Le carnet de suivi et l'observation: quels choix prioritaires ?
Comme vous avez pu le suivre depuis Septembre notre fil conducteur de l’observation s’est affiné ; de nos réflexions élargies sur le sens et la pratique de l’observation , nous sommes arrivés au carnet de suivi et à son contenu.
Votre préoccupation légitime et institutionnellement agitée nous conduit à tenter d’éclairer plus avant le contour de ce dernier.
Dans une liberté contenue par l’équipe pédagogique de chaque école, les enseignants se trouvent dans l’obligation de créer leur outil. C’est une chance, c’est toujours une chance de pouvoir créer et il est dommage que celle-ci soit vécue comme une contrainte. Pourquoi beaucoup d’entre nous préféreraient-ils un carnet imposé et construit ailleurs que dans les écoles ? Comment en arrive-t-on à vouloir abandonner son pouvoir de créer ? Quelle est la source d’une telle renonciation ?
Philippe Meirieu écrivait : « Enseigner, c’est faire des choix en situation et accepter que les choses prennent du temps »
C’est dans cet esprit que j’ai conduit cette réflexion tout au long de l’année pour qu’elle nous permette de prendre du temps pour faire nos choix. La précipitation peut vouloir répondre à une demande supérieure, cela n’empêche pas de revenir sur l’outil imparfait et insatisfaisant à l’épreuve de la classe.
A travers nos discussions, nous avons fait apparaître la nécessité d’opérer une sélection dans les apprentissages. Tous ne peuvent être rassemblés dans le carnet de suivi au risque d’une compilation trop foisonnante . D’autre part, en ayant fait le choix d’un carnet vierge, la multitude d’observations enfermerait l’enseignant dans une tâche quasi-impossible à long terme.
Au fil des discussions est revenue régulièrement l’interrogation sur ce qui constitue les priorités. Je l’ai délibérément laissée en suspens afin qu’elle mûrisse et qu’elle conduise à une forme d’intériorisation personnelle parce que c’est bien LA question.
Aujourd’hui, nous pouvons commencer à y répondre.
Dans un premier temps, j’aimerais que nous sortions de nos formats et de nos contraintes pour laisser s’exprimer nos propres sentiments.C’est à dire qu’il s’agit de dire ce qui vous semble important pour vous.
Chacun dans sa particularité peut attacher de la considération à un apprentissage qui ne rentre pas dans les programmes, c’est le moment d’en parler.
Il me semble que si chacun laisse parler sa véritable nature et ne cherche pas à impliquer l’idée de carnet de suivi , l’apport de son témoignage aura un effet sur l’élaboration de l’outil.
Une nouvelle fois , je vous demande d’élargir votre vision et de ne pas vous contraindre de vos préoccupations pour exprimer votre profonde aspiration dans la tâche d’enseigner.
Quel est selon vous ce qui vous semble essentiel à enseigner à vos élèves ? Qu’est-ce qui vaut la peine de se battre pour qu’ils y réussissent parce que cela vous parait déterminant pour leur vie future ?
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