visite de la conseillère pédagogique = moment de doute

Publié le par isa



Bonsoir, Je voulais vous faire part de la 3ème visite d'un conseiller pédagogique dans ma classe ce matin (puisque je suis T1,il y en a une par trimestre). De 8h30 à 10h00 : j'ai donc fait accueil, motricité (parcours : marcher en équilibre sans tomber), répétition des chants de la chorale pour samedi et dessin sous la dictée). Ma séance de dessin sous la dictée, à mon avis, s'était bien passée. Je demande à chaque fois aux enfants de fermer les yeux pour imaginer la scène pendant que je raconte ma petite histoire (il s'agissait d'un escargot qui sortait se promener sous la pluie). Puis on discute un petit peu ensemble pour savoir ce qu'on peut dessiner, comment, etc ...La conseillère pédagogique m'a dit que comme ça il n'y avait que l'imaginaire qui travaillait, que je n'étais pas sure que les enfants puissent retranscrire ce qu'ils voyaient dans leur tête, que je devais montrer des dessins de peintres ou des photos pour qu'ils sachent comment on pouvait représenter les objets, ceci afin de les déculpabiliser quand ce qu'ils représentaient n'était pas conforme à leur imaginaire. Moi, je pensais que montrer des images pouvaient les inciter à "copier". Qu'en pensez-vous ? Par ailleurs, elle m'a dit que j'enchaînais les activités sans faire de lien, qu'il fallait absolument faire du lien entre les séances de la journée. Moi, j'ai du mal à comprendre comment je peux faire du lien entre ce que j'ai fait ou alors mon emploi du temps n'était pas bien ? Et puis elle a insisté sur le fait que je devais toujours dire aux élèves avant chaque activité pourquoi on faisait cette activité, ce que l'on allait apprendre, etc .... J'ai fait ça en stage en cycle 2 et 3, cela me semblait même évident. Mais avec des petits j'ai du mal. Est-ce que je dois dire on fait chorale pour apprendre à chanter, on dessine pour apprendre à dessiner ... ? Je suis désolée si mon mail est un peu décousu mais ce soir je me sens un peu déroutée par toutes ces questions. Peut-être que d'autres ont les mêmes soucis que moi. Alors si vous pouviez me donner quelques pistes sur ces points, ça me serait vraiment utile. Voilà, pour le reste, elle a dit que c'était bien. Et c'est aussi grâce à vous. (car à l'iufm, les cours sur la maternelle sont quasi inexistants!) Je ne vous remercierai jamais assez pour votre blog et l'aide qu'il m'a apportée cette année. A bientôt.

 

Violaine,

Ne soyez pas désemparée, je pense comme Cécile ( voir commentaires) que les conseillers pédagogiques ont parfois des résistances à faire ressentir aux jeunes l’aspect satisfaisant de leur pratique , c’est une difficulté que d’aider un jeune qui ,effectivement, a encore beaucoup de choses à apprendre tout en l’encourageant et en l’aidant à puiser dans ce qui va bien les ressources pour ce qui va moins bien. Je suis persuadée que chacun a les solutions à ses difficultés, il faut un accompagnement bienveillant à cette recherche
.

Concernant le dessin sous la dictée, c’est certainement déroutant parce qu’innovant, vous preniez donc le risque de la critique, les observations de la conseillère sont acceptables , mais cet exercice n’arrive pas comme ça, il est la continuité d’un travail sur le dessin d’expression, ainsi si vous reprenez le fil des préparations durant la période « La sensibilité, l’imagination et la création », le travail est fait autour des illustrateurs et de leur dessin des arbres, les élèves comprennent  qu’ils peuvent s’inspirer des illustrateurs, de même pour toutes les peintures avec les œuvres d’artistes. Cependant , à un moment donné, l’élève est amené à élargir son désir d’expression et de représentation, le dessin sous la dictée permet cette capacité d’observation ( je regarde la table et je me demande comment la représenter, j’en discute ou je regarde aussi comment les autres s’y prennent, je peux aussi aller voir dans les livres que j’ai lus ….) Pour l’avoir beaucoup pratiqué, je peux dire que j’ai constaté de vrais résultats en termes d’enrichissement du dessin chez l’enfant.

Au niveau de déroulement de l’activité, je préconise de faire dessiner les élèves au fur et à mesure de l’histoire, dans votre cas, ils devaient réfléchir d’abord à comment dessiner un escargot, ils le dessinent puis vous ajoutez à l’histoire qu’il pleut comment dessiner la pluie ….. ceci afin qu’ils n’aient pas trop de choses à visualiser en même temps ; c’est aussi pour cela que je l’appelle dessin sous la dictée.

Concernant la culpabilisation des élèves qui ne dessineraient pas comme ils le souhaitent , j’avoue ne pas comprendre, c’est le propre de l’apprentissage que de se confronter à ses limites et à vouloir les surpasser.

Concernant le lien entre les activités, je suis tout à fait d’accord avec elle, il faut le plus possible être dans un projet qui a du sens pour les élèves, mais le lien peut être l’objectif, quand vous chantez puis que vous faites le dessin sous la dictée , vous êtes dans le langage d’évocation, l’apprentissage des images mentales, la mémoire ( paroles des chansons et images de l’escargot , de la pluie), ceci peut être effectivement expliquer aux élèves, d’ailleurs il est plus intéressant de leur demander : «  savez vous pourquoi nous faisons cela, qu’est-ce que vous allez apprendre ? », ils se construisent ainsi le sens de leur venue à l’école.

Enfin Violaine, il y a l’aide de la conseillère et il y a votre propre ressenti, pour savoir si vous êtes sur la bonne voie, il faut vous interroger sur ce que vous aviez comme objectifs en début d’année et ce que vous observez en fin d’année : par rapport aux élèves ( aiment –ils venir à l’école, ont –ils progressé chacun …..) par rapport à vous-même ( suis- je satisfaite de mon année, ai-je surmonté mes difficultés, ai-je réussi à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle …..) par rapport au programme ( ai-je travaillé les compétences attendues en fin de petite section, ai-je couvert tous les domaines d’activités de façon harmonieuse ….) par rapport aux parents ( quelles relations ai-je avec eux, me témoignent –ils de la confiance ……) par rapport à l’école et à l’équipe ( suis-je intégrée, ai-je des échanges fructueux avec mes collègues ….). Quand vous aurez répondu à toutes ces questions, les remarques de la conseillère prendront une place raisonnable sur votre échelle de mesure.

Je continue d’être à votre disposition , si vous souhaitez une aide plus personnelle, je peux vous la donner via ma messagerie.

Soyez confiante Violaine vous avez ,en vous, les ressources nécessaires à votre satisfaction.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Commenter cet article

V
Merci à Cécile et vous-même pour vos longues réponses qui remontent le moral.<br /> C'est vrai que je suis satisfaite de mon année scolaire, que je pense avoir couvert le programme, que les enfants sont contents de venir (ce sont les parents qui me le disent)et même beaucoup me disent regretter mon départ de l'école... tout ça ça fait chaud au coeur. C'est vrai aussi que j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, je le sais et j'y travaille tous les jours même le week-end, peut-être trop. <br /> Il faut que je relativise. C'est ce que m'ont dit mes collègues et comme le dit Cécile. En fait, je suis aussi déroutée par la façon de faire des conseillers ou inspecteurs qui vous font part de remarques, critiques avant de finir juste avant de partir par vous dire "le reste c'est bien". Moi, j'ai travaillé 15 ans dans le privé et quand je faisais des bilans annuels avec les personnes de mon équipe, je commençais toujours (comme on nous l'avait appris) par le positif : "ça et ça c'est très bien. Il reste néanmoins certaines choses à améliorer ou certains points à travailler". Et Je suis sure que de la sorte le ressenti de la personne dont on fait le bilan n'est pas le même.<br /> Bon courage à toutes pour les dernières semaines.<br /> Violaine
Répondre