Question coins jeux par Kallie

Publié le par isa

Voilà, la fin de l'année approche, la prochaine se prépare et c'est peut-être un peu alors le début du bilan de cette année et l'envie de tirer quelques leçons pour l'année prochaine.

Depuis un moment je me pose cette question et aimerais avoir votre avis : 

Quelle place accordez-vous aux coins jeux dans votre classe ?

Je m'explique, j'ai toujours cru, qu'ils ont un vrai intérêt pédagogique dès lors qu'on les réfléchit et que l'on construit de vraies séances, que l'on y anime des séances régulièrement, qu'on les renouvelle (coin cuisine qui devient coin coiffure par exemple)

Pourtant j'entend de plus en plus d'enseignantes qui sortent ces « coins » pour les mettre dans une autre pièce où ils sont rasseemblés. Parfois en expliquant qu'avec les ateliers de type Montssori (je fais un peu aussi) le besoin de jeu est déjà comblé.

Cela me gène parce que je trouve qu'ils doivent être intégrés au fonctionnement de la classe. 

Cela fait une quinzaine d'année que j'enseigne en maternelle, et pourtant aujourd'hui j'ai l'impression qu'ils fonctionnent moins bien qu'avant. Les élèves détournent les objets, n'imitent pas leurs vécus, réinvestissent peu ce que j'ai pu y découvrir en allant jouer avec eux, s'agitent, et ils génèrent beaucoup de bruits qui gènent les autres ateliers.

Alors, depuis quelques temps, je les ferme de plus en plus souvent pendant nos temps d'ateliers.Mais si je ne les ouvre qu' à l'acceuil et en milieu d'après-midi par exemple, tous les élèves n'en bénéficient alors pas (seulement les premiers arrivés le matin, et pas non plus les gros dormeurs).

J'aimerais connaître vos pratiques, vos réflexions à ce sujet. 

Merci.

Question coins jeux par Kallie
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Publié dans kallie

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K
Merci à toutes pour vos réponses, vos expériences différentes. <br /> Je vais me replonger également dans le lien que tu as mis Isabelle. De quoi réfléchir et se projeter cet été.
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I
Culturellement, je suis attachée aux coins jeux, d'ailleurs les classes sans coins jeux me paraissent toujours tristes, j'ai le sentiment que c'est l'univers des enfants. Mais encore faut-il se mettre d'accord sur le concept de coin jeu... Un coin jeu moteur , un coin eau, un coin bricolage, un coin pâte à modeler, un coin déguisement ... sont des coins jeux. L'imaginaire a toute sa place et c'est important de le laisser vagabonder. J'entends bien Chrisdelorraine qu'aborder un coin jeu demande des explications et notamment les règles de vie, mais l'adulte n'apprend pas à l'enfant à jouer symboliquement, il joue avec lui à certains moments puis le laisse explorer et si le balai devient la baguette magique (tant qu'elle n'est pas dangereuse) alors c'est merveilleux, cette quête du symbolique est fondamentale dans la structuration de la personnalité de chacun. Les enfants ne savent plus jouer ,dites vous , mais peut-être parce qu'on ne les laisse plus jouer seuls, parce qu'il y faut toujours de l'éducatif ou du virtuel éducatif ou de la fausse tranquillité devant un écran. Concernant le problème de bruit ou de place, cela relève d'une organisation qui tient compte de ce besoin de jouer , le bruit relève du vivre ensemble et des règles qu'il faut expliciter , et la place c'est peut-être là où il faut penser les coins jeux tournants ( proposition de Mimi sur le blog exemple http://www.ecolepetitesection.com/2015/06/coin-imitation-la-cuisine-gateaux-crepes-chez-mimi.html ou bien http://www.ecolepetitesection.com/2015/04/coin-docteur-chez-mimi.html ). C'est pourquoi la question à se poser quand on réfléchit au concept de coin jeu est celle-ci : " Quelle place je donne à l'imaginaire dans ma classe ?"
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K
Plus de coin jeux non plus cette année.<br /> Je propose dans mon espace interieur de l'ellipse un jeu symbolique par periode. <br /> Mon unique coin jeu me permet de voir quels enfants y viennent systematiquement, ceux qu'il faut inciter.<br /> Ils y jouent seuls et c'est vrai, parfois bruyants. Je fais sortir les gênants aussi.<br /> L'idee de Chris de Lorraine est excellente sur l'accompagnement par un adulte et je vais la mettre en application à la rentrée prochaine. <br /> Periode 1 : cuisine et coin bėbė<br /> Periode 2 : garage et voitures<br /> Periode 3 : chateau fort et chevaliers<br /> Periode 4 : ferme et animaux<br /> Periode 5 : train et kaplas.<br /> <br /> Avec l'expėrience des prėsentations Montessori, les enfants détournent le matėriel si l'adulte n'a pas fait une présentation ciblėe et explicite. Je pense que nous devons pour les jeux à plusieurs faire aussi des prėsentations du jeu.<br /> <br /> Et oui Edith, le congrès de l'Ageem va être très intéressant. Y seras-tu ? Moi, il me tarde !
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I
Chrisdelauraine, tout à fait d’accord avec toi. Ce n’est pas du temps perdu que d’explorer chaque coin jeux au début d’année en accompagnant les enfants: nommer les objets, apprendre comment ranger. Prendre son temps pour une année plus sereine. Si si ça marche!
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K
C'est ça, ils ne savent plus jouer. Dès que je n'y suis plus pour jouer avec eux, cela ne fonctionnent plus. Ils ne réinvestissent pas longtemps (une journée ou deux). <br /> On remarque aussi cela sur la cour de récréation, les mêmes (en y réfléchissant c'est le fait d'une dizaine d'élèves de la classe en fait) qui n'arrivent pas à jouer, ni avec ni sans jeux de cour. Petite anecdote : le toboggan n'est plus pour faire du toboggan mais pour s'accrocher à la barre du haut et se "jeter" le plus vite possible dedans sans toucher la pente du toboggan. <br /> On ira qu'ils ont quand même de l'imagination mais pas de manière conventionnelle ;)
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E
Merci de proposer cet échange qui va bien au-delà des coins-jeux. <br /> "Ils ne savent plus jouer" ou "ils ne savent pas jouer"?<br /> Je pense que le congrès AGEEM de Nancy "L'ecole Maternelle en (jeux)" apportera beaucoup de réponses. <br /> Clin d'oeil aux copines qui sont en train de tout préparer!!!
C
Dans ma classe seul le coin "moteur" est fermé après l'accueil. Dans la coin moteur qui évolue dans l'année, il pouvait y avoir des pousseurs des trotteurs, des tricycles, des grosses briques de motricité, des picodalles, des briques en carton, un toboggan (en début d'année), des animaux à tirer.....Et donc je trouve que cet espace amène trop de mouvements et de bruit après l'accueil donc il est fermé. Mais les enfants apprennent très vite cette règle de fermeture et ça ne les dérange pas du tout. Tous les autres coins jeux évoluent dans l'année et restent ouverts. <br /> Le livre Retz cité maintes fois sur ce blog, sur les aménagements des espaces pour mieux apprendre m'a beaucoup aidée. <br /> Par contre, juste un petit conseil que je suis sûre chacun fait déjà mais bon au cas où, je le dis quand même : dans ma classe, j'ai remarqué que les coins jeux sont bruyants tant que l'on n'a pas appris aux enfants à jouer avec. j'ai remarqué ça il y a quelques années et depuis maintenant plusieurs années, mon ATSEM va jouer avec les enfants dans les nouveaux coins pendant environ 1 voir 2 semaines. Un jeu de construction? Elle va leur apprendre à construire. Un coin cuisine? Elle va leur apprendre à utiliser les ustensiles, mettre la table, distribuer....Un coin garage? elle leur apprend à suivre les routes, à garer les voitures, à réparer.... Un coin ménage (table à repasser, suspendoir, pince à linge, étagère pour ranger le linge)? Elle leur apprend à faire, à utiliser... En début d'année , c'est un échange riche entre moi et l'ATSEM. Je lui dis ce que je veux que les enfants sachent faire sur tel ou tel coin jeu et je la laisse faire. C'est une question de confiance et ça marche très bien. Elle aime beaucoup ces taches d'apprentissage libre par le jeu. . <br /> Nous avons remarqué que les enfants ne savent pas jouer d'eux mêmes et détournent alors beaucoup les jeux souvent à mauvais escient. Par exemple, les jeux de construction deviennent des épées pour se battre ou des projectiles pour lancer sur les autres. Alors que si on "perd" du temps à leur apprendre à jouer, ça va beaucoup mieux. ça devient très riche et très intéressant. Idem pour le mur à peindre par exemple. Si je les laisse libres sans jamais aller peindre avec eux, eh bien j'ai remarqué que j'ai des "gribouillis" toute l'année. Alors que si de temps en temps, je mets mon tablier et je vais peindre avec eux (ou l'ATSEM), eh bien, ils imitent et découvrent d'autres façons de faire. Pas de séance de peinture autour d'un artiste (ça c'est un autre atelier à un autre moment) mais juste une séance partage et apprentissage sans s'en rendre compte. <br /> Donc je délègue beaucoup à mon ATSEM pour ces coins. De plus, les enfants n'ont pas l'impression d'apprendre puisqu'ils jouent. Et en plus, ils adorent jouer avec un adulte. <br /> <br /> JE ne sais pas dans quel milieu tu enseignes mais ici, les enfants ont perdu l'habitude de jouer avec l'adulte et de jouer avec des jouets. Je pense donc (mais c'est mon avis tout à fait personnel) qu'il faut leur réapprendre à jouer, à créer, à découvrir. Et les enfants restent des enfants et pour moi, ils sont toujours les mêmes : des enfants avides de grandir et d'apprendre. <br /> <br /> Voilà, bonne continuation et belles expériences.
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E
J'ai expérimenté les "jeux symboliques" en extérieur. <br /> Tout le monde en même temps, et le bruit lié à cette activité de jeux, les nombreuses interactions langagières ne sont plus un problème. Mes jeux sont dans des bacs.<br /> J'ai gardé des poupées à l'intérieur, avec une poussette en début d'année, un garage aussi en début d'année. Pendant les mois plus froids, où on sort moins, je crée des jeux symboliques dans la classe: cette année "les pompiers"
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S
J'ai abandonné les "coins jeux" cette année. J'y ai gagné énormément de place pour d'autres activités. Par contre, j'ai rangé tout les jeux d'imitation (poupées, cuisine, voitures, trains…) dans des gros bacs et un meuble bas du suédois. A l'accueil j'installe tout sur les tables (3 pôles généralement). Les élèves ont également accès aux jeux de construction, bacs de manipulation, activités manuelles, pâte à modeler, livres et puzzles, dessin. Du coup je prolonge volontairement le temps d'accueil (30mn). J'apprécie ce moment, les jeux d'imitation sont au centre de la classe, tous y passent, s'y intéressent. Mon Atsem et moi on y intervient plus rapidement pour accompagner, participer ou recadrer si besoin. Si un enfant fait trop de bruit ou perturbe les autres, je le prends par la main en expliquant qu'il ne peut plus rester là pour l'instant et je l'emmène dans mon tour de classe pour observer les activités des uns et des autres. Il finit toujours par trouver un autre centre d'intérêt… Les bacs de jeux d'imitation sont finalement rangés et ne ressortent pas de la journée … Au cours de l'année je fais régulièrement évoluer le contenu des bacs. Je trouve vraiment cela intéressant, surtout au niveau des interactions entre élèves et des observations qu'on peut en faire. Et puis, moins de bruit, moins de déplacements, un rangement rapide et autonome … avec 29 enfants…
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K
Intéressant de voir une autre façon de faire, sans supprimer les coins imitations.
I
Bonjour, <br /> As tu lu le livre: aménager les espaces pour mieux apprendre » de chez Retz’? Pour moi une vrai aide.<br /> Par exemple, j’ai un coin pâte à modeler permanent . Les outils changent au cours de l’année, de plus c’est une activité calme . Et quand on a un atelier avec pâte à modeler, on s’y retrouve. Résultat, à la fin de l’année , j’ai des élèves qui me créent des choses en volumes superbes.
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K
Je l'ai lu parce que j'ai pu voir en conférence l'inspecteur qui a participé à cette expérience. Justement, il faut que cet été je m'y plonge encore parce qu'il est plein de propositions et c'est vrai qu'il propose des entrées différentes pour nos élèves d'aujourd'hui.
I
Après à 30 élèves, on ne fait pas de miracle ! Pas facile d'avoir le calme.
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I
Ils sont disponibles souvent, fermés en debut d'ateliers puis s'ouvrent progressivement. Je sors l'enfant ou les 2 enfants qui genent, s'il y a trop de bruit et les autres peuvent y jouer. Ce sont des coins tres riches pour le langage et l'imagination, ils y inventent beaucoup d'histoires. Ma collegue avait fait un planning d'utilisation pour que cela ne soit pas toujours les mémes qui monopolisent, c'est une idée.
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M
Tout est toujours ouvert tout le temps dan ma classe de PS...le besoin de jeu symbolique est vital ( les ateliers de type Montessori ne remplacent en rien ces coins...ils n ont pas du tout les mêmes objectifs de travail)<br /> Mes séquences (ou modules ) sont construites autour des coins jeux (je me suis aidée de la ressource eduscol" apprendre en jouant": je vais du jeu libre au jeu structuré)<br /> En observant les enfants jouer, cela me donne beaucoup d' idées pour la conception de mes séances. <br /> Je trouve qu'elles ont davantage de sens pour eux....voilà ...ma petite contribution ...merci pour votre lecture
K
Merci pour cette réponse Isabelle. <br /> Justement c'est aussi cela qui me déroute, avant quand je sortais des élèves bruyants (un peu comme l'explique Christine Lemoine sur maternailes), cela marchait. Là quand ils retournent ils font à nouveau autant de bruit et jouent réellement aussi peu. Et ce n'est pas seulement le fait de 2 ou 3 élèves (en même temps j'ai dépassé le seuil des 30 élèves cette année). <br /> Alors ça me déroute un peu. Je me dis que peut-être il vaut mieux ouvrir un coin que si c'est un atelier où je suis, et seulement très ponctuellement en autonomie. <br /> Je ne sais pas.