Comment favoriser l'autonomie affective (suite) ?

Publié le par isa

Difficile de transformer un objectif très abstrait comme l’autonomie affective en outils, dispositifs, aménagement, organisation. C’est la raison pour laquelle je vous ai laissés dans un certain flou afin de prendre le temps de comprendre et d’intégrer ce qu’est ce pouvoir à conquérir.

Ceux qui ont pris le temps de lire la vidéo du Docteur Gueguen ont mesuré son importance dans le bon développement général de l’enfant, les expériences affectives agissent sur la construction de son cerveau, le stress l’endommage, le maternage active sa maturation. Cela nous confère une responsabilité qui ne doit pas nous submerger mais au contraire nous stimuler.  

Beaucoup de ce qui est fait en maternelle est favorable et va dans le sens de ces études.

J’aimerais seulement que nous en établissions les contours pour que ceux qui débutent et n’ont pas l’expérience passée puissent gagner du temps dans la prise en charge de cet objectif.

Afin de vous aider à partager vos pratiques, j’ai établi des catégories dans lesquelles nous pourrions ranger des outils, organisations, aménagement… qui répondent au besoin d’autonomie affective.

La première catégorie concerne le lien parent-enfant.

Pour devenir autonome affectivement, il faut accepter de se séparer, mais pour cela, il faut se sentir en sécurité et pouvoir retrouver un « bout » de son chez soi quand on en a encore besoin. La relation famille-école est également à préserver pour que le lien se fasse dans une continuité qui rassure. Enfin pour se séparer, il faut se sentir exister en tant que sujet.

Pour tout cela, dans nos classes nous avons mis en place des organisations, quelles sont-elles ?

La deuxième catégorie concerne la symbolisation

Pour devenir autonome affectivement, il faut pouvoir imiter les adultes et s’essayer à la vie, aller à la découverte des autres dans le jeu et le langage. Surmonter l’absence se vit également dans le jeu symbolique en se réappropriant les habitudes, les gestes, les expressions de ses parents. D’autre part, c’est un moyen de s’affirmer en tant qu’individu libre de ses choix, capable de prendre des décisions dans un jeu qui se vit très sérieusement par les enfants.

Pour tout cela, comment organisez-vous les coins jeux ? Quelle place leur attribuez-vous ?

La troisième catégorie concerne les repères

Pour devenir autonome affectivement, il faut se sentir en sécurité. Les repères vont  constituer le cadre qui protège et qui autorise. De quels ordres sont ces repères ? En premier lieu, les règles de l’école vont constituer la première protection, celle qui assure la « survie » face aux risques du groupe et celle qui apprend les comportements sociaux pour vivre en bonne harmonie en sachant tenir compte des autres; puis les repères spatio-temporels instaurent la seconde protection, savoir se diriger, comprendre les temps de l’école pour supporter l’attente, participer à des rituels pour rythmer la journée.

Pour tout cela, il existe bien des outils et des dispositions dans les classes, n’avez-vous pas à partager des pratiques qui vous donnent satisfaction ?

Je pense avoir réuni tout ce qui me semblait répondre à ce travail autour de l’autonomie affective à l’école, mais je ne suis pas à l’abri d’un oubli et je compte sur notre interactivité pour ajouter ce qui vous semble en relever.

Je termine sur un aspect qui ne concerne pas l’aménagement de la classe mais plutôt le comportement de l’enseignant parce qu’un aménagement aussi étudié et organisé soit-il ne sera rien si la manière d’être des adultes va à l’encontre de l’autonomie affective. Il me parait normal de rappeler que la douceur, la chaleur humaine, la compréhension, le souci de chacun des élèves, l’indulgence, la patience et la confiance sont absolument nécessaires pour accompagner cette acquisition. C’est un gros travail à faire sur soi-même qui mérite sûrement un prochain cycle de réflexion.

Merci de toute cette richesse autour de nos échanges

Neil Stevens

Neil Stevens

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Publié dans aménagement

Commenter cet article

S
C'est exactement cela, Isa. Tu dépeins bien la façon dont je procède : accepter de faire confiance aux enfants tout comme accepter de se faire confiance à soi demande de l'indulgence, de la patience, de l'empathie. Savoir que l'on a les choses en soi qui permettent de dénouer des situations parfois tendues, qu'il n'est pas besoin de repenser le monde à chaque fois, juste "écouter", observer, prendre le temps et FAIRE CONFIANCE.
Répondre
S
C'est bizarre, depuis un certain temps, je ne peux plus ajouter un commentaire où je veux: je voulais répondre à ton commentaire Isa et je me suis trouvée ds l'incapacité...u coup c'est un peu Foulbazar là dedans! ce que tu dis m'intéresse Isa, par apport à Roman notamment. La semaine dernière, je lui ai parlé et expliqué qu'il y a d'autres copains dans la classe et que c'est chouette...et depuis deux jours, je m'aperçois qu'il a perçu le message, maintenant il donne la main et "s'affaire " autour d'un autre copain...mais je sens bien là que les mots ne suffisent pas, la pression est apparente chez lui. Je l'ai félicité en lui disant que c'était bien qu'il ait plusieurs copains. Bien sûr que les actions comptent davantage. Qu'est ce que j'ai créé de particuliers depuis le début de l'année pour que R se sente valorisé pour lui, qu'il se distingue et puisse acquérir de la confiance en lui? je sais que très vite, avec mon Atsem, étant donné la difficulté pour R de rester en place au regroupement par exple et sa gesticulation dans la classe, nous lui avons proposé d'essuyer les tables après le nettoyage de l'Atsem (ça lui a permis de considérablement se calmer: il n'y avait que lui qui réalisait cette tâche) puis dans la cour, c'est lui qui portait le plot de marquage au sol ( là où les enfants de la classe se rangent) donc effectivement donner une responsabilité cela distingue des autres puis j'ai dit que chaque jour un enfant serait responsable du plot...Quand j'avais les Moyens, les enfants avaient des Métiers ( non pas des responsabilités mais des Métiers car c'était eux qui les choisissaient...Chez les petits, je n'en ai pas créé, cela me semble trop compliqué à gérer. Il y a donc 1 seul enfant responsable de la date, de sonner les grelots pour indiquer l'heure du rangement, responsable de porter le plot... Ma question première: attribuer une responsabilité à un enfant qui soit toujours le même...est ce gênant si cela apporte un bien à ce dernier et cela ne dérange pas les autres? je crois que c'est moi que cela a dérangé...Dans ma petite tête d'instit, je me suis dit r qui a du mal à ne pas déborder, il faut justement qu'il apprenne à se plier aux règles...et que ce plot concerne tout le groupe et non seulement lui...<br /> En même temps , je vois bien que tu parles de bien d'autres propositions ds ton article: "faire semblant", je me dis parfois que même si cette année, je me suis mise à jouer pour l'habillage des poupées dans le coin Chambre par exple davantage que les autres années, ce serait intéressant que j'y aille davantage. Sans scénario ou avec scénario? J'aime beaucoup l'idée de Mimi de faire varier les coins chaque période ou presque...En tout cas, l'idée, le désir est là chez moi. Ensuite, tu parles des repères "En premier lieu, les règles de l’école vont constituer la première protection, celle qui assure la « survie » face aux risques du groupe et celle qui apprend les comportements sociaux pour vivre en bonne harmonie en sachant tenir compte des autres": elles sont très importantes pour R, elles le sécurise. je m'en rends compte car il sait et n'hésite pas à toucher l'image illustrant la règle enfreinte...Concernant les repères spatiaux , j'ai l'impression qu'ils existent bien dans la classe et que les enfts s'en sont bien saisis et cela les sécurisent bien évidemment aussi. <br /> N'hésitez pas à faire un commentaire Isa ou d'autres car cette discussion m'intéresse. je trouve que l'on ne parle pas assez de façon concrète de l'autonomie affective.<br /> Par rapport à Alexis, c'est un peu ce que je lui ai dit mais cela ne me fait pas de mal de l'entendre encore une fois.<br /> C'est rassurant, pour moi, en fait...Comme quoi, chacun son autonomie affective!!
Répondre
I
Tu signaleS avec un S.<br /> Donc je disais que ce saut en arrière c'est comme un élan, c'est pourquoi il faut accepter cela et se dire qu'il y a du changement dans l'air, faire confiance à l'enfant et lui permettre cette régression sans l'accabler ni le juger trop vite. Mais c'est souvent parce qu'on doute de soi même qu'on se dit "ça ne va pas, j'ai mal fait ". Et toi Sylvie c'est cela, tu fais bien et puis tu te dis que non, tu veux essayer autre chose, tu es certaine que d'autres font mieux que toi, qu'ils ont de meilleures idées, alors que tu as en toi tout le potentiel , tu fais trop de brouillon dans ta tête
I
Pour répondre , il faut cliquer sur Répondre au commentaire qui débute la discussion, c'est à dire à ton propre commentaire Sylvie, c'est bizarre mais pour le moment c'est comme ça, il apparaîtra au dessus du mien, c'est toute la drôle de logique de ce nouvel ordre. En te lisant, je comprends que tu es très attentive à tes petits élèves, tu dois persévérer dans ce sens, cela demande de la patience. D'ailleurs, tu signale un changement chez Roman, c'est souvent comme ça, il y a toujours une forme de régression avant le pas franchi. On croit qu'on repart en arrière comme tu l'as ressenti
S
En matière d'autonomie affective sur laquelle réfléchir, j'ai un petit enfant (ROman) dans ma classe qui depuis le début de l'année, s'accroche à un autre (Gauthier), en voulant toujours lui donner la main alors que lui, même si c'est son copain, n'a pas toujours envie. R supporte mal de se séparer de lui.<br /> ><br /> > je me suis dit qu'ils trouvaient leur compte, apprenaient l'un de l'autre...qu'ils allaient grandir....mais , je ne trouve pas que cela évolue dans le bon sens : R contraint G ou alors ils sont ensemble pour faire des petites bêtises (rester dans la cour au lieu de se mettre dans le rang...)<br /> ><br /> > Je sens que pour R, c'est difficile, pas trop pour G. Comment faire pour que R aille vers d'autres?<br /> ><br /> > Pour l'instant, la piste que j'ai est l'observation, de leur relation entre eux et des relations avec les autres, afin de pouvoir les encourager, les stimuler.<br /> ><br /> > Il en est de même depuis peu Pour Alexis, qui d'une part, voudrait toujours donner la main à Matthieu, qui lui a d'autres copains à qui il veut donner la main. Et depuis un certain temps, Alexis boude extrêmement souvent, dès qu'il est contrarié en fait ou qu'on lui dit Non. Ses parents m'en avaient parlé bien avant car à la maison c'est très fréquent mais c'est seulement depuis peu de temps qu'Alexis a commencé en classe et cela s'accentue. <br /> ><br /> > Avez vous des pistes? un regard là dessus?
Répondre
I
Sylvie, Voici exactement les effets du manque d'autonomie affective, ton petit Roman semble bien insécurisé et il s'appuie sur Gauthier pour se rassurer parce qu'il est plus sûr de lui, qu'il ose certaines choses, et que Roman a le sentiment qu'il peut lui apprendre à devenir comme lui. Mais cette dépendance n'est pas bonne pour lui et il a besoin d'être valorisé pour lui-même et non pas à travers cette fusion. C'est difficile à dire comme ça quand on est loin et qu'on n'a pas pu observer, mais toutes les pistes que je donne dans cet article devraient t'amener à réfléchir sur ce qui peut convenir à Roman, comment l'amener à se distinguer et à recevoir la confiance dont il manque ? Il n'est pas non plus question de briser une amitié dont il a besoin, mais peut être à travers celle-ci inverser les rôles par moment et vivre des petits moments de séparation. Pour Alexis, c'est un peu différent, il se confronte à la frustration, il a sûrement besoin d'être accompagné dans la reconnaissance de ses émotions, lui expliquer pourquoi il boude, mettre des mots sur ses sentiments "tu es fâché, je comprends c'est difficile de ne pas avoir tout ce que tu veux mais tu vas apprendre et ce sera de moins en moins difficile"...
K
Edith.<br /> J'ai les mêmes interrogations que tu évoques dans ton mail. <br /> Ce lieu d'échanges est important et les conseils d'Isa nous aident à positiver tout en cherchant ce qui nous a poussés à agir ainsi. C'est ce qu'on parle depuis la semaine dernière me semble t-il se distancier.<br /> <br /> Isa. Sauf erreur de ma part, il me semble que tu avais répondu à Edith mais je ne vois plus ton commentaire que je n'avais pas eu le temps de lire complètement. <br /> Pourrais-tu le remettre stp? Merci
Répondre
I
Tu es dans le thème général de l'autonomie mais tu cibles plutôt l'autonomie intellectuelle, c'est à dire cette capacité à rentrer dans les apprentissages par son propre désir. Ce sera le troisième volet de nos réflexions durant la période 4. Cependant pour entrer dans l'autonomie intellectuelle,il faut avoir acquis une autonomie affective.<br /> Ton témoignage est intéressant parce que ton questionnement est partagé par beaucoup de collègues: quand devient-on directif dans l'intérêt de l'élève et est-ce incompatible avec un travail sur l'autonomie ?<br /> Ce qui te dérange c'est que tu as d'abord agi en fonction de ton propre ressenti, c'est à dire ton propre besoin de calme. Bien sûr, tu désirais également qu'ils viennent vers les ateliers autonomes mais dans ce cas pourquoi n'avoir pas instauré un moment entièrement dédié à cela ? C'est donc qu'en premier tu souhaitais que les élèves soient libres de faire leur propre choix, et tu espérais intérieurement qu'ils soient tous attirés par la même activité et ces deux petits avaient trop de plaisir dans leur déambulation parce qu'ils étaient dans le besoin de calmer leur tension intérieure grâce à une forme d'agitation sensorielle. C'est difficile de juger si les enfants ont assouvi suffisamment ce besoin de bouger. Par contre, l'adulte a un rôle de régulateur et il doit préserver un certain équilibre, quand l'agitation devient excitation, celle ci est néfaste pour tous , y compris pour eux. Il faut donc savoir intervenir avant que l'excitation survienne. C'est tout l'art d'un bon éducateur. En résumé, le cadre doit être clair: soit on peut jouer où on veut et dans ce cas l'adulte ne choisit pas pour les élèves, soit on fixe des règles et le choix est limité, ex: uniquement les ateliers autonomes ou encore 5 mn de caddie/engins puis activité calme, voilà comment je vois les choses. L'interrogation à propos de tes deux petits est donc "puis qu'ils ne vont pas par eux-mêmes c'est qu'ils ne sont pas encore suffisamment autonomes affectivement, comment les y aider ?"
I
Oui je vais le remettre, ça doit être le résultat de cette nouvelle modification des commentaires, je ne suis pas sur mon ordi.
E
Je ne sais pas si je suis dans le thème, mais j’avais envie de partager mes interrogations<br /> <br /> J'ai dû, en milieu de période 3, éliminer les jeux roulants de ma classe (caddie poussette) qui répondaient pourtant à des besoins que j'avais compris. Je l'ai fait de manière contrariée et je n'ai pu me décrocher de cet état d'esprit. Les 2 élèves (PS) qui me posaient problème avec ce matériel accaparaient toute leur énergie de début de matinée avec ces engins roulants, et ce, depuis la première période, sans grande évolution malgré mes interventions, mes propositions. J’ai constaté qu’ils ne participaient pas aux ateliers de manipulation, de jeux, qui sont en place sur ce créneau horaire (juste après l’accueil). Il me tenait à cœur qu’ils s’insèrent dans les groupes pour apprendre et non plus qu’ils se contentent de se déplacer, pas toujours dans le cadre prévu pour l’utilisation de ces engins, et de rigoler. Ils dérangeait aussi les jeux des autres, ils ne prêtaient pas facilement, il y avait des crispations autour de ces déambulations. Ils me dérangeaient moi. Je leur ai donc dit que désormais, je rangeais les engins et que je souhaitais qu’ils viennent participer aux ateliers et qu’ils jouent avec les autres. Ils ont obtempéré. Je n’ai pas ressenti de manque de leur part en ce qui concerne le besoin de bouger. Un a même fait des progrès fulgurants.<br /> <br /> Ce que je veux dire, c’est que ma réaction a été perçue par moi de manière négative : je leur retire un jouet qu’ils affectionnent, qui répond à un besoin, je me suis souvent « emportée » face au bruit, aux crispations autour de ces jeux roulants à partager et dans un espace où avait lieu d’autres activités avec les autres enfants. J’ai ressenti que ces 2 élèves avaient peut-être besoin de découvrir autre chose et que pour cela il fallait en passer par une « interdiction ». Et donc qu’en est-il de l’autonomie quand l’enfant a besoin d’une telle intervention de l’adulte pour entrer dans le dispositif que j’ai conçu pour qu’ils apprennent et deviennent autonome dans leurs apprentissages ? Mes sollicitations, l’émulation créée par les présentations des productions des autres, la présentation des réussites aux ateliers de manipulation aux parents par le biais de photos ne les ont pas inscrits, eux, dans la démarche d’apprentissage liée à ce dispositif auquel ils n’adhéraient pas, préférant se déplacer avec les engins. <br /> <br /> Ai-je réagi trop tard ? Pourquoi cette interdiction m’a coûté et m’a autant interrogé ? Pourquoi ces élèves ne sont pas entrés dans le dispositif comme les autres, de manière autonome ou en réponse à toutes mes sollicitations ? <br /> <br /> En résumé j’ai l’impression de leur avoir dit « Bon, maintenant ça suffit le bazar avec le caddie et la poussette ! Maintenant vous allez m’écouter, venir vous asseoir et apprendre ce que j’ai prévu que vous appreniez ! » J’ai donc une vision très négative de mon intervention, alors que j’ai permis aux 2 de découvrir un autre aspect de l’école, auquel ils n’avaient pas encore accès……
Répondre
I
Tu es dans le thème général de l'autonomie mais tu cibles plutôt l'autonomie intellectuelle, c'est à dire cette capacité à rentrer dans les apprentissages par son propre désir. Ce sera le troisième volet de nos réflexions durant la période 4. Cependant pour entrer dans l'autonomie intellectuelle,il faut avoir acquis une certaine autonomie affective.<br /> Ton témoignage est intéressant parce que ton questionnement est partagé par beaucoup de collègues: quand devient-on directif dans l'intérêt de l'élève et est-ce incompatible avec un travail sur l'autonomie ?<br /> Ce qui te dérange c'est que tu as d'abord agi en fonction de ton propre ressenti, c'est à dire ton propre besoin de calme. Bien sûr, tu désirais également qu'ils viennent vers les ateliers autonomes mais dans ce cas pourquoi n'avoir pas instauré un moment entièrement dédié à cela ? C'est donc qu'en premier tu souhaitais que les élèves soient libres de faire leur propre choix, et tu espérais intérieurement qu'ils soient tous attirés par la même activité et ces deux petits avaient trop de plaisir dans leur déambulation parce qu'ils étaient dans le besoin de calmer leur tension intérieure grâce à une forme d'agitation sensorielle. C'est difficile de juger si les enfants ont assouvi suffisamment ce besoin de bouger. Par contre, l'adulte a un rôle de régulateur et il doit préserver un certain équilibre, quand l'agitation devient excitation, celle ci est néfaste pour tous , y compris pour eux. Il faut donc savoir intervenir avant que l'excitation ne survienne. C'est tout l'art d'un bon éducateur. En résumé, le cadre doit être clair: soit on peut jouer où on veut et dans ce cas l'adulte ne choisit pas pour les élèves, soit on fixe des règles et le choix est limité, ex: uniquement les ateliers autonomes ou encore 5 mn de caddie/engins puis activité calme, voilà comment je vois les choses. L'interrogation à propos de tes deux petits est donc "Puisqu'ils n'y vont pas par eux-mêmes, c'est qu'ils ne sont pas encore suffisamment autonomes affectivement, comment les y aider ?" Tous les enfants qui pleurent beaucoup, qui réclament sans cesse la présence de l'adulte soit en le collant, soit en s'agitant, en transgressant, en étant violent, soit en se repliant, en étant mutique, soit en refusant, ou en ne savant pas quoi faire indiquent leur immaturité affective. C'est donc assez fréquent et c'est normal vu leur âge, mais notre rôle est de les accompagner dans cette conquête. Deuxième question concernant tes petits "Est-ce qu'on les aide en décidant pour eux ?" "Est-ce que faire des choix obéit à une simple volonté physique ou bien faut-il ,pour certains, passer par une verbalisation ?" Tu vois la différence entre dire "je choisis de faire du caddie" et agir pour se diriger vers l'objet de manière instinctive ? Ce sont toutes ces interrogations qui vont te permettre de comprendre ta contrariété.