis d'accord avec toi Isa quand tu dis qu'on doit savoir gérer nos émotions. Justement, je trouve que c'est un thème qui n'a pas du tout été abordé en formation initiale. Évidemment, on nous a demandé de faire travailler nos élèves sur la gestion de nos émotions, notamment pour les PPMS et autres exercices d'évacuations, mais à aucun moment on n'a d'apports théoriques pour savoir comment aborder ce travail avec les enfants et pour nous-mêmes. C'est bien dommage...
I
Oui Ludivine, c'est vrai et notre humeur influence nos réactions. Je n'avais pas compris la question 5 en ce sens, "je m'éloigne parce que je vais m'énerver"... Cependant, être un professionnel de l'éducation nous contraint de savoir gérer nos émotions du mieux possible.Avons -nous eu une formation pour cette maîtrise ? Que faire ?
L
Zut... Voilà la suite:<br /> En fonction de ce que nous sommes, on choisira sans doute d'éviter d'avoir à gérer la colère d'un enfant ou au contraire, on s’époumonera en espérant le faire taire (je reconnais en avoir fait l'expérience et ça ne calme pas du tout l'enfant...). Gérer les colères qui, je trouve ont surtout lieu pendant les récréations ou les temps de jeux en classe, nécessite de nous autant d'attention que quand on mène un atelier ou un temps de travail parce que c'est aussi un apprentissage important que l'expérience de l'autre. Si on est fatigués, c'est souvent pendant ces temps là qu'on est moins patients et qu'on se relâche un peu (en tous cas, c'est mon cas) et peut-être vaut il alors mieux savoir demander de l'aide à son ATSEM ou à ses collègues pour qu'ils interviennent à notre place.
C
oui l'exemplarité répond à la question 1 me semble t-il c'est très fatigant d'être exemplaire même si on sait que c'est notre fonction mais a quel moment peut on nous même lâcher une bonne colère et surtout comment ? en parler ensemble est un bon début ...;
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I
Question 8 Colère ou caprice ? A quoi reconnait-on une vraie colère, mais alors il y aurait de fausses colères ? Pour moi, c'est un mode d'expression et tout ce que disent les enfants est à écouter. Si l'enfant utilise le mode "colère" je lui demande " Dis moi tu es terriblement en colère , qu'est-ce qui te met dans une telle colère ?". Tout ce qui permet à l'enfant de communiquer va l'aider à identifier ce qu'il vit. Le caprice tel que la question le suggère n'appartiendrait pas à la catégorie colère mais pourtant combien de caprices dégénèrent en crise sonore ! Et les adultes sont mal à l'aise face à ces crises et prêtent aux enfants de fausses intentions qui ne font qu'aggraver les choses. En gardant son calme, l'adulte se montre protecteur et capable de maitriser ses émotions ( ce qu'il veut pour son enfant ou son élève), il ne faut surtout pas oublier le rôle d'exemplarité dans le processus éducatif.
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I
La question 5 m'a surprise et j'ai cherché à la comprendre, je pense qu'elle rejoint la question 3 qui laisse supposer qu'il est préférable de ne pas vouloir à tout prix calmer une colère. Parfois, l'adulte envenime celle-ci en cherchant à contenir l'enfant, cependant il me semble qu'une colère demande de la surveillance car un enfant peut être dangereux pour lui-même. Alors effectivement certains enfants "piquent" une colère de quelques minutes voire secondes et se calment sans que l'adulte ne soit intervenu mais il est là et il veille, l'enfant a besoin de se sentir protégé, y compris contre lui-même.
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I
A la question 2, je répondrais qu'il n'est pas question de "mérite", l'enfant qui est en colère et qui n'arrive pas à contrôler son émotion (jusqu'à agresser) indique un état de tension. L'adulte qui considère que "c'est tant pis pour lui" puisqu'il n'a pas mal de manière visible passe à côté de son rôle. C'est pourquoi certes il est important de soutenir la victime et de la soigner prioritairement si nécessaire, mais une sorte de neutralité doit en premier lieu accompagner la réaction de l'adulte "Je suis là pour vous deux, qu'est-ce qui s'est passé ?" L'enfant qui agresse a besoin , lui aussi, d'être soutenu, ce soutien est différent, il demande du temps.
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C
intéressant le "tu t'excuses" au lieu de "pardon" ça me donne une idée pour le prochain débat avec mes élèves ..on pourrait dégager au fil de ce débat un vocabulaire approprié à la mise en mots YES!!
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I
L'excuse est un geste réparateur. Utilisé aussi par les adultes ( oui il est important d'être capable de reconnaitre ses torts quand la situation l'exige) il permet de modéliser une attitude positive.
C
6 En parler ou pas après? la mise en mots me paraît essentielle comme dans beaucoup de choses, pas d'exception pour la colère, apprendre à relativiser l'événement "ca valait vraiment la peine de se mettre dans un pareil état ? verbaliser l'état, essayer de les aider à touver d'autres solutions, ou au moins lui donner une sortie possible si il ne voit pas Je pense comme K2 verbaliser ses émotions et identifier les nuances de celles-ci sont déjà des réponses. Bien sûr cette mise en mots doit être concise et vécu dans le calme.
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K
Je trouve q le travail de l'an dernier sur les émotions permettent maintenant à mes grands de verbaliser , d écouter le ressenti de l'autre enft et d aller plus loin que le mot "pardon ". <br /> Je vois une diffèrence avec ceux qui ne l ont pas vécu .<br /> Les bouteilles des émotions présentent dans la classe représentent un soutien visuel à cette verbalisation.<br /> <br /> Ce débat est vraiment très riche et m éclaire .
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I
Il est certain que la reconnaissance des émotions est un préalable et l'enfant qui est envahi par l'intensité de son émotion de colère a besoin d'entendre l'adulte lui indiquer ce qu'il vit.
I
Question 13 :<br /> Pas de grosses colères cette année dans ma classe mais de l'agressivité de la part d'un ps et d'un ms. Le ms dit maintenant "pardon" systématiquement comme si ce mot pouvait effacer le geste. Il a l'air vraiment navré, prend un air contrit mais cela ne l'empêche pas de recommencer très vite. J'essaie de verbaliser cette attitude en lui disant qu'il faut qu'il fasse un effort pour ne pas faire ce geste (en général il casse la construction d'un autre sans raison, en passant, il tape rarement maintenant ) mais je n'ai pas l'impression que cela porte ses fruits, la route est longue ! Malgré tout c'est mieux, car moins fréquent, et en début d'année , quand je lui posais la question "pourquoi ?" il me disait "j'aime bien quand les enfants ils pleurent" ... déconcertant ! Je crois qu'il me disait ça par provocation. Car il pouvait aussi être très provocant : regarder l'adulte dans les yeux et faire une bêtise par ex.<br /> Bon voilà, donc pour en revenir au pardon, je ne sais pas comment lui faire comprendre que cela ne suffit pas.
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I
Oui Isa, en début d'année il ne connaissait personne car nouveau sur l'ecole. J'ai bien compris qu'il cherchait l'autre en agissant ainsi. Mon petit effectif me permet d'être zen et à l'écoute, heureusement. Quand les effectifs sont inhumains, malheureusement nous ne sommes pas disponibles et sereins.
I
Manifestement, il a automatisé une réponse " Pardon", il comprend qu'il a mal fait et sait quoi dire mais il ne résiste pas à son désir agressif, il y a donc un travail à faire pour apprendre à suspendre et contrer celui-ci. Le risque est toujours le rejet pour ceux qui ne parviennent pas à se contrôler et le rejet maintient dans un rôle d'opposition. C'est donc dans le plaisir de jouer avec les autres, dans l'appartenance au groupe, dans la reconnaissance de sa place... qu'il peut parvenir au prix d'efforts à se contrôler de mieux en mieux. Tu dis que la fréquence baisse, vous êtes sur la bonne voie et il faut l'encourager en ce sens.
E
Question 3<br /> Je pense au contraire qu'il faut aller vers l'enfant pour ne pas le laisser seul face à son désarroi et sa difficulté de gérer. Ne pas faire cas, ce serait ne pas entendre quelque chose qu'il ne sait pas dire autrement. Lui apprendre à faire autrement, en prenant déjà le temps de lui demander de se calmer pour pouvoir échanger et le guider, petit à petit vers une autre forme de manifestation. Et vers une reconnaissance de son (ses) sentiement(s), émotion(s) à cet instant, et juste avant et juste après. <br /> Mais si cela arrive trop souvent et qu'on a aussi d'autres enfants à gérer, on peut avoir tendance à ne pas faire cas.
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I
Identifier sa propre émotion c'est déjà apprendre à la repérer et ensuite à la contrôler. C'est pourquoi dans les agressions, si l'adulte met en mot " Tu es en colère et tu veux (ou tu peux) faire mal", il aide l'enfant à comprendre ce qui le traverse. Parfois, les discours des adultes alimentent les colères "Tu es vilain, tu es moche, je ne veux plus te voir, tu me fatigues avec tes colères..." Dans ce cas, l'adulte renforce le sentiment négatif , n'apporte aucune aide et fragilise l'estime de soi de l'enfant qui ne peut donc pas parvenir à se calmer dans cet environnement d'incompréhension.
E
Question 7<br /> Plus je vous lis et plus je me rends compte que la colère créé de l'agressivité. OK. Mais je trouve que, pour mon expérience, j'ai plus à gérer des problèmes d'agressivité que de colère. Et alors, cela revient-il a dire que derrière chaque acte agressif se cache une colère, une frustration que nous devons repérer, faire émerger pour mieux apprendre à l'enfant à la contrôler?
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C
Je ne suis pas sûre que colère et agressivité soient toujours aussi intimement liées? On peut être agressif parce qu'on se sent attaqué et que c'est un moyen de se défendre, qu'on n'est pas à l'aise ou qu'on n'a pas confiance (peut-être est-ce que je parle en tant qu'adulte?). On peut être plus agressif quand on est fatigués et qu'on a plus de mal à contrôler ses émotions. Pour reprendre l'expression pour le plaisir, il me semble aussi que cela peut être lié à un rapport de force : l'agressivité permet de montrer qui est le plus fort? C'est aussi un moyen de tester le système de relations : qu'est-ce qui se passe quand j'ai telle attitude ou telle autre?
I
Cette question 7 m'oblige à approfondir ce que je pense de la colère. De mon point de vue, la colère nourrit l'agressivité, elle est sous jacente. Pour autant, je m'interroge sur l'agression "pour le plaisir", qu'est-ce qui est à la manoeuvre ?
C
question13<br /> j'ai décidé d’arrêter de pratiquer le pardon qui renvoie à une connotation fortement religieuse dans un espace laïque!!!!et j'essaie de mettre en place "les messages clairs" (issus de la communication non violente) qui permettent plus d'expliquer ce que l'agression a provoqué et ce que l'agressé voudrait que l'agresseur fasse....dans cette façon de faire on donne plus d'importance à "la parole" et on essaie de respecter ce que l'on dit....long travail de tout une vie
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I
Il peut y avoir des excuses de la part de l’agresseur qui manifeste ainsi la reconnaissance d’un acte transgressif. Le déni de la souffrance de l’autre est à travailler également, me semble-t-il, non ?
P
Isa, est-ce que tu as la référence de travaux de F.Dolto (quel livre)? Merci.
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I
"Les étapes majeures de l'enfance" Françoise Dolto éditions Folio essais
P
Effectivement, cela donne envie de répondre à chaque question...<br /> Je donne un avis sur la question1 :<br /> Je pense qu'il n'y a pas d'âge pour grandir! Mon expérience personnelle avec mes propres enfants m'a aidée. Quand on comprend mieux une situation, on apprend à mieux la gérer émotionnellement.
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