à quoi ça sert le programme d'Isa ?
« Demain, j’expliquerai comment mettre en place la pédagogie de l’observation, une pratique que j’ai longtemps affinée et dont je me rends compte ne pas avoir suffisamment parlé sur le blog. »
Avant de tracer cette ligne pédagogique, je désire partir d’un constat qui justifie ma prise de position.
Les débats du blog et mes propres observations me donnent des points de repères sur la manière dont les difficultés professionnelles s’installent chez les jeunes enseignants. Mon constat s’oriente vers une identité professionnelle défaillante due à un sentiment de manque de légitimité dans une grande majorité des cas.
Le métier d’enseignant s’apprend et il est impensable de faire croire qu’un haut niveau d’étude suffirait à lui seul à créer les meilleures conditions pour enseigner.
Par ailleurs, il a été longtemps question, y compris lorsque la formation initiale se déroulait en parallèle d’une pratique sur le terrain, que l’enseignant devait se construire seul , réinventer tout ce qui l’avait déjà été, ne pas bénéficier de modèles mais partir dans le bain professionnel nu et dépouillé. Cet état d’esprit est de mon point de vue à l’origine de cette fermeture sur soi-même encore observée actuellement où chacun garde précieusement ce qu’il a mis en place et qui ,à ses yeux, fonctionne enfin bien, laissant le jeune qui arrive avec ses interrogations, ses doutes et ses échecs.
Il est donc logique que dans ces circonstances, le débutant actuel n’ayant bénéficié que d’une initiation pratique morcellaire voire inexistante soit exposé aux difficultés de construire son style pédagogique et éducatif, et ne s’autorise pas à se penser professionnel à part entière.
Je pense qu’au contraire, la construction collective de l’identité professionnelle est de toute importance. Le sentiment d’appartenance n’existe qu’à travers la lutte commune pour une reconnaissance sociale. La mise en commun de nos pratiques élaborées est indispensable pour donner aux jeunes le ciment de leur propre construction.
Plus nous partagerons et plus nous nous enrichirons.
Pour ceux qui me suivent depuis maintenant presque 5 ans, vous savez comme j’ai à cœur ce désir de mettre mon expérience au service des autres, et pour ma part, je reçois et j’atteins un certain accomplissement de moi-même.
Le programme que je propose dans cette série s’articule autour d’innovations pédagogiques que j’ai construites parfois de ma propre initiative parfois inspirées d’autres personnes, ce qui vient étayer mon propos précédent :s’approprier des démarches qui nous intéressent et les dessiner à notre style.
La première proposition de cette série décrit une démarche difficile mais extrêmement essentielle, celle d’aller à la rencontre de chacun de ses élèves. Comment se donner les moyens d’un tel but ?