L'autorité, c'est un travail sur soi: Module 6 Agressivité
L’autorité, c’est un travail sur soi
Avoir de la ténacité, de l’exigence, de la rigueur constitue un défi professionnel que l’enseignant ne peut négliger, il ne peut demander à ses élèves la persévérance dans tout ce qu’ils font et apprennent et ne pas être lui-même un modèle de cette énergie. Cela passe par une autocritique (ex : reconnaître ses erreurs et ses manquements), une capacité à un regard juste porté sur les élèves ( ex :ne pas croire aux mauvaises intentions des enfants mais reconnaître qu’il s’agit d’une étape de leur développement normal), une facilité à accepter la réalité plutôt que de croire à l’illusion d’une classe idéale, une volonté d’oser, de s’affirmer dans ses compétences, ses choix et ses buts. L’autorité se construit et demande d’être sincère avec soi-même en reconnaissant ses zones de frustration. Personne n’atteint totalement la sagesse mais chacun peut essayer et trouver le bon équilibre entre exigence et souplesse.

Nous négligeons parfois le temps consacré à notre bien-être, l’autorité dans le métier se construit grâce à un travail sur soi qui prend en compte notre point de vue.
L’autorité protège, elle protège l’enfant mais elle protège également l’éducateur, l’enseignant. Chacun a besoin de se sentir rassuré à travers une confiance réciproque.
L’enfant se sent en confiance lorsqu’il ressent l’autorité de l’adulte dans sa souplesse et son exigence, dans son respect et sa discipline, dans son ouverture et sa protection. L’adulte se sent en confiance lorsqu’il ne force pas son autorité, qu’elle n’est pas contre-nature et qu’elle lui permet d’avoir une bonne image de lui-même ce qui a pour conséquence d’accorder sa confiance à ses élèves (cercle vertueux). Certaines situations déstabilisantes mettent pourtant à mal la volonté de maitriser son autorité et occasionnent des colères rentrées ou sorties en fonction des personnalités. Cela affecte son image professionnelle et renvoie à des sentiments perdants, alors que l’autorité doit être stable et constante pour être efficace.
Quel travail sur soi l’enseignant doit-il engager pour préserver son bien-être tout en maintenant une autorité ?
La sincérité avec soi-même est une des portes à ouvrir.
Identifier ses zones de frustration, c’est écrire tout ce qui est insupportable quand on réagit émotionnellement sans le filtre du raisonnement. Nous avons tous des situations qui nous paraissent plus difficiles à vivre qu’à d’autres personnes. En reprenant ces situations en les listant pour les repérer, nous prenons le temps de nous mettre à distance pour les observer. D’autre part, ce qui ne peut être dit (sentiment de honte, de faiblesse…) peut être écrit. L’écriture oblige à trouver les mots qui expriment au mieux ce qui est ressenti, elle oblige à une structuration qui dépasse l’émotion pure et fait appel à une réflexion en retour. C’est celle-ci qui ,menée avec soi-même, aide à la compréhension et bien souvent aux pistes d’action.
Dans cet exercice, l’enseignant dépasse ses sentiments immédiats et anticipe les prochaines situations à venir en construisant mentalement ses propres remparts ou bien en agissant pour diminuer les situations à risque.
Deux possibilités pour cet exercice, vous avez besoin de le faire silencieusement en face à face avec vous-même OU vous avez besoin de le faire publiquement afin de partager vos sentiments avec d’autres et vous obliger à regarder clairement vos frustrations, vos agacements, vos énervements.