Les conflits: volet 3-agir en professionnel

Publié le par isa

La série consacrée aux conflits me passionne. Je situe ce sujet sur le plan professionnel parce qu’il me semble que l’affect n’est pas du même ordre lorsqu’il s’agit d’un conflit avec une collègue ou avec une amie, et pourtant Michèle nous a dit combien elle se sentait concernée évoquant un trouble personnel avec des amis. Effectivement, dés qu’il s’agit de relation, il parait difficile de poser les limites entre les différents champs. Etre professionnel c’est pourtant savoir se positionner en tant que tel mais le besoin d’affection normalement ressenti vient perturber le rapport aux autres y compris dans le domaine d’action et c’est sûrement dans cette voie qu’il faut aller pour comprendre combien certaines personnes se sentent vulnérables quand la relation professionnelle est conflictuelle.

Howard Gardner dans son livre « Les cinq formes d’intelligence pour affronter l’avenir » écrit :

« Dans la responsabilité professionnelle, on est responsable de ce qu’on fait mais aussi de ce qu’on ne fait pas ».

Il considère qu’être un bon enseignant, c’est aussi être en capacité de se sentir responsable de ce que font les collègues et s’ils ne se conduisent pas de manière professionnelle alors il est nécessaire de leur dire.

C’est une difficulté. En dehors de la classe, chacun ne se sent pas toujours concerné ou peut peiner à exprimer son désaccord. Il arrive qu' on préfère fermer les yeux ou baisser les bras en constatant des pratiques, des comportements contraires au professionnalisme , parfois même allant jusqu'à mettre à mal le bien-être des élèves.

C’est le rapport à l’action qui est en jeu, d’accord pour reconnaître sa vulnérabilité, d’accord pour s’affirmer mais pas toujours d’accord pour agir, dernier rouage dans la relation aux autres.

Alors comment faire ? Y-a-t-il culpabilité en lisant que la responsabilité individuelle se situe au delà de la porte de sa classe ? Est-ce « entendable » ? Comment améliorer son rapport à l'action ? 

Qui n’a jamais laissé faire en pensant pourtant qu’il était choqué ? Qui n’a pas oser réagir en entendant des propos inappropriés ? Qui n’a pas eu des remords de conscience en acceptant une situation inacceptable ? Nous avons tous connu à un moment ou à un autre un de ces sentiments. Qu’est-ce qui se cache derrière tout cela ? Est-ce la peur du conflit ? Et cette peur est-elle plus forte que la capacité à se positionner ?

Je ne doute pas que ces propos vont faire réagir parce que l’émotionnel est à la porte de ce débat. 

Qu’a-t-on donc à perdre dans le conflit qui soit plus estimable que nos remords ?

Doit-on nécessairement passer par le conflit pour agir en professionnel ?

Les conflits: volet 3-agir en professionnel
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B
Je reviens de quelques jours en Baie de Somme, un délice!!!! Merci pour ta réponse Isa. ça me fait du bien de te lire. <br /> Merci aussi aux autres commentaires qui montrent que tout n'es pas simple. <br /> Je vais défaire mes valises et je reviendrai ici. <br /> Bonnes vacances Isa.
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I
Il est important de distinguer ce qui est va demander de l'énergie valable et ce qui va consommer de l'énergie inutilement. Quand j'évoque le professionnalisme, je ne parle pas d'une école idéale. Quand je parle d'agir en bon professionnel, je ne dis pas non plus qu'il faut tout contrôler. Quand je dis professionnel, je dis "éthique", "valeurs humaines", "protection des enfants","contrat moral","responsabilité". Les différents qu'on rencontre toujours dans tout groupe humain peuvent relever de l'énergie valable ou de l'énergie inutile, il est important de mesurer si ce que vous voyez, entendez est dans l'une ou l'autre catégorie. L'énergie valable est au service du professionnalisme, l'énergie inutile est néfaste et c'est être professionnel que de ne pas gaspiller son temps et sa santé pour elle.
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D
bonjour <br /> quand on sait qu'un enseignant disfonctionne, que sa classe se passe mal par exemple avec des mises en insécurité des élèves quelles qu'elles soient, il faudrait mettre en place un soutien et une réponse de l'équipe entière au chevet de cet enseignant pour l'aider à surmonter ses difficultés, je pense que notre responsabilité n'est pas individuelle mais c'est d'abord une responsabilité de groupe,on est dans le même bateau et il faut le faire avancer en ramant tous....<br /> C'est toujours plus facile de discuter à plusieurs avec bienveillance évidemment et si c'est encore possible ... Et c'est toujours plus efficace et moins culpabilisant <br /> il y a tout de même des personnalités plus difficiles que d'autres, et pour les maîtriser il faut qu'elles sentent qu'elles ont affaire à un groupe soudé.<br /> Tout cela dans le respect des autres.... <br /> Dans le cas de l'affrontement, il faut préparer une réunion et poser les choses sur la table et dans le calme et avec toute l'équipe, même les atsems s'il le faut, en donnant un objectif clair à la réunion : sortir du conflit et éviter les conflits futurs en demandant au groupe de trouver des solutions.... <br /> ne pas finir la réunion tant que décisions efficaces n'ont pas été prises.<br /> Peut être que le fait que tu lui portes les messages pendant qu'elle bosse avec ses élèves la perturbe, donc trouver une autre solution ( récré ou autre, y a rien d'urgent...)<br /> il faut peut être trouver le moyen de la faire parler ce qui la rend agressive... afin qu'elle puisse gérer plus facilement ses moments de tension <br /> bon je reconnais que ça a pas l'air apaisé dans ton école, nous sommes 5 et par chance nous n'avons pas trop de problème, quand il y a des fatigues de fin de période, on se le dit en riant, on désamorce les bombes possibles.... on met de l'huile et on se parle de boulot quand ca nous fait du bien ou d'autres choses plus rigolotes au moment des récrés, on se soutient beaucoup, chacune aborde ses difficultés et on en parle pour trouver des solutions , on aide l'autre si elle n' y arrive pas avec un enfant on lui propose de nous le laisser un moment, pareil avec les familles<br /> mais y a personne de pervers ou de manipulateur.... QUELLE CHANCE !!!<br /> comment reagir face à ce genre de personne ( dans la vraie vie je pense que la solution est la fuite....)<br /> mais dans un lieu fermé comme une école.... QUI A DES SOLUTIONS ?
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I
Je suis tout à fait d'accord avec toi Michèle, le groupe doit être protecteur et soutien. Un(e) collègue qui ne va pas bien dans sa classe exprime ses difficultés au travers de ses relations la plupart du temps (mutisme, agressivité, sautes d'humeur..), parfois cette personne demande de l'aide ouvertement, et parfois n'y parvient pas et active des comportements qui pousse à faire réagir ceux qui l'entourent, c'est une forme d'appel à l'aide inconsciente. Souvent, ceci est pris pour du sale caractère et provoque du rejet ce qui amplifie les difficultés la plupart du temps. Ce qui est étrange dans notre profession c'est que ce type de comportement se retrouve de la même façon dans les classes avec les élèves, certains faisant tout pour être rejetés, et qu'en tant que professionnel, l'adulte se doit de trouver la porte qui va faire qu'il saura éviter ce rejet pour aider son élève mais qu'avec son collègue, il n' y parviendra pas.
A
la manipulation et la perversion ce n'est pas du professionnalisme. J'ai pu moi aussi m'en rendre compte à mes dépends. Passé l'orage qui peut faire parfois très mal, qui, à force, laisse des traces, j'essaie de faire attention, de protéger au moins la relation.<br /> Nous sommes une petite école. Nous avons besoin les uns des autres.<br /> Les premiers à pâtir des problèmes de relation entre adultes sont les enfants . Au moins pour moi, cette pensée est un garde-fou.<br /> Je n'ai jamais utilisé les techniques de communication mais cela doit aider, car avec une formulation adéquate avec l'attitude affective qui va avec on peut désamorcer beaucoup de conflits ou d'attitudes défensives. <br /> C'est un travail de tous les instants avec des tentatives fructueuses, d'autres qui ratent parce que la fatigue et le contexte font que...
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I
Oui Annaig, parfois ça va, on y arrive et parfois non, c'est le propre de la relation humaine, rien n'est jamais stable. La grande difficulté de cette profession est qu'il n'y a pas ou peu de relais, s'appuyer sur une psychologue ou bien un conseiller pédagogique peut permettre de médiatiser là où la communication risque de se bloquer, seulement dans la plupart des écoles on y a recours qu'en cas de conflit déjà bien avéré, c'est trop tard. Alors chacun doit se débrouiller avec ce qu'il sait faire ou pas puisqu'il n'a pas appris non plus.
P
En lisant cet article, je dois dire que je suis assez d'accord avec Howard Gardner... En effet, même si le code de l'éducation nous rappelle que chaque enseignant possède sa liberté pédagogique, lorsqu'il y a un dysfonctionnement important (mise en danger des élèves, secret professionnel bafoué...), il est primordial de le signaler. Et forcément, il y aura conflit. Je vais vous donner un exemple concret : l'année dernière, dans mon école, nous avons accueilli une PES Cette dernière a dysfonctionné toute l'année en mettant en danger les élèves (sécurité non assuré du fait d'un cadre inexistant, élèves montant sur les tables ou insultant la maîtresse, vie des élèves racontée à d'autres parents au sein même de l'école, tutoiement des parents... et j'en passe des pires !!). En tant que directeur de l'école, je l'ai pris à part plusieurs fois dans mon bureau pour lui faire part de ces dysfonctionnements mais elle m'a traité de dictateur ! Je lui ai donc répondu que je ne pouvais passer sous silence ses agissements et que la hiérarchie en serait informée... Elle ne m'a plus adressée la parole de l'année mais en même temps, j'avais ma conscience pour moi et je pense avoir fait mon travail. Quand je vois que cette dernière a été titularisée et que dans l'école où elle se trouve maintenant avec des CM1 / CM2, elle agit de la même façon, que ma collègue directrice a fait la même chose que moi en prévenant notre hiérarchie, nous ne pouvons pas faire plus... Mais l'institution doit se poser les bonnes questions...<br /> Les conflits se gèrent avec justice et équité. En tant qu'enseignant(e), on ne peut pas demander à d'autres se que nous faisons pas nous même. Par contre, il faut être juste dans les décisions que nous prenons. Pas plus tard qu'hier, avec une collègue qui a son enfant dans ma classe, nous nous sommes pris la tête car ce dernier était malade avec 40°C de fièvre. Je lui ai donc rappelé que nous n'acceptions pas les enfants malades puisque pédagogiquement, ils n'étaient pas disponibles pour les apprentissages. Je lui ai donc dit qu'elle même demandait aux familles de garder leurs enfants malades et que le réglèment s'appliquait également à elle. Elle n'était pas contente, m'a dit "merde" mais s'est absentée hier après - midi pour garder son enfant...<br /> Nous sommes tous responsables des élèves et nous ne pouvons pas nous taire et faire la politique de l'autruche lorsque quelque chose ne nous plaît. Il est important de discuter et heureusement que nous n'avons pas tous les mêmes points de vue mais c'est en discutant et avec du temps que nous arriverons à faire évoluer les choses... Enfin, je l'espère !!
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I
Pierrick, quand j'ai écrit cet article j'ai pensé aux directrices/teurs parce que vous êtes les premiers à agir et que cette conscience professionnelle est bien là, et je voulais dire qu'il n'y a pas que vous qui devez réagir mais aussi les collègues adjoints. Il n'est pas question de se décharger sur le directeur en se disant "c'est son travail", c'est également de la responsabilité de tous comme le dit Gardner. Et je suis d'accord avec toi pour dire que prendre le risque d'un conflit vaut le coup quand il s'agit d'enfants en insécurité. J'ai assisté à une conférence sur la maltraitance et l'expert décrivait que pour certains enfants ce qui est le plus insupportable n'est pas ce qui est subi mais la non réaction des adultes de l'environnement. Il est plus cruel de se dire que ceux qui doivent nous protéger ne le font pas parce que le lien n'est pas direct malgré le fait qu'ils voient et/ou entendent.
F
Il m'est arrivé la même chose avec mes collègues, il y a quelques années; j'étais aussi directrice; on ne peut pas fermer les yeux mais nous ne pouvons pas tout contrôler pour faire changer les choses. C'est difficile à vivre au quotidien; aujourd'hui, je ne suis plus directrice et je reste positive en espérant faire réfléchir sur l'enseignement en maternelle, et peut être un peu changer, modifier les pratiques... petit à petit mais il faudra du temps et alors beaucoup de nos petits élèves seront déjà loin...
F
Alors je ne t'aurais pas répondu M...., mais merci Pierrick!
K
Cela arrive à tous je pense à un moment .<br /> Surtt en fin de période où on est plus vulnérable.<br /> <br /> C est ce que je voulais dire dans "le conflit avec soi -même".<br /> Av j explosais avec la fatigue et mes coll qui connaissaient mes points faibles, restaient calmes mais pinçantes .<br /> Du coup, j étais défaite , perturbée .<br /> <br /> J ai travaillé sur la confiance en moi et sur l affirmation pour m apaiser . Ensuite j ai appris des techniques de communication pour exprimer mes besoins et mes demandes . <br /> Je me suis intérieurement apaisée .<br /> <br /> Je me dis maintenant si je dois tjs relever , répondre .<br /> Est ce q cela ne va pas m entraîner dans un conflit éprouvant pour moi?<br /> <br /> Je dis à ma collègue que je l ai entendu, je la comprends et q je traiterai le problème plus tard .<br /> <br /> C est ma manière de fonctionner pour "dire " sans conflit . J essaie aussi de voir le positif dans chacun et de me dire que l autre n est pas mauvais . Être bienveillante même si je ne suis pas d accord avec des attitudes de collègues personnellement.<br /> <br /> j espère lire d autres manières de fonctionner et gérer les conflits .
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M
ëtre professionnelle dans un conflit c'est aussi savoir garder son calme! ce que je n'ai pas, plus, pu faire ce matin, j'ai simplement disjonctée face à la l'attitude butée et bornée de ma collègue.<br /> C'est tout simplement surhumain de toujours ménager la chèvre et le chou quand en face on a une personne qui ne regarde que son petit nombril... et que l'on a soit même des problèmes perso et beaucoup de fatigue.<br /> Elle rale car elle na pas d'atsem (la sienne est malade), la seule solution à ma dispo c'est de prendre une atsem de GS pour la lui donner (pas cool mais c'est la règle) elle refuse pour ne pas gêner les collègues mais me dit que je n'ai qua lui envoyer les polyvalentes (atsem sur un poste de ménage: je n'ai pas le droit cela a été clairement expliqué en début d'année), j'essaie de le lui expliquer, elle me demande de baisser le ton (autant vous dire que là j'ai juste envie de la gifler car expliquer pour la 20ème fois en 2 jours la même chose alors que je devrais être dans ma classe à faire mes eval ca me fait juste suer) je reviens dans sa classe pour lui transmettre un message de parents, sa réponse j'ai déjà vu, tu n'as pas à t'occuper de ma pédagogie... mais sa pédagogie moi je m'en fiche complètement j'ai 2 mamans qui me demandent si la maitresse peut mettre les cahiers ce jour et vendredi dans le casier car la 1° ne revient pas et le second est malade... moi je transmets les messages c'est tout! c'est dingue quand même de ne pas être capable d'écouter une collègue!<br /> Du coup je passe pour la méchante qui m'énerve et qui ne veut pas filer d'atsem!!! mais moi les atsem je les ponds pas.<br /> Les polyvalentes entendant l'orage gronder appelle la mairie qui accorde pour ce matin la présence d'une dans sa classe.<br /> Moi ca m'agace car comme elle fait suer tout le monde, tout le monde lui donne ce qu'elle veut et je passe soit pour la méchante soit pour la conne! bref ca me ré-agace.<br /> J'expliquais la situation à mes collègues de GS, elle arrive et m'intime l'ordre de ne plus lui parler comme ça! là j'ai pété les plombs j'ai fini par lui dire merde parce que stop elle ne comprennais pas et continuais son laïus qui n'avait rien avoir avec la choucroute! et même je t'emmerde car c'est pas possible de supporter l'insupportable. elle pousse les autres très loin, ne se rend même pas compte de comment elle parle aux autres! <br /> <br /> mais bon au final dans ce conflit elle a gagné car elle est restée professionnelle et moi j'ai disjoncté! mais la manipulation et la perversion ne sont pas du professionnalisme! et moi je suis fatiguée!!!
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I
Maud, les emportements entre adultes sont parfois la bonne soupape, ce n'est pas une question de professionnalisme à mon sens. Je pense que la situation que tu décris mériterait d'être anticipée, prévoir en se mettant à l'avance d'accord sur les procédures en cas de ....ça demande du temps d'élaboration mais une fois que c'est acté, c'est fini, ainsi tout le monde est logé à la même enseigne, pas de sentiment d'injustice comme tu le décris parce qu'une telle sait mieux se plaindre que d'autres et obtenir plus que les autres. Lister toutes les situations bancales et se mettre d'accord sur les solutions par anticipation et surtout à froid permet d'éviter l'emportement dû à l'émotion d'une situation difficile à gérer.
K
Pour le conflit avec l équipe :<br /> C est surtt pour moi le conflit avec moi-même.<br /> <br /> "Pourquoi je n ai pas répondu?"<br /> <br /> Alors maintenant je réfléchis av de dire . Est ce q je me sens prête à entrer en conflit .<br /> Pour cela , je dis comment j envisagerai les choses , la situation .<br /> Je n attaque pas l autre .<br /> Je "formule ".<br /> C est pour moi toute la différence.
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K
Pour moi agir en professionnel c est réfléchir à l'entretien av de recevoir les parents . Je sais par avance ce q je vais dire . J y vais lentement pour ne pas entrer en conflit . Tant pis s il faut plusieurs courts entretiens. <br /> Je n utilise pas de mots familier comme "pénible " par ex .<br /> Je parle du travail , de l attitude en disant ce q on attend de l él et où en est l enft et comment je vais l aider à progresser .<br /> <br /> C est cela pour moi être professionnelle : parler du travail de l enft .<br /> Et c est justement là toute la difficulté .<br /> Mais l affirmation de soi, les livres de CNV aident .
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C
Doit-on nécessairement passer par le conflit pour agir en professionnel ? ça je l'ai souvent en tête..<br /> <br /> Brigitte jecomprends fort bien ce que tu ressens ...je pense que le conflit est parfois nécessaire avec les familles même si on le redoute et que ça nous secoue ..<br /> <br /> par contre avec les collègues je pense que le conflit n'est pas souhaitable, il est nécesaire d'en parler mais j'ai appris avec le temps quil valait mieux pacifier qu'entrer en guerre ouverte..et c'est loin d'être facile
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M
Je vois bien ce que veut dire Christine, il y a parfois des différences de points de vue, de comportements... avec les collègues que le dialogue ne peut pas résoudre .Il est parfois bien difficiles de faire évoluer certaines situations...Les conflits sont pesants au quotidien... ils entraînent une mauvaise ambiance dans l'école. Alors quand les années passent, la pacification reste la meilleure solution... On se dit, c'est le boulot, c'est comme ça, je fais de mon mieux pour mes élèves, et le reste, ce sur quoi je n'ai pas de poids, ces incompatibilités professionnelles, je laisse tomber...
I
Le conflit n'est pas souhaitable mais est-ce une raison pour ne rien dire ? Pourquoi dis tu que le conflit est parfois nécessaire avec les familles mais pas avec les collègues ? Où situes-tu la différence ?
B
J'ai commencé mes vacances en recevant vendredi soir la famille d'un enfant que je trouve agressif en classe, avec les autres enfants et avec les adultes L'entretien ne s'est pas du tout bien passé. Voilà à quoi je pense en lisant le phrase d'Howard Gardner : "Dans la responsabilité professionnelle, on est responsable de ce qu’on fait mais aussi de ce qu’on ne fait pas ». <br /> Les conflits avec les familles sont aussi difficiles à accueillir. Quand les mots agressifs pleuvent et que justement en face, on ne peut pas dire un seul mot, le conflit s'installe et les vacances sont gâchées. Je n'étais pas préparée. <br /> <br /> J'ai bien lu ton article et je lis bien que ce n'est pas de ce genre de conflit dont tu parles mais comme j'en ai gros sur la patate depuis vendredi, eh bien moi ça me fait penser à ça. <br /> Bonne journée.
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I
Effectivement Brigitte, l'article ne porte pas "encore" sur les relations avec les familles mais un article y sera consacré (peut être plusieurs en fonction de vos remarques..). Cependant, tu abordes ce dont je parle dans l'introduction, c'est à dire cette nécessaire prise de distance qui fait qu'en agissant en professionnel, on se protège. Les parents ne s'adressent pas à la personne mais à l'enseignante, quand tu refermes ta porte de classe, tu redeviens celle que ces parents ne connaissent pas et dont la sensibilité ne regarde pas. Je veux dire par là que les attaques "possibles" qu'un professionnel peut avoir à affronter ne remettent pas en cause la personne qu'il est. Tu dis une chose très juste: "Je n'étais pas préparée" , tout est là. Ce métier de relation n'est pas enseigné dans son aspect le plus "fort".De la même façon, il n'y a aucune instance, aucun lieu qui permet de déposer ce genre de fardeau qu'on porte quand on sort d'un entretien difficile. C'est un manque criant. J'essaie à ma mesure de vous permettre d'au moins trouver quelqu'un à qui le dire. Il y a un chemin qui doit amener à accepter qu'un conflit ne déstabilise pas au point de gâcher des vacances. Il y a aussi un chemin qui doit permettre de ne pas se laisser emporter dans le déferlement d'une agressivité comme tu viens de subir et à laquelle tu n'as pas pu ou su répondre. C'est tout le propos de notre série sur les conflits.