Et si le voyage de la marionnette ne servait à rien
A l’inverse de la plupart des articles que j’ai faits sur le projet « écrire un livre », je décide de partir des points négatifs pour rejoindre et comprendre ceux qui n’y croient pas ou n’osent pas, mais également pour démontrer que tout projet est perfectible, qu’il n’existe pas de situation d’apprentissage parfaite et que la réflexion permet de mesurer le bénéfice ou non de celle qu’on a choisie.
Je rappelle pour ceux qui arriveraient pour la première fois sur le blog, que ce projet propose aux élèves d’emmener la marionnette de la classe un court séjour chez eux. L’hôte de la mascotte emporte la valise de celle-ci, ainsi qu’un carnet de voyage avec des règles à respecter et des tâches à faire. Au retour en classe, le récit est fait en dictée à l’adulte lors d’un regroupement et va rejoindre les autres écrits qui seront compilés dans un livre à offrir aux parents (partenaires du projet). L’objectif est prioritairement axé sur le langage.
Malgré mes convictions pour ce projet que j’ai pratiqué de nombreuses années, je sais qu’il existe des défauts et avec votre aide, je souhaiterais que nous les abordions avec réalisme.
Le premier qui me vient à l’esprit est que le temps est proportionnellement en opposition qu’on se place du point de vue de l’individu ou du groupe.
Ainsi, un élève a très peu de temps concernant son récit, il ne le fera qu’une seule fois en classe et on peut donc penser à juste titre qu’il n’est pas suffisamment sollicité du point de vue langagier contrairement à l’objectif visé. Y-a-t-il un effet « projet » sur le langage ?
Par contre, puisque chaque élève emmène la marionnette et que les classes en maternelle ne sont pas en sous effectifs, bien au contraire, faire passer de main en main et de jour en jour oblige l’enseignant à prévoir une longue période pour son projet, ce qui peut sembler répétitif et lassant. Comment éviter cet ennui, est-ce possible ?
Deuxièmement, la difficulté d’évocation que rencontrent les élèves est source de récits non structurés chronologiquement, c’est souvent du coq à l’âne et l’intérêt pour les élèves qui écoutent peut parfois faire largement défaut. Qu’est-ce qui motive l’écoute et celle-ci est-elle meilleure que dans d’autres échanges collectifs, plus concrètement cet exercice apporte-t-il un intérêt supplémentaire aux autres situations orales classiques ?
Troisièmement, l’investissement des familles est sollicité, celui-ci est inégal et peut mettre l’élève en difficulté si la participation familiale est quasiment nulle. Faut-il privilégier le groupe ou l’individu ?
Je vous laisse le soin de trouver d’autres points négatifs sur lesquels la discussion peut être ouverte.
Je reviendrai sur nos questions dans de prochains articles , il est toujours intéressant de choisir d’autres angles de vue pour faire évoluer ou avancer ou encore démarrer un projet tel que celui-ci.