Les conflits: volet 2-s'affirmer
Lors du précédent article de cette série consacrée aux conflits, j’ai abordé le rapport à soi-même dans les relations humaines. La vidéo de Brené Browne a servi de point d’appui pour s’interroger sur la nécessité de se connaître, de s’accepter, d’être honnête avec soi- même en reconnaissant sa propre vulnérabilité et paradoxalement en la considérant comme une force. Il ne s’agit pas de faire parler son critique intérieur, celui qui parasite l’ estime de soi, mais plutôt de partager ses limites, ses impossibilités, ses émotions … sans mettre en péril son amour propre. Au cours du débat, Karine a évoqué la communication non violente et a cité le livre de Thomas D’Ansembourg « Cessez d’être gentil, soyez vrai ». Je lui ai demandé si elle pouvait nous faire une fiche lecture, il se trouve que j’ai lu ce livre en 2005 et que j’avais justement fait une fiche que j’ai retrouvée.
Ce livre sert mon propos dans la mesure où le rapport à soi-même est indissociable du rapport aux autres et doit permettre de mettre en évidence le besoin de s’affirmer, cette capacité à exprimer ce qu’on pense, ce qu’on veut, ce qu’on ressent tout en respectant ce que l’autre pense, veut et ressent.
Voici donc ma fiche telle que je l’ai rédigée à l’époque (cela n’empêche pas Karine de nous envoyer sa propre note de lecture).
Il est important d’être attentif à nos sentiments ( découragé, anxieux, blessé, craintif, épuisé, indifférent, paniqué, sideré, troublé, triste…), de s’écouter d’abord et de savoir mettre un sentiment personnel et non pas accusateur sur une situation. Ce sentiment débouche sur un besoin qu’il faut prendre le temps d’identifier. Il en existe beaucoup : acceptation, amitié, confiance, équité, respect, présence, sécurité, soutien, tolérance ... A partir de cette prise de conscience, il s’agit de formuler une demande (négociable selon l’auteur, ce qui veut dire ouverte sur la forme d’une question (EX : « Je me sens triste et préoccupé et j’aimerais qu’on prenne un moment pour se parler parce que je tiens à toi, qu'en penses tu »)
« Dans le chemin vers l’autre, je ne peux faire l’économie du chemin vers moi ».
L’empathie c’est être présent à soi et aux autres. Nos jugements sont l’expression tragique de nos besoins et nos besoins ont plus besoin d’être reconnus que satisfaits. La peur des conflits c’est toujours le besoin de sécurité affective.
Face à ma propre colère, fermer ma bouche, accueillir toute ma colère, l’accepter en entier, identifier le ou les besoins insatisfaits, identifier les nouveaux sentiments, ouvrir ma bouche et dire ma colère à l’autre.
Travailler 4 valeurs : le respect des sentiments et des besoins de l’autre comme les miens, l’autonomie nécessaire pour prendre le temps de vérifier ce que je ressens et ce que je veux, la responsabilité d’être à l’écoute des différents enjeux et tenter de prendre soin de tous les besoins en cause pas seulement ceux de l’autre au détriment des miens ou inversement, la force de manifester mon désaccord et de proposer une solution ou une attitude peut-être tout à fait différente de celle que l’on me demande.
Le livre liste toute la diversité des besoins et des sentiments afin d’aider le lecteur à apprendre à reconnaître les uns et les autres plus facilement.
Je considère que l’affirmation de soi est une richesse personnelle quand elle trouve la bonne voie d’expression, où se trouve cette voie ? La « communication non violente » en est une, est-ce la seule ?