Et si on mesurait le besoin d'autonomie ?

Publié le par isa

La semaine dernière, j’ai soulevé la réflexion autour du besoin d’autonomie des élèves et de l’aménagement de la classe qui y répondrait au mieux.

Une nouvelle fois, la discussion qui suivit a montré la richesse de vos propositions et de vos questionnements.

Je suppose que cela a provoqué chez certains d’entre vous une observation de votre pratique et peut-être un nouveau remaniement dans votre approche personnelle de ce besoin.

J’aimerais que celui-ci (le besoin d’autonomie) soit d’abord l’étude d’une observation afin que celles et ceux qui ont la volonté d’approfondir le sujet s’appuie sur des éléments concrets.

 

Désirer être autonome se mesure-t-il ?

Est-il intéressant de savoir si vos élèves ont envie d’être autonomes ?

Comment les résultats de l’observation que je vous propose auront-ils des répercussions sur votre aménagement d’espace ?

Bref est-ce nécessaire de passer du temps à mener cette enquête ?  

 

Cela rejoint la pédagogie de l’observation que je défends depuis l’ouverture de ce blog, je suis convaincue que poser son regard sur chaque élève est un outil incontournable de la pédagogie différenciée.

Prendre du temps d’observation c’est entrer dans la compréhension de chaque élève et motiver notre comportement en réponse à ce qui est compris.

La question qui nous préoccupe actuellement est de « répondre concrètement au besoin d’autonomie » par un aménagement adéquat. Avant de faire, il est nécessaire de mesurer ce besoin.

En préparant ce travail autour de ce thème, j’ai parcouru le net et je suis tombée sur un document qui date de 1955 intitulé « Autonomie et dépendance chez l’enfant » étudiées par la planche du Kangourou écrit par R Ephrussi. Il s’agissait de présenter une image sur laquelle une maman kangourou se promène avec un bébé dans la poche et un petit kangourou en vélo à côté d’elle et de demander à l’enfant ce qu’il voit, puis de lui dire « Dis moi qui est le plus heureux ici » « Et toi, est-ce que tu voudrais être ici ou là ? » en montrant chaque bébé kangourou. La réponse de l’enfant permet de juger de son besoin d’autonomie ou de dépendance.

J’ai repris cette procédure qui me semble pertinente et j’ai réalisé une affiche qui reproduit (presque) la situation décrite.

Je vous propose de l’utiliser pour mesurer individuellement le besoin de vos élèves.

Bien-sûr, vos retours d’observation m’intéressent et vont alimenter la suite de nos réflexions.

J’aimerais également que dans vos réponses vous puissiez distinguer garçons-filles, et que vous précisiez si vous utilisez des ateliers autonomes dans votre classe.

Cette enquête va vous demander un certain temps afin de faire une passation pour tous vos élèves (même si je pense que cela peut aller assez vite individuellement), c’est pourquoi on peut se laisser deux semaines pour obtenir les données de ceux qui souhaitent y participer. Evidemment, dés que vous avez fini, vous pouvez partager vos résultats.

N’hésitez pas à demander des clarifications si vous les jugez utiles.

 

 

Et si on mesurait le besoin d'autonomie ?
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Publié dans aménagement

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F
Test passé auprès de 23 PS présents; résultat : 14 ont répondu préférer faire du vélo( 8F et 6G) et 9 ont choisi la maman ( 6 F et 3 G). Je suis très étonnée de la réponse des 6 filles car parmi elles figurent celles qui sont les plus autonomes en langage, autonomie en classe ( prise d'initiative, rangement, repérages, habillage etc); j'ai l'impression que ce résultat reflète un besoin affectif, un manque de la maman qui travaille beaucoup et pour certaines depuis peu de temps ( travail saisonnier).le résultat des 2 garçons sur les 3 me semble cohérent; le 3 ème m'a répondu direct "je préfère les bras de maman; j'ai pas de vélo"!.
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I
il faut les observer (c'est la première des pistes de travail) et voir si le regard de l'enseignant est cherché, la proximité aussi, alors ensuite les valoriser mais en les amenant à se détacher, à oser des choses qu'elles n'osent pas ( je ne sais pas parce que je ne les connais pas, mais par exemple aller demander quelque chose dans une autre classe , prendre des risques en EPS courir et se jeter par terre ( si tu as un sol qui le permet), leur faire prendre des décisions toutes seules sans faire à leur place, leur demander comment elles ressentent les choses ,les soutenir dans ce que tu auras remarqué qui semble être une forme de dépendance ... C'est difficile comme ça mais je jette quelques idées pour que tu vois que ce sont des petites filles qui sont sûrement mignonnes pour plaire à l'adulte mais qu'il est nécessaire de les aider à se détacher pour exister par elles-mêmes.
F
Pourrais-tu m'orienter pour déterminer les pistes de travail à mettre en place pour ces filles? <br /> c'est vrai, qu'elles sont souvent dans une demande fréquente de reconnaissance de ce qu'elles ont réalisé. Qu'entends-tu par dépendance vis à vis de moi?
I
Soit 64% chez toi, tu as raison Fanou l'autonomie affective fait partie des critères. Tes filles qui parlent bien, qui se débrouillent bien, qui &quot;semblent&quot; autonomes sont à observer, quelle dépendance ont elles vis à vis de toi ? Pour ton petit dernier, sa réponse qui peut sembler cohérente &quot; j'ai pas de vélo&quot; indique malgré tout qu'il ne veut pas se projeter dans la situation où il aurait un vélo pour le moment. C'est tout à fait normal d'avoir des enfants qui désirent être le bébé kangourou de la poche.
M
Coucou Isa <br /> Aussitôt lue, aussitôt photocopiée et en avant <br /> Pas le même genre de problématique que Elodie <br /> A la question qu est ce que tu vois <br /> Réponse des lapins... <br /> Donc j ai expliqué des kangourous etc... <br /> Mon souci est le suivant : dois je communiquer mes tests aux parents ? <br /> Sinon exercice assez concluant avec ce que je reçois des enfants , mais pour la plupart plus autonomes que ce que je pensais...
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I
Mais tu peux aussi attendre et expliquer plus tard tes choix pour développer l'autonomie dans ta classe en t'appuyant sur cette observation.
I
Michèle j'apprécie que ton étonnement soit dans ce sens, c'est bien quand il y a des révélations parce que ça change le regard et cela a une influence positive sur les élèves. Concernant les parents, tu peux tout à fait communiquer ton observation en expliquant la démarche, ça peut leur donner une indication
E
J'ai essayé dès cette après-midi et j'ai été assez déroutée.<br /> -&gt;Toujours très gênée par le manque de langage des élèves avec qui j'ai essayé. A la question qu'est-ce que tu vois ? tous ont pointé le vélo, la maman, le bébé, la plupart avaient ces 3 mots (pas tous :-( -&gt; je ne suis pas sure que tous aient compris les deux autres questions... je ne m'attendais pas à ce qu'ils me disent que celui qui était heureux c'était la maman... ou que c'était celui à vélo mais qu'il préféreraient être quand même le &quot;bébé&quot;<br /> -&gt; cela peux donner l'occasion de livrer des choses assez personnelles : un élève (TPS) m'a fait des phrases, j'étais ravie enfin !!! puis il m'a expliqué que c'était un papa qui partait en moto et que le bébé pleurait avec sa maman... D'accord c'est ce que toi tu vois, X a pensé que c'était un efant qui fais
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I
C'est très intéressant cette réflexion car effectivement le désir d'autonomie s'accompagne et on voit bien dans tes observations que tes élèves semblent ( pour la majorité d'après ce que tu dis) être apeurés de cette autonomie, ils la perçoivent comme un bien-être ( celui qui est heureux est autonome) mais qui peut être risqué et la présence de l'adulte à proximité est réconfortante. Il me semble me souvenir que tu avais dit que tu travaillais dans un quartier complexe, c'est ça ? Plus le milieu est insécurisant et plus il est difficile de se séparer de l'adulte, c'est donc essentiel que tu veuilles offrir l'autonomie, maintenant celle-ci ne se situe pas comme un &quot;soulagement&quot; pour l'adulte mais plutôt comme un acquis constructif pour ces petits qui ont à s'affirmer dans leur personnalité et exister en tant que personne. Ce &quot;test&quot; sert d'éclairage, tu en retires que tes élèves sont actuellement dans la dépendance plus que dans le besoin d'autonomie, comment les accompagner en tenant compte de ce que tu observes ?
E
La situation reste très difficile pour les élèves de ma classe. je ne suis pas sure qu'elle me permette vraiment d'évaluer leur besoin d'autonomie. J'ai reformulé comme tu me l'as conseillé, j'ai même dit qu'est-ce que tu aimes le plus (ils ne semblaient pas comprendre préférer), j'ai repris l'affichage content/triste pour illustrer &quot;heureux&quot; mais beaucoup d'élèves m'ont répondu le dernier élément énoncé, si j'inversais ils changeaient :-( Comme tu le dis c'est difficile le choix avec les plus petits...<br /> Sur ceux qui me semblaient avoir compris j'ai été très surprise qu'une très forte proportion disent que celui qui faisait du vélo était le plus heureux mais qu'ils souhaitaient être celui dans les bras de la maman.<br /> Tu m'as permis de vraiment m'interroger. <br /> Je mets tout en oeuvre pour leur permettre d'être autonomes mais cela semble être mon besoin plus que le leur désir ... <br /> J'ai besoin qu'ils soient autonomes pour pouvoir m'occuper des autres, pour pouvoir travailler efficacement en tout petit groupe ou les yeux dans les yeux avec certains.<br /> <br /> Ils sont très indépendants et investissent pleinement mes propositions liées aux coins de la classe et au matériel mais cela rejoint peut être ce qu'ils vivent à la maison. Leur premier besoin est peut être autre... Je sais qu'ils jouent rarement avec les adultes chez eux, qu'ils n'ont pas très souvent une histoire les yeux dans les yeux à la maison. J'avais noté qu'ils adorent que je me place auprès d'eux aux ateliers autonomes et que je porte un regard sur leur travail individuel, que je raconte une histoire en tout petit groupe ou les yeux dans les yeux... faut que je continue d'observer en ce sens... c'est tellement dur de trouver du temps pour chacun sans que ce soit du zapping et tout en construisant le collectif...
I
de toute façon la situation de choix est toujours une situation difficile pour les petits, c'est en la pratiquant qu'ils y accèdent et ils en sont capables, on peut aussi imaginer une manipulation avec des play-mobils poupées.
E
Merci Isa, je sentais bien que j'étais engluée dans la situation cet après-midi, tu me sauves !!! On y voit toujours plus clair en échangeant.<br /> Cette reformulation simple permet de mettre en mot l'image pour qu'elle soit compréhensible par tous mes élèves, d'éviter les propositions trop personnelles et de pouvoir évaluer ce pour quoi on a proposé ce travail !!!
I
En reformulant &quot; c'est une maman avec ses deux enfants&quot; mais c'est peut être compliqué pour les plus jeunes alors personnellement je recontextualiserais &quot;quand tu es avec Maman tu veux ses bras ou tu veux faire du vélo à côté d'elle&quot;.
E
faisait du vélo sans petites roues &quot; mais j'ai été déstabilisée, Comment auriez-vous réagi ?
E
J'ai essayé dès cette après-midi et j'ai été assez déroutée.<br /> -&gt;Toujours très gênée par le manque de langage des élèves avec qui j'ai essayé. A la question qu'est-ce que tu vois ? tous ont pointé le vélo, la maman, le bébé, la plupart avaient ces 3 mots (pas tous :-( -&gt; je ne suis pas sure que tous aient compris les deux autres questions... je ne m'attendais pas à ce qu'ils me disent que celui qui était heureux c'était la maman... ou que c'était celui à vélo mais qu'il préféreraient être quand même le &quot;bébé&quot;<br /> -&gt; cela peux donner l'occasion de livrer des choses assez personnelles : un élève (TPS) m'a fait des phrases, j'étais ravie enfin !!! puis il m'a expliqué que c'était un papa qui partait en moto et que le bébé pleurait avec sa maman... D'accord c'est ce que toi tu vois, X a pensé que c'était un efant qui fais
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